mercredi 29 janvier 2020

Premières armes (7)


Elle m’attendait.
‒ Alors ?
‒ Oh,bien ! Bien ! Tout un tas de fois elle a joui.
‒ C’est pas ce qu’elle m’a dit au téléphone.
‒ Hein ? Mais…
‒ À ce qu’il paraît, au contraire, que tu ne t’es, comme cela t’arrive malheureusement encore beaucoup trop souvent, préoccupé que de ton petit plaisir à toi.
‒ Mais c’est pas vrai, enfin !
‒ C’est ta parole contre la sienne et, la connaissant, elle, et te connaissant, toi, j’aurais plutôt tendance à penser que c’est sa version à elle qui est la bonne et que, surtout s’agissant d’une première fois, tu t’es laissé emporter par ta nature volcanique. Dont j’ai personnellement fait l’expérience. Et qu’il a fallu que je canalise à grands coups de fessées déculottées. Non ?
J’ai encore voulu protester.
Elle m’a sèchement fait taire.
‒ Oui, oh, ben de toute façon, elle va passer. On verra ça à ce moment-là.

Elle est passée, oui. Et elle a fait preuve d’un aplomb effarant.
Elle m’a soutenu, les yeux dans les yeux, que je m’étais comporté comme un véritable goujat. Que je l’avais utilisée pour parvenir à mes fins sans lui prêter véritablement attention. Jamais, de sa vie, elle n’avait encore rencontré un rustre pareil.
Une telle mauvaise foi m’a mis hors de moi. Je suis sorti de mes gonds. J’ai tempêté, vociféré, hurlé alors qu’elle restait, elle, d’un calme olympien. Et ferme sur ses positions.
Margaux a fait remarquer.
‒ Tu es incapable de te maîtriser. Que ce soit pour ça ou pour le reste. La preuve ! Et, en plus, tu mens de façon éhontée. Alors on va pas discutailler comme ça pendant des heures. Ton compte est bon, mon garçon. Tu te déculottes.
Je n’ai pas rendu aussi facilement les armes.
‒ Non, mais…
Elle ne m’a pas laissé poursuivre.
‒ Tu te déculottes, j’ai dit ! Et si ça te convient pas, je ne te retiens pas. Seulement ce sera définitif.
Sa menace, je la savais parfaitement capable de la mettre à exécution. Avoir été privé d’elle quinze jours, ça avait déjà été un véritable enfer. Alors, pour toujours ? C’était absolument inenvisageable. Et j’en suis passé par où elle voulait. Par où elles voulaient.
Aurélie m’a regardé me déshabiller avec une lueur d’intense satisfaction dans le regard. Et j’ai détourné les yeux. Et je l’ai profondément haïe.
‒ Là… Ça y est ?
Margaux m’a fait agenouiller, mettre les mains sur la tête.
‒ Et tu les y laisses, hein ! Sinon, ce sera dix coups supplémentaires.
Elles se sont concertées derrière moi à mi-voix.
‒ Oh, oui, au martinet, oui.
‒ Et combien de coups ? Décide…
‒ Oh, pour une première fois, vingt ça me paraît pas mal, non ? Par contre, s’il récidive…
‒ On augmentera la dose.
Elles ont encore chuchoté. Il y a eu un rire. Un autre. Et puis le silence.

Le premier coup m’a cueilli par surprise. Et arraché un cri.
‒ Si tu brailles déjà, qu’est-ce ce sera tout à l’heure !
Trois autres cinglées. Coup sur coup.
Aurélie est venue se positionner devant moi. Tout sourire.
‒ Que je voie un peu sa tronche quand ça dégringole quand même !
Elle ne m’a pas quitté des yeux tandis que ça continuait à tomber dru et que je grimaçais de douleur.
Elle a tranquillement constaté.
‒ Il bande. Pas complètement. Pas à fond, mais il bande.
Et elle est repassée derrière.
‒ Oh, mais c’est que ça commence à prendre tournure. Fini, ce sera superbe. Une véritable œuvre d’art.
Encore quatre ou cinq coups. Lancés à pleine puissance. Qui m’ont fait hurler.
‒ Il a une très jolie voix, n’empêche !
Et tomber sur les avant-bras.
‒ Un peu de tenue quand même !
Ça s’est arrêté.
Elles m’ont longuement contemplé le derrière. Des doigts m’ont couru sur les fesses. Un ongle me les a agacées.
‒ Tu peux te rhabiller. Mais Demain tu te rendras chez Aurélie et tu as intérêt, cette fois, à ce qu’elle soit satisfaite de toi. Parce que sinon

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