mercredi 31 juillet 2013

Nollwen, Marta et Bastien ( 5 )

– Bon… Si on passait aux choses sérieuses ?
Nollwen a approuvé…
– Ah, oui alors ! Il serait temps… Il serait grand temps… Parce que ça me démange, là… Mais ça me démange vraiment…
– T’as entendu, toi ? Eh bien alors ?! Qu’est-ce t’attends pour te déculotter ?
Il a levé sur elle un regard plein de supplication…
– Inutile de faire tes yeux de chien battu je ne céderai pas… Tu sais ce qu’on a dit…
Puis de résignation…
Le pantalon sur les chevilles…
– Tourne-toi vers nous… T’entends ce que je te dis ? À moins que tu préfères que je raconte aussi à tes collègues ce que tu…
Il nous a fait face… Avec un profond soupir…
– Ah, ben tu vois quand tu veux…
L’a retiré, soigneusement – très lentement – plié, déposé sur le rebord du canapé… Un interminable temps d’arrêt…
– Attention ! Attention à ce que tu fais… Ou ne fais pas…
Encore un soupir… Le slip…
Nollwen s’est penchée vers moi…
– Qu’est-ce qu’elle est moche ! Encore plus moche que ce que j’imaginais…
Et elle est partie d’un irrépressible fou rire…
– À genoux ! Là !
Au pied du canapé…   
– Madame… Mademoiselle…
Elle nous les a tendus… Un martinet chacune…
– Si vous voulez vous donner la peine…
Et elle lui a pesé sur la nuque…
– Tu commences ou je commence ?
– Ensemble… C’est mieux… Ensemble… Un coup à tour de rôle… Tiens ! De la part de la cougar celui-là…
– Et celui-là du centre d’accueil…
– Alors comme ça je cours après les petits jeunes ? Répète pour voir…
– Mais non ! Aïe ! Je t’assure…
– Et moi, je saute sur tout ce qui bouge ?
– J’ai jamais dit ça…
– Ah, non ?! Et menteur en plus ! Tiens, prends-le celui-là… Ah, oui, ça fait mal, hein ? C’est fait pour…
– Qu’est-ce tu disais ? Que je frétille du croupion à la machine à café ?
– C’est le sien de croupion qui frétille en attendant… Tu sais que c’est rigolo comme tout… T’es trop rigolo à gigoter comme ça… On s’amuse bien, nous… Pas toi ?
– Il a pas l’air…
– C’est qu’il a pas le sens de l’humour…
– Ou alors qu’on tape pas assez fort…
– Oui, t’as raison… Ça doit être ça…
– On peut y remédier… C’est facile…
– Oui… Allez !
– Oh, mais arrête de brailler…
– Tu nous écorches les oreilles…
– Et un peu de tenue quand même ! Un grand garçon comme toi…
– Penses-tu ! Regarde-le ! Non, mais regarde-le ! À se tortiller dans tous les sens…
– Il m’agace… Tiens ! Prends ça ! Et ça ! Et encore ça ! Au moins tu gueuleras pour quelque chose…
– Alors ?! Tu raconteras encore tout un tas de mensonges sur notre compte ?
– Non… Non… Je vous jure…
– Tu parles qu’on va te croire…
– Qu’est-ce qu’on fait ? On continue ? Histoire que ça lui rentre une bonne fois pour toutes dans la tête ?
– Oui… D’autant que c’est joli toutes ces zébrures… Très décoratif…
– Mais un peu déséquilibré… Tout à l’horizontal comme ça…   Faudrait taper dans l’autre sens maintenant…

– Eh bien allez ! Feu !

mercredi 24 juillet 2013

Le Centre2 ( 25 )

