mercredi 1 janvier 2020

Premières armes (3)


Et elle a entrepris de faire mon éducation.
‒ D’abord, avant tout chose, il faut que tu apprennes à prendre ton temps. À ne pas te préoccuper que de ton seul plaisir. Ta partenaire a droit aussi au sien. Et, pour qu’elle l’atteigne, il faut que tu la prépares. Que tu la rendes réceptive. Patiemment.
Et elle m’a montré comment lui caresser les seins.
‒ Doucement ! Doucement ! Tu pétris pas du pain
À en faire dresser les pointes. À les effleurer. Du bout du pouce.
‒ C’est mieux ! C’est beaucoup mieux.
À m’approcher lentement de son réduit d’amour. À m’en éloigner, avec regret, quand j’en étais tout prêt. À y revenir. À le lisser. À le faire ondoyer. À faire surgir son petit bouton. À le presser. À le faire éperdument vivre.
Et enfin, enfin Après plus d’une semaine d’efforts assidus, elle s’est pâmée dans mes bras.
Et pelotonnée ensuite contre moi.
‒ Alors ? C’était pas mieux comme ça ? Pour moi, c’est sûr. Mais même pour toi, non ?
Si ! Si ! Je devais bien reconnaître

Mais, maintenant que j’avais touché au but, maintenant que je savais que je pouvais la satisfaire, que je pourrais à nouveau la satisfaire lorsque je le voudrais, j’étais repris par mes vieux démons. Par mon impatience. J’escamotais les préliminaires. Je lui en faisais rapidement l’aumône et, pressé de parvenir à ma jouissance, je la pénétrais sans autre forme de procès et déchargeais en elle.
Elle me laissait terminer et elle protestait.
‒ Oh, ben non ! Non ! Pas comme ça ! Je t’ai appris. Je t’ai pas appris ?
Mais si ! Si ! Je l’embrassais. J’étais désolé. À l’avenir je ferais attention. Promis !
Je tenais ma promesse. Une fois. Deux fois. Et puis je me laissais à nouveau emporter par la fougue de mes dix-neuf ans.

‒ Tu veux pas comprendre, hein !
‒ Mais si ! Seulement
Une nouvelle fois je venais de prendre mon plaisir sans me préoccuper vraiment du sien. Plein de bonne volonté, je m’étais remis presque aussitôt à l’ouvrage. Seulement, les mêmes causes produisant les mêmes effets
‒ Non, tu veux pas comprendre.
Elle paraissait vraiment en colère. Furieuse.
‒ Alors le mieux, c’est qu’on en reste là. Tu retournes chez ta maman et moi, je me trouverai quelqu’un qui saura me manifester un minimum d’égards.
Hein ? Mais ça m’allait pas du tout, ça ! Ça pouvait pas finir comme ça ! Je voulais pas. C’était trop bien, nous deux.
‒ Pour toi, oui ! Pas pour moi !
J’ai encore promis. J’ai juré qu’à l’avenir
‒ Je n’en crois pas un mot.
Je l’ai suppliée. Qu’elle me laisse au moins encore une chance.
Elle n’a pas cédé tout de suite. Elle s’est longuement fait tirer l’oreille. Et puis finalement
‒ Bon ! Alors écoute ! Ça fait maintenant plusieurs semaines que je m’emploie à essayer de t’apprendre à donner du plaisir à ta partenaire. Je me suis beaucoup investie. En pure perte. Tu te comportes comme un gamin prétentieux qui ne veut rien entendre et n’en fait qu’à sa tête. Et tu sais ce qu’on leur fait aux gamins entêtés qui ne veulent pas apprendre leurs leçons ? Eh bien, on les corrige. On leur flanque de bonnes fessées déculottées pour leur mettre un peu de plomb dans la cervelle et les amener à prendre les choses un peu plus à cœur. Et c’est de cette façon-là que j’en userai désormais avec toi. Tu ne me laisses pas vraiment le choix.
Une fessée ? Mais
‒ C’est à prendre ou à laisser. On bien tu acceptes d’en passer par là ou bien tu tailles la route de ton côté et bon vent
J’ai pris. Je m’attendais à quelques petites claques pas trop appuyées sur les fesses. Un jeu. Un jeu plutôt qu’autre chose.
Oui. Eh bien, j’ai pas été déçu du voyage. Ça a été une vraie fessée. Et appliquée avec une vigueur !
J’ai bien tenté de me débattre, mais elle avait pris soin de m’immobiliser solidement les jambes entre les siennes. En sorte qu’il m’a fallu boire le calice jusqu’à la lie et subir une volée de claques de plus en plus virulentes et de plus en plus cuisantes au fur et à mesure que le temps passait. Je l’ai suppliée d’arrêter. Elle n’en a tenu aucun compte.
‒ C’est moi qui décide !
Et elle a encore accentué l’intensité des coups. Ça a duré, mais duré ! J’ai crié. J’ai sangloté. Que ça faisait mal ! Mais que ça faisait mal !
Ça s’est enfin arrêté.
‒ Là ! Et dorénavant chaque fois que tu ne te seras préoccupé que de ton seul plaisir
Je n’ai pas attendu la fin de la phrase. Je me suis enfui.

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