Maman
s’est étonnée.
– C’est
pas encore fini ces peintures depuis le temps ?
– Parce
que tu crois que ça se torche comme ça, toi ? En deux temps
trois mouvements. Il y a tous les enduits à faire. Les sous-couches
à passer. Et si on veut que ce soit à peu près potable…
– Oh,
mais moi ce que j’en dis, hein !
Tu peux bien y rester tant que tu veux. Au contraire ! Pendant
ce temps-là, j’entends pas ta musique beugler.
Dès
que j’étais levé, et c’était de bonne heure, je me précipitais
« à côté ».
Le
plus souvent, je la trouvais en train de déjeuner. Dans un grand
pyjama noir à motifs asiatiques.
Je
rebuvais un café avec elle. Un autre. On discutait. De tout. De
rien. On plaisantait. Et puis…
– Bon,
mais c’est pas tout ça ! Faudrait peut-être s’y mettre. Je
vais m’habiller.
S’habiller,
pour elle, ça voulait dire aller revêtir l’un de ces vieux tee
shirts échancrés qui m’offraient une vue imprenable, quand elle
se penchait ou s’accroupissait, sur des seins qui me rendaient fou.
S’habiller,
ça voulait dire aussi se couler dans des shorts qui lui moulaient
les fesses au plus près. D’adorables petites fesses délicieusement
joufflues dont je me repaissais, insatiable, quand elle me tournait
le dos ou qu’elle était juchée sur l’escabeau.
On
peignait. On marquait des pauses. On parlait. Rarement d’elle.
– Ça
n’a pas beaucoup d’intérêt, moi. J’ai eu une vie des plus
banales, tu sais. Elle l’est toujours d’ailleurs. Parle-moi de
toi plutôt !
Je
ne me faisais pas prier. Je lui parlais des musiques que j’écoutais.
– Je
pourrais pas vivre, moi, sans musique.
D’électronique.
Dont j’étais passionné.
– Ah,
ça, si je pouvais en faire mon