– Eh ben dis donc, Sonia… T’as assuré le spectacle, là… Et pas qu’un peu…
– Désolée…
– Oh, mais t’as pas à l’être, hein ! Au contraire… Tout le monde a apprécié…
– Je savais plus où j’étais… Il sait y faire le salaud !
– Tu prétendrais le contraire…
– Non… Et puis de pas le voir comme ça… Qu’il soit sous la table… De même pas savoir à quoi il ressemble… C’est trop dans quel état ça te met…
– Ah, mais c’est au tour de Valérie, on dirait…
– Oui, elle ferme les yeux…
– Et ce petit air béat…
– Peut-être qu’on va toutes y avoir droit…
– Oh, ça, c’est pas impossible… C’est même infiniment probable… Parce qu’il est infatigable Patrice… Et il adore ça s’occuper interminablement de nous, les femmes…
– Il y en a un en attendant qui se fait oublier, là, dans l’ombre, mais qu’en perd pas une miette…
– Et qui bande comme un cerf…
– Ah, ça ! Il peut pas s’empêcher… On avait bien essayé de lui en faire perdre l’habitude là-bas, mais il y a jamais eu moyen… Il est têtu comme une mule… Ben approche, toi ! Qu’est-ce t’attends ? Là… Dans la lumière… Tu n’as pas honte ?
– Si !
– « Si »… C’est tout ce que tu trouves à dire ? « Si »… Bon… Mais tu sais ce qui t’attend ?
– Je sais, oui…
– Tu l’auras pas volé… Parce que devant mes amies en plus… T’as vraiment aucune tenue, hein ! Mais trêve de discussions ! Va me chercher le martinet…
– Ah, ça y est Valérie ! Ça y est ! Elle est à point, on dirait… Oh la la, oui !
– Mais c’est interminable !
– Eh ben dis donc, Valérie, faut pas t’en promettre à toi !
– Vous avez pas idée, les filles ! Non, vous avez pas idée…
– Mais ça va pas tarder… Tiens, qu’est-ce que je disais ! Oh, oui, Audrey, accroche-toi à la table… Ça va tanguer…
– Qu’est-ce tu fiches encore là, toi ? Je t’ai pas dit d’aller chercher le martinet ? Eh ben alors !
– Oh, pour une fois tu peux bien passer l’éponge, va… C’est fête aujourd’hui…
– C’est bien parce que c’est toi…
– Laisse-le un peu bander… Faut bien que tout le monde s’amuse… Allez, viens là, toi ! Comment tu t’appelles déjà ?
– Léonard…
– Ah, oui, c’est ça… Léonard… Eh bien Léonard, comme ça on fait son désobéissant ? Son gros désobéissant même à ce qu’on dirait… Fais-moi voir ça… Ça va, Audrey ?
– Elle est trop occupée pour te répondre, mais ça a l’air…
– Lui aussi ça a l’air d’aller…
– Évidemment… Avec ce que t’es en train de lui faire…
– Oh, tu parles ! C’est rien du tout, ça… Si je voulais ! En attendant regarde Audrey ! Non, mais regarde-la !
– À fond elle est…
– Oh, mais l’autre ! Il en profite que j’aie le dos tourné pour me gicler sur les doigts… T’es vraiment un gros dégueulasse, toi ! Lèche pour la peine ! Nettoie… Et comme il faut, hein !
– Quand je te disais qu’il y a des fessées qui se perdent !
– Il perd rien pour attendre… Mais il y en a un autre ! Ce serait que de moi !
– Patrice ?
– Patrice, oui ! Parce que les trois autres elles y ont eu droit sous la table, mais moi…
– Il est encore temps…
– Que je passe la dernière ? C’est ça que je mérite ? C’est vraiment ça ? Parce qu’elles ont quoi de plus que moi, les autres, hein ? Elles sont mieux foutues ? Elles sont plus désirables ?
– Vu sous cet angle…
– Et je peux te dire que si tu me donnes le feu vert l’autre là-dessous il va passer un fichu quart d’heure…
– Oh, mais vas-y ! Vas-y ! Je t’en prie… Te gêne pas… Fais-toi plaisir…
– Eh bien allez, alors ! Sors de là, toi !  


– T’y as mis tout ton cœur, dis donc !
– Comme ça, la prochaine fois, il fera preuve d’un peu plus de lucidité… Il y aura une prochaine fois, j’espère ?

