Ce
qu’elle avait à me dire, c’est qu’elle avait retrouvé une
vieille copine de fac.
‒ Vingt
ans qu’on s’était pas vues. T’imagines ?
Un bail, non ? Et
elle a eu bien des malheurs, la pauvre ! Qu’elle a dû
affronter seule. Désespérément seule. Personne pour la soutenir.
Personne pour l’épauler. Personne même pour lui donner un peu de
plaisir de temps en temps. Parce que faut pas croire…
Une femme, elle ne trouve
pas forcément aussi
facilement qu’on l’imagine. Même pour un coup d’un soir. Elle
m’a fait pitié, tiens ! C’est
pour ça : je lui ai
parlé de toi. Que je t’avais eu puceau. Que je t’avais tout
appris. Que tu te débrouillais pas si mal finalement,
même si, de temps à autre, il
fallait que je te recadre : une
bonne fessée pour te rappeler de
te préoccuper de la
satisfaction de ta partenaire davantage
que de la tienne. Ce
qui l’a beaucoup
intéressée. Alors je
lui ai promis que tu passerais la voir.
‒ Moi ?
‒ Ben
oui, toi. Pas le roi de Prusse. Oh,
mais elle te plaira, tu
verras. Je t’en dis pas
plus. Que t’aies la surprise, mais je suis sûre qu’elle te
plaira. Par contre…
Elle
m’a menacé du doigt.
‒ Par
contre, tâche de te montrer à la hauteur. Parce que si jamais
j’apprends que tu t’es
comporté en
égoïste, comme ça
t’arrive encore beaucoup trop souvent,
tu sais ce qui t’attend…
Je
savais, oui.
Et
je me suis retrouvé devant une petite femme brune à l’œil
soupçonneux, à la poitrine généreuse qui a prudemment entrebâillé
sa porte.
‒ Oui ?
‒ Je
suis Alexandre.
Son
visage s’est aussitôt
éclairé, la porte s’est
ouverte toute grande.
‒ Eh
bien, entre ! Assieds-toi ! Tu veux boire quelque chose ?
J’ai
regardé ses fesses,
serrées dans un jean étroit, s’animer
devant moi tandis qu’elle me
préparait
un café. Et, oui. Oui. Elle avait raison Margaux. Elle était à mon
goût, cette Aurélie. Très
à mon goût même.
Elle
est venue s’asseoir sur le canapé, à mes côtés.
‒ Elle
t’a pas dit trop de mal de moi au moins Margaux ?
‒ Oh,
non ! Au contraire.
‒ Qu’est-ce
qu’elle t’a raconté au juste ? Oh, et puis non, dis rien !
Je m’en fiche. On s’en fiche. L’essentiel, c’est que tu sois
là. Et qu’on sache tous les deux pourquoi.
Elle
m’a posé une main sur la cuisse.
‒ T’es
pas mal monté du tout à ce qu’il paraît.
L’a
remontée jusqu’au pli de l’aine.
‒ Faut
que tu me fasses voir ça. Faut absolument que tu me fasses voir ça.
Elle
a déboutonné, m’a ouvert le jean, a glissé ses doigts à
l’intérieur de mon boxer. Elle a enveloppé, soupesé. Et elle a
triomphalement sorti.
‒ C’est
le moment que je préfère quand on la lui extirpe comme ça, au
type. Qu’on la lui voie pour la première fois.
Elle
s’est penchée dessus. Tout près. J’y ai senti son souffle.
‒ En
tout cas, elle m’a pas trompée sur la marchandise, Margaux, on
peut pas dire. C’est vrai que t’es gentiment monté et qu’on
doit pouvoir tirer quelque chose de toi. Par contre…
Elle
a fait coulisser, m’a mis le gland à nu.
‒ Par
contre, c’est vrai qu’elle a été la première ?
C’était
vrai, oui.
‒ Viens !
Dans
sa chambre.
‒ Allonge-toi !
Et
elle s’est déshabillée. Tout. Elle a tout enlevé. À
toute allure. Comme une meurt-de-faim. Elle a tout abandonné par
terre, à ses pieds.
Et
est venue s’allonger sur moi.
‒ J’ai
envie. Non, mais comment j’ai envie !
Elle
m’a pris en main, enfoui rageusement en elle. Et elle s’est
élancée à la conquête de son plaisir.
‒ Que
c’est bon, une bite ! Mais que c’est bon ! Il y avait
si longtemps, putain !
Et
elle a éperdument rugi sa jouissance.
‒ À
toi maintenant ! À
toi ! Je veux te sentir couler en moi. Je veux.
Elle
m’a énergiquement chevauché. Est parvenue à ses fins.
On
a recommencé. Deux fois. Trois fois. Elle n’en avait jamais assez.
Quatre.
J’ai
fini par demander grâce.
‒ Oh,
non ! Pas déjà !
‒ J’en
peux plus. Je suis mort.
Elle
m’a regardé me rhabiller.
‒ Tu
t’es pas occupé de moi, finalement !
‒ Hein ?
Mais…
‒ Non.
Tu m’as laissé tout faire. Ça
mériterait une bonne fessée, ça, moi, j’crois !
Elle
s’est perdue dans ses pensées.
‒ Oui,
je crois bien que je vais en toucher un mot à Margaux.
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