mercredi 8 janvier 2020

Premières armes (4)


Je me suis effondré sur mon lit en larmes. Comment ça me cuisait ! Le derrière, oui, bien sûr ! Qui était un véritable brasier. Mais plus encore l’amour-propre. Quelle humiliation elle m’avait imposée là ! Fessé d’importance comme un garnement désobéissant. À dix-neuf ans ! Je lui en voulais. Qu’est-ce que je pouvais lui en vouloir ! Et je m’en voulais. D’en être passé par où elle l’avait décidé. Sans avoir suffisamment cherché à m’y opposer. De ne pas avoir fait davantage, pendant, pour me dégager, pour lui échapper. De ne pas lui avoir dit, et vertement, ma façon de penser avant de m’éclipser.

J’ai passé une nuit cauchemardesque. Mes fesses ne me laissaient pas le moindre moment de répit. Ça te me tambourinait là-dedans ! Impossible de m’endormir. Tout juste parvenais-je à somnoler, de temps à autre, hanté par le souvenir de la correction que j’avais reçue. Je me la repassais en boucle, cette fessée. Je la revivais et, chaque fois, j’étais anéanti.
Au matin, ma décision était prise. Tout était fini entre nous. Je ne la reverrais pas. Jamais. Plutôt crever.

J’ai tenu bon. Deux jours. Trois jours. Quatre. Pas question d’aller sonner à côté. Après ce qui s’était passé Il me fallait pourtant bien admettre, si je voulais être sincère avec moi-même, qu’elle me manquait. Que ses seins me manquaient. Que ses fesses me manquaient. Que sa chatte me manquait. Je fermais les yeux et je me revoyais me déverser en elle. Que c’était bon ! Quel plaisir j’y prenais ! Mais non. Non.
Plus les jours s’écoulaient pourtant, et plus mes bonnes résolutions s’émoussaient. Et moins je me sentais assuré dans ma détermination. Si bien qu’au tout début de la semaine suivante, j’ai craqué. Failli craquer. J’ai parcouru les quelques mètres qui me séparaient de chez elle, j’ai poussé le portillon, j’ai posé le doigt sur la sonnette. Je l’y ai laissé. Pas loin d’une minute. Et j’ai fait demi-tour. Non. Non. Je ne capitulerais pas.
Mais je savais déjà, tout au fond de moi, que c’était reculer pour mieux sauter, que je finirais par me rendre. J’avais trop envie d’elle. Et me donner solitairement du plaisir en imaginant que c’était avec elle, que c’était en elle, ne pourrait guère me satisfaire qu’un temps. C’était une question de jours.

Quinze jours. J’ai tenu quinze jours. Et puis un lundi
‒ Tiens ! Un revenant ! Qu’est-ce tu veux ?
Ce que je voulais ?
‒ C’est-à-dire
‒ Non, mais tu t’imagines quoi ? Que tu peux disparaître, comme ça, pendant des semaines entières, réapparaître, la bouche en cœur, et que je vais t’ouvrir tout grand les bras, ravie. Et les cuisses. Tu te crois vraiment tout permis, toi, hein ! À croire que ça t’a pas suffi la fessée de l’autre fois. Que t’as toujours rien compris. Qu’il t’en faudrait une autre.
‒ Mais non, mais
‒ Mais si ! Alors ou bien tu te mets gentiment les fesses à l’air et tu viens, tout aussi gentiment, t’allonger en travers de mes genoux. Ou bien tu repasses la porte dans l’autre sens. Et c’est définitif. Tu ne remettras plus jamais les pieds ici.
Encore une fessée ? Ah, non ! Non ! Ça allait pas recommencer !
Elle attendait, les mains sur les hanches.
‒ Alors ? Tu te décides ? J’ai pas que ça à faire.
Mais, d’un autre côté, j’avais vraiment trop envie d’elle. Et l’avoir là, devant moi, les seins flottant dans son tee shirt trop large ras des fesses
Et je l’ai fait. Comme un automate. Sans réfléchir. Sans l’avoir vraiment décidé. Je me suis déculotté. Le pantalon. Le boxer.
‒ Tu deviens docile. C’est bien. C’est très bien.
Elle m’a aidé à m’installer, m’a calé.
‒ Allez !
Et elle a tapé. Méthodiquement. Une fesse après l’autre. Je me suis abandonné, stoïque, concentrant toute mon attention sur ce qui allait advenir après, sur le plaisir incomparable que j’allais prendre dans ses bras. Et j’ai serré les dents. Autant que j’ai pu. Elle tapait fort, beaucoup plus fort encore que la première fois. Toujours au même endroit. La cuisson est vite devenue insupportable. Et, malgré tous mes efforts, je n’ai pas pu retenir mes gémissements, puis mes cris. Et enfin mes supplications.
Assez ! Assez ! Qu’elle arrête ! Mais qu’elle arrête!
Elle n’a pas cessé. Bien au contraire. C’était comme si mes hurlements la stimulaient davantage encore.

‒ Là !
C’était enfin fini.
Je me suis relevé. Elle aussi. J’ai massé, un court instant, mes fesses endolories. Et je l’ai prise dans mes bras.
La chambre. Le lit.

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