– Dans les tout prochains jours, oui… Parce qu’il y a encore notre intello là-haut… Occupé à écrire… Vous ferez sa connaissance…

mercredi 17 juillet 2013

Nollwen, Marta et Bastien ( 4 )

– Quel petit saligaud quand même !
– Je vous le fais pas dire, Marta…
– Par devant c’est mamours et compagnie, mais dès qu’on a le dos tourné…
– Et il y a tout le reste ! Si vous saviez ce dont il est capable…
– J’imagine, oui…
– Il faut absolument y mettre le holà… Dans son propre intérêt… C’est pour ça : une bonne correction, devant vous, va lui remettre sérieusement – du moins je l’espère – les pendules à l’heure… Et même…
– Même ?
– Ce qui serait encore plus efficace…
– C’est que ce soit nous, ses collègues, qui la lui donnions…
– Voilà, oui…
Nollwen a battu des mains…
– Oh, oui, oui… Trop génial ! Mais d’abord faut que je sache ce qu’il raconte sur moi… Que ça me motive…
– Sur toi ? Ho la la… Ma pauvre petite… Si tu savais…
– Oui, ben dites… Dites…
– La moitié – au moins – du service t’est passée dessus…
– Tant que ça !
– Quant à l’autre moitié elle attend son tour… Elle sait qu’il viendra… T’as beau être très gourmande faut quand même te laisser le temps : il y a pas bien longtemps que t’es arrivée…
– Six mois… Faut que je me dépêche alors si je veux me les taper tous… Dans huit semaines il sera fini mon stage…
– Oh, mais ça devrait pas te poser de problème particulier… À peu près n’importe où t’es prête à écarter les jambes…
– Ben tiens !
– Jusque dans les toilettes… On t’y a surprise pas plus tard que la semaine dernière…
– Avec qui ? Lequel c’était ? Je me rappelle plus… Il y en a tellement…
– Ça devait sacrément presser… Parce que t’avais même pas pris la peine de fermer la porte… Si bien que tant et plus ça défilait… Histoire de jeter un œil…
– Ben oui, tiens ! Autant que tout le monde en profite…
– Mais enfin la plupart du temps, c’est dans les bureaux que ça se passe…
– Oh, ben oui ! C’est quand même plus confortable…
– Quand tu t’attardes le soir, sous prétexte de boucler un dossier, tout le monde sait pourquoi… Il suffit alors, d’en bas, dans la rue, de lever la tête pour voir quelle fenêtre est restée allumée et connaître le nom de l’heureux élu…
– Si seulement ça m’était payé en heures supplémentaires !
– En attendant t’es pas très regardante… Parce qu’il y a de ces types là-dedans ! Aucune femme en voudrait…
– C’est justement ! Les pauvres… Faut bien que quelqu’un se dévoue…
– En tout cas il aimerait pas être à la place de ton petit copain…
– Ah, ça ! Moi non plus…
– Parce que t’as un petit copain attitré… En plus !
– Le pauvre…
– Il l’a aperçu… Deux ou trois fois… Le bon benêt de base… Qui apparemment ne se doute de rien…
– Il vaut mieux comme ça…
– Oui… Sachant que tu as aussi d’autres terrains de chasse…
– Pourquoi se priver ? Un peu plus un peu moins…
– Tout t’est bon… Absolument tout… Avec, malgré tout, une préférence marquée pour les hommes qui sont déjà en mains…
– La vraie petite salope de base, quoi !
– Tu éprouves une véritable jouissance à mettre la pagaille dans les couples… À les faire s’entre-déchirer…

– Mais c’est rien à côté de celle que je vais éprouver à lui mettre les fesses en feu…

mercredi 10 juillet 2013

Le Centre2 ( 24 )

