mercredi 25 décembre 2019

Premières armes (2)


Maman s’est étonnée.
– C’est pas encore fini ces peintures depuis le temps ?
– Parce que tu crois que ça se torche comme ça, toi ? En deux temps trois mouvements. Il y a tous les enduits à faire. Les sous-couches à passer. Et si on veut que ce soit à peu près potable…
– Oh, mais moi ce que j’en dis, hein ! Tu peux bien y rester tant que tu veux. Au contraire ! Pendant ce temps-là, j’entends pas ta musique beugler.

Dès que j’étais levé, et c’était de bonne heure, je me précipitais « à côté ».
Le plus souvent, je la trouvais en train de déjeuner. Dans un grand pyjama noir à motifs asiatiques.
Je rebuvais un café avec elle. Un autre. On discutait. De tout. De rien. On plaisantait. Et puis…
– Bon, mais c’est pas tout ça ! Faudrait peut-être s’y mettre. Je vais m’habiller.
S’habiller, pour elle, ça voulait dire aller revêtir l’un de ces vieux tee shirts échancrés qui m’offraient une vue imprenable, quand elle se penchait ou s’accroupissait, sur des seins qui me rendaient fou.
S’habiller, ça voulait dire aussi se couler dans des shorts qui lui moulaient les fesses au plus près. D’adorables petites fesses délicieusement joufflues dont je me repaissais, insatiable, quand elle me tournait le dos ou qu’elle était juchée sur l’escabeau.
On peignait. On marquait des pauses. On parlait. Rarement d’elle.
– Ça n’a pas beaucoup d’intérêt, moi. J’ai eu une vie des plus banales, tu sais. Elle l’est toujours d’ailleurs. Parle-moi de toi plutôt !
Je ne me faisais pas prier. Je lui parlais des musiques que j’écoutais.
– Je pourrais pas vivre, moi, sans musique.
D’électronique. Dont j’étais passionné.
– Ah, ça, si je pouvais en faire mon métier !
– Il y a pas de raison.
De l’Afrique.
– C’est là que j’aimerais aller vivre.
De tant d’autres choses encore.
Le soir tombait. Je la quittais, tout rempli du bonheur de ma journée. Et déjà impatient de celui du lendemain.

C’est arrivé un lundi. L’après-midi. Je m’étais morfondu tout le week-end. Parce que le week-end il y avait son mari.
– Et il faut que je me consacre un peu à lui. Je le vois pas de la semaine.
On venait de travailler, sans discontinuer, près de deux heures durant.
Elle a posé son pinceau.
– Quelle chaleur ! Pour un mois de septembre, c’est de la folie !
– On va y crever, oui !
– On dégouline. Aussi bien l’un que l’autre. Et t’es rouge, tu te verrais ! Alors tu sais pas ce que je te propose ? C’est qu’on marque une pause. Et qu’on en profite pour aller se prendre une douche. Ça nous rafraîchira. Allez, viens ! Ben, viens, j’te dis !
Ce qui signifiait ? Qu’on allait la prendre ensemble ? Je n’en croyais pas mes oreilles. Et je lui ai emboîté le pas, ravi.

Elle a tout retiré. Tout. Toute nue. Et j’ai eu ses seins en pente douce, aux larges aréoles rosées. Et j’ai eu sa chatte, recouverte d’une fine résille frisotante qui ne laissait rien ignorer de la douce encoche secrète.
Elle a escaladé le rebord de la baignoire. Et j’ai eu aussi ses fesses dans la contemplation desquelles je suis longuement resté figé.
– Eh ben, reste pas planté là ! Viens ! Rejoins-moi ! Qu’est-ce t’attends ?
Que je… Ah, oui. Oui. Je me suis déshabillé. À mon tour j’ai enjambé.
Elle m’a jeté un rapide petit coup d’œil en bas.
– Hou là ! C’est quoi qui te met dans cet état-là ? Moi ? C’est flatteur.
Elle a tendu la main. Doucement effleuré. Un peu enserré.
– Laisse-toi faire !
Elle est descendue soupeser les couilles, les a voluptueusement malaxées, est remontée jusqu’au gland, en a agacé la pointe, du bout du pouce. Et c’est venu. Tout de suite. Je lui ai déchargé sur les doigts, sur le poignet, sur l’avant-bras.
Elle a ri.
– Quel impatient tu fais ! Bon, ben maintenant on va pouvoir passer aux choses sérieuses.

Les choses sérieuses ça a été, dans sa chambre. Aussitôt. Dans son lit. Où je l’ai caressée comme un furieux.
‒ Doucement ! Doucement !
Où je l’ai fiévreusement pénétrée. Où j’ai triomphalement jailli. Où je suis piteusement retombé, bien conscient que…
‒ C’était pas bien pour toi, hein !
‒ Franchement, non. Je vais pas te raconter d’histoires. Tu t’en es bien rendu compte n’importe comment. Mais c’est pas grave. C’était la première fois. T’apprendras. Je t’apprendrai. Mais t’auras intérêt à t’appliquer. Et à te dépêcher de faire des progrès. Sinon
Elle m’a ébouriffé la tignasse.
‒ Ce sera la fessée.

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