mercredi 22 janvier 2020

Premières armes (6)


Ce qu’elle avait à me dire, c’est qu’elle avait retrouvé une vieille copine de fac.
‒ Vingt ans qu’on s’était pas vues. T’imagines ? Un bail, non ? Et elle a eu bien des malheurs, la pauvre ! Qu’elle a dû affronter seule. Désespérément seule. Personne pour la soutenir. Personne pour l’épauler. Personne même pour lui donner un peu de plaisir de temps en temps. Parce que faut pas croire… Une femme, elle ne trouve pas forcément aussi facilement qu’on l’imagine. Même pour un coup d’un soir. Elle m’a fait pitié, tiens ! C’est pour ça : je lui ai parlé de toi. Que je t’avais eu puceau. Que je t’avais tout appris. Que tu te débrouillais pas si mal finalement, même si, de temps à autre, il fallait que je te recadre : une bonne fessée pour te rappeler de te préoccuper de la satisfaction de ta partenaire davantage que de la tienne. Ce qui l’a beaucoup intéressée. Alors je lui ai promis que tu passerais la voir.
‒ Moi ?
‒ Ben oui, toi. Pas le roi de Prusse. Oh, mais elle te plaira, tu verras. Je t’en dis pas plus. Que t’aies la surprise, mais je suis sûre qu’elle te plaira. Par contre…
Elle m’a menacé du doigt.
‒ Par contre, tâche de te montrer à la hauteur. Parce que si jamais j’apprends que tu t’es comporté en égoïste, comme ça t’arrive encore beaucoup trop souvent, tu sais ce qui t’attend…
Je savais, oui.

Et je me suis retrouvé devant une petite femme brune à l’œil soupçonneux, à la poitrine généreuse qui a prudemment entrebâillé sa porte.
‒ Oui ?
‒ Je suis Alexandre.
Son visage s’est aussitôt éclairé, la porte s’est ouverte toute grande.
‒ Eh bien, entre ! Assieds-toi ! Tu veux boire quelque chose ?
J’ai regardé ses fesses, serrées dans un jean étroit, s’animer devant moi tandis qu’elle me préparait un café. Et, oui. Oui. Elle avait raison Margaux. Elle était à mon goût, cette Aurélie. Très à mon goût même.
Elle est venue s’asseoir sur le canapé, à mes côtés.
‒ Elle t’a pas dit trop de mal de moi au moins Margaux ?
‒ Oh, non ! Au contraire.
‒ Qu’est-ce qu’elle t’a raconté au juste ? Oh, et puis non, dis rien ! Je m’en fiche. On s’en fiche. L’essentiel, c’est que tu sois là. Et qu’on sache tous les deux pourquoi.
Elle m’a posé une main sur la cuisse.
‒ T’es pas mal monté du tout à ce qu’il paraît.
L’a remontée jusqu’au pli de l’aine.
‒ Faut que tu me fasses voir ça. Faut absolument que tu me fasses voir ça.
Elle a déboutonné, m’a ouvert le jean, a glissé ses doigts à l’intérieur de mon boxer. Elle a enveloppé, soupesé. Et elle a triomphalement sorti.
‒ C’est le moment que je préfère quand on la lui extirpe comme ça, au type. Qu’on la lui voie pour la première fois.
Elle s’est penchée dessus. Tout près. J’y ai senti son souffle.
‒ En tout cas, elle m’a pas trompée sur la marchandise, Margaux, on peut pas dire. C’est vrai que t’es gentiment monté et qu’on doit pouvoir tirer quelque chose de toi. Par contre
Elle a fait coulisser, m’a mis le gland à nu.
‒ Par contre, c’est vrai qu’elle a été la première ?
C’était vrai, oui.
‒ Viens !
Dans sa chambre.
‒ Allonge-toi !
Et elle s’est déshabillée. Tout. Elle a tout enlevé. À toute allure. Comme une meurt-de-faim. Elle a tout abandonné par terre, à ses pieds.
Et est venue s’allonger sur moi.
‒ J’ai envie. Non, mais comment j’ai envie !
Elle m’a pris en main, enfoui rageusement en elle. Et elle s’est élancée à la conquête de son plaisir.
‒ Que c’est bon, une bite ! Mais que c’est bon ! Il y avait si longtemps, putain !
Et elle a éperdument rugi sa jouissance.
‒ À toi maintenant ! À toi ! Je veux te sentir couler en moi. Je veux.
Elle m’a énergiquement chevauché. Est parvenue à ses fins.

On a recommencé. Deux fois. Trois fois. Elle n’en avait jamais assez. Quatre.
J’ai fini par demander grâce.
‒ Oh, non ! Pas déjà !
‒ J’en peux plus. Je suis mort.
Elle m’a regardé me rhabiller.
‒ Tu t’es pas occupé de moi, finalement !
‒ Hein ? Mais
‒ Non. Tu m’as laissé tout faire. Ça mériterait une bonne fessée, ça, moi, j’crois !
Elle s’est perdue dans ses pensées.
‒ Oui, je crois bien que je vais en toucher un mot à Margaux.

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