Elles sont arrivées ensemble… Toutes les cinq… C’est un Léonard intégralement nu et rougissant qui leur a ouvert la porte…
– En tout cas l’accueil est charmant…
– À tout le moins inhabituel…
Un Léonard qui les a débarrassées de leurs manteaux… Guidées vers canapés et fauteuils… Qui a rempli leurs verres… Et qui s’est tenu debout à leurs côtés, prêt à satisfaire le moindre de leurs désirs…
– Alors… raconte ! Racontez !
– Oh, ben rien… Comme je vous disais je suis allée là-bas… Où, pour commencer, j’ai fait la connaissance de Marjorie… Ici présente…
– C’était pas du pipeau alors finalement ! Tu te rappelles ? On se demandait…
– Ah, non… Non… C’était tout ce qu’il y a de plus sérieux…
– Et donc tu en as ramené ce petit échantillon…
– Dont Séverine, l’une des pensionnaires, était tout encombrée… On l’en a débarrassée…
– Je reconnais bien là ton grand cœur…
– Il a l’air de bon service en tout cas…
– Il y a pas à se plaindre… Il fait les courses… Le ménage… Quant à ses talents de cuisinier vous pourrez juger sur pièces tout-à-l’heure…
– Et… Et il vous sert pas qu’à ça, je suppose…
– Oh, c’est pas qu’il voudrait pas… Il est en bon état de marche… Il bande plus souvent qu’à son tour… Mais non ! Non ! Pour ça on a beaucoup mieux… On a Patrice…
– Il vient aussi de là-bas celui-là ?
– Aussi… Et alors là je peux vous dire que Patrice, quand on veut s’éclater, c’est le top du top…
– Et vous en avez fait quoi ?
– Il est là-haut…
– Elles le planquent, tu penses bien…
– Mais non… On n’est pas comme ça… Vous ferez sa connaissance… Tout-à-l’heure… Il y aura même une jolie petite surprise en bonus, vous verrez…
– Et c’est tout ? Il y en a pas d’autres des fois ? Tant qu’on y est…
– Ah, si ! Justement si ! Il y a encore Bastien…
– Je me disais aussi…
– C’est notre intello Bastien… Il s’occupe des comptes, des factures, du courrier… De tous les trucs bien chiants… Et puis on l’a attelé à l’écriture d’un roman… Il s’en sort pas mal du tout… Mais vous verrez ça… On le fera descendre tout-à-l’heure… Il nous en lira un petit bout…

– Alors ? Vous en pensez quoi de la cuisine de notre petite recrue ?
– Ah, bien… Bien… Les croustades de morilles… Un vrai régal… Et le gigot… Non… Tout… Parfait… Absolument parfait…
– Quant au dessert… Ses profiterolles… Alors là…
– Et vous allez voir… C’est pas fini… Il y en a un autre de dessert…
– Tu vas nous faire mourir…
– Peut-être, oui… Sous la table il est…
– Sous la table ?
– Ah, non, non ! On se penche pas les filles… Et on soulève pas la nappe non plus… Sous la table, oui… Je vous avais dit qu’il y aurait une surprise… Je vous l’avais pas dit ?
– Ah, c’est le type, là…
– Patrice, oui… Qui va faire bénéficier l’une ou l’autre d’entre vous de ses connaissances linguistiques…
– Laquelle ?
– Lui seul le sait…
– Oui, oh ben depuis le début du repas qu’il est là-dessous il a largement eu le temps de faire son choix…
– Tu peux y aller, Patrice…
– C’est pas moi apparemment…
– Ni moi non plus…
– Ce serait Sonia… À voir sa tête…
– Il te fait quoi ?
– Ma cheville pour le moment… Et il remonte… Tout doucement…
– T’es pas obligée, hein ! Tu peux laisser ta place si tu veux…
– Non, non… Merci… Ça ira…
– T’es sûre ?

– Il monte encore… Oh, la la, les filles ! Oh, la la ! Si vous saviez !  

mercredi 3 juillet 2013

Nollwen, Marta et Bastien ( 3 )

