Je
me suis effondré sur mon lit en larmes. Comment ça me cuisait !
Le derrière, oui, bien sûr ! Qui était un véritable brasier.
Mais plus encore l’amour-propre. Quelle humiliation elle m’avait
imposée là ! Fessé d’importance comme un garnement
désobéissant. À
dix-neuf ans ! Je lui en voulais. Qu’est-ce que je pouvais lui
en vouloir ! Et je m’en voulais. D’en être passé par où
elle l’avait décidé. Sans avoir suffisamment cherché à m’y
opposer. De ne pas avoir fait davantage, pendant, pour me dégager,
pour lui échapper. De ne pas lui avoir dit, et vertement, ma façon
de penser avant de m’éclipser.
J’ai
passé une nuit cauchemardesque. Mes
fesses ne me laissaient pas le moindre moment
de répit. Ça
te me tambourinait là-dedans ! Impossible
de m’endormir. Tout
juste parvenais-je à
somnoler, de temps à
autre, hanté par le
souvenir de la correction
que j’avais reçue. Je
me la repassais en boucle, cette fessée. Je la revivais et, chaque
fois, j’étais anéanti.
Au
matin, ma décision était prise. Tout était fini entre nous. Je ne
la reverrais pas. Jamais.
Plutôt crever.
J’ai
tenu bon. Deux jours. Trois jours. Quatre. Pas question d’aller
sonner à côté. Après ce qui s’était passé…
Il me fallait pourtant bien admettre, si je voulais être sincère
avec moi-même,
qu’elle me manquait. Que ses seins me manquaient. Que ses fesses me
manquaient. Que sa chatte me manquait. Je fermais les yeux et je me
revoyais me déverser en elle. Que c’était bon ! Quel plaisir
j’y prenais ! Mais non. Non.
Plus
les jours s’écoulaient pourtant, et plus mes bonnes résolutions
s’émoussaient. Et moins je me sentais assuré dans ma
détermination. Si bien
qu’au tout début de la
semaine suivante, j’ai craqué. Failli craquer.
J’ai parcouru les quelques mètres qui me séparaient de chez elle,
j’ai poussé le portillon, j’ai posé le doigt sur la sonnette.
Je l’y ai laissé. Pas loin d’une minute. Et j’ai fait
demi-tour. Non. Non. Je ne capitulerais pas.
Mais
je savais déjà, tout au fond de moi, que c’était reculer pour
mieux sauter, que je finirais par me
rendre. J’avais trop
envie d’elle. Et me donner solitairement du plaisir en imaginant
que c’était avec elle, que
c’était en elle, ne
pourrait guère me satisfaire qu’un temps. C’était une question
de jours.
Quinze
jours. J’ai tenu quinze jours. Et
puis un lundi…
‒ Tiens !
Un revenant ! Qu’est-ce tu veux ?
Ce
que je voulais ?
‒ C’est-à-dire…
‒ Non,
mais tu t’imagines quoi ? Que tu peux disparaître, comme ça,
pendant des semaines entières, réapparaître, la bouche en cœur,
et que je vais t’ouvrir tout grand les bras, ravie.
Et les cuisses. Tu te crois vraiment tout permis, toi, hein ! À
croire que ça t’a pas suffi la fessée de l’autre fois. Que t’as
toujours rien compris. Qu’il t’en faudrait une autre.
‒ Mais
non, mais…
‒ Mais
si ! Alors ou bien tu te mets gentiment les fesses à l’air et
tu viens, tout aussi gentiment, t’allonger en travers de mes
genoux. Ou bien tu repasses la porte dans l’autre sens. Et c’est
définitif. Tu ne
remettras plus jamais les
pieds ici.
Encore
une fessée ? Ah, non ! Non ! Ça allait pas
recommencer !
Elle
attendait, les mains sur les hanches.
‒ Alors ?
Tu te décides ? J’ai
pas que ça à faire.
Mais,
d’un autre côté, j’avais vraiment trop envie d’elle. Et
l’avoir là, devant moi, les seins flottant dans son tee shirt trop
large ras des fesses…
Et
je l’ai fait. Comme un automate. Sans réfléchir. Sans l’avoir
vraiment décidé. Je me
suis déculotté. Le
pantalon. Le boxer.
‒ Tu
deviens docile. C’est bien. C’est très bien.
Elle
m’a aidé à m’installer,
m’a calé.
‒ Allez !
Et
elle a tapé. Méthodiquement. Une fesse après l’autre. Je me suis
abandonné, stoïque, concentrant
toute mon attention sur ce qui allait advenir après, sur le plaisir
incomparable que j’allais prendre dans ses bras. Et j’ai serré
les dents. Autant que
j’ai pu. Elle tapait fort, beaucoup plus fort encore que la
première fois. Toujours au même endroit. La
cuisson est vite devenue insupportable. Et,
malgré tous mes efforts, je n’ai pas pu retenir mes gémissements,
puis mes cris. Et enfin
mes supplications.
Assez !
Assez ! Qu’elle arrête ! Mais qu’elle arrête!
Elle
n’a pas cessé.
Bien au contraire. C’était
comme si mes hurlements la stimulaient davantage encore.
‒ Là !
C’était
enfin fini.
Je
me suis relevé. Elle
aussi. J’ai massé, un
court instant, mes fesses endolories. Et
je l’ai prise dans mes bras.
La
chambre. Le lit.
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