– À la vôtre ! Bon… Ben on t’écoute, Bastien…
– On est tout ouïe…
– Et mortes d’impatience…
– Eh bien alors ?!
– Je… C’est-à-dire que… Enfin après… Si…
– Tu te défiles, quoi ! Une fois de plus tu te défiles… Tu sais faire que ça n’importe comment… Tout le temps… Pour tout…
– Mais non, mais…
– Tu m’agaces, tiens ! Ce que tu peux m’agacer… Ferme-la… Ça vaudra mieux… Mais tu me paieras ça… Tu perds rien pour attendre… Oui… Alors donc il paraît, d’après lui, que vous avez sacrément le feu au cul toutes les deux…
– Oh, non… Tu vas pas…
– Je t’ai dit de la fermer… Donc vous, Marta, vous faites une fixation sur les petits jeunes… Entre autres un dénommé Hadrien… Qui peut pas descendre à la machine à café sans que vous trouviez un prétexte pour aller aussitôt l’y rejoindre en frétillant du croupion… Que vous couvez d’un œil enamouré… Dont la moindre plaisanterie vaseuse vous fait vous esclaffer d’un rire bête… Tout l’étage en fait des gorges chaudes… Quant à lui ça l’amuse… Ça l’amuse énormément… Et il répète, sur tous les tons, à qui veut l’entendre, qu’il n’a pas le moindre goût pour les fruits blets… Mais vous êtes pas du genre à vous décourager… Ah, non alors ! Et quand bien même il viendrait vous dire carrément, en face, que vous ne l’intéressez pas le moins du monde vous continueriez à le poursuivre de vos assiduités en espérant le faire changer un jour ou l’autre d’avis… Ce qui ne vous empêche pas – tout le monde le sait – de prospecter ailleurs… Tout ce qui a vingt ans, une queue et une belle gueule vous trouve sur le qui-vive… En pure perte d’ailleurs… Parce que vous en êtes réduite à vous contenter du plaisir des yeux… Vous avez beau écumer tant et plus les boîtes de nuit… Aller déjeuner, chaque midi, dans le quartier étudiant vous faites systématiquement chou blanc… Si, si ! On en est certain… En prendriez-vous un de temps en temps dans vos filets que vous ne manqueriez pas de venir l’exhiber victorieusement aux portes de l’entreprise… Ce qui n’est pas le cas… Et d’ailleurs si vous vous montrez aussi agressivement vindicative à l’égard de Mademoiselle Adnet, c’est – ça crève les yeux – que vous êtes bouffie de jalousie… Parce que Mademoiselle Adnet, elle, elle file, depuis près de deux ans, le parfait amour avec un petit jeune du service contentieux… Et vous n’avez pas de mots assez durs pour fustiger son comportement… « Cette cougar ! » Mais vous vous voyez pas ! Vous l’êtes autant qu’elle…
– D’où le surnom dont il m’a si gentiment affublée…
–  Vous l’êtes plus qu’elle… À la différence que vous, vous ne trouvez rien – jamais – à vous mettre sous la dent… Et pour cause : non seulement vous n’avez pas été gâtée par la nature – c’est le moins qu’on puisse dire – mais vous êtes étouffante… possessive… Ça vous transpire de partout… À des kilomètres ça se sent… Alors ils prennent la fuite les mecs… À toutes jambes… Pas fous… Pour le plaisir – et encore ! – de tirer un coup avec vous ils vont pas s’exposer à des emmerdements à n’en plus finir… À se trouver enserrés dans une nasse dont ils auront toutes les peines du monde à s’extirper… Vous n’arrivez jamais à vos fins et, du coup, ça tourne à l’obsession… Vous n’avez qu’une chose – toujours la même – en tête… Et votre travail s’en ressent… Vous rendez des dossiers incomplets… Vous multipliez les erreurs… les étourderies… Ce qui n’a rien d’étonnant quand on sait – eh, oui, vous ne pensez pas toujours à purger votre ordinateur – que vous passez le plus clair de votre temps de travail à errer sur des sites où de jeunes éphèbes exposent complaisamment les attributs dont la nature les a généreusement dotés… Que vous courez les forums où de charmants jeunes gens proposent leurs services aux femmes sur le retour en manque…
– Eh ben c’est ma fête, dites donc !
– Oh, mais rassurez-vous, vous n’êtes pas la seule… Tout le monde, dans le service, y a droit… À un moment ou à un autre… Tout le monde…
– Une vraie petite commère notre Bastien, hein, finalement…
– Bon, mais et moi ? Qu’est-ce qu’il dit de moi ? Qu’est-ce qu’on dit de moi ?

– On y vient, Nollwen, on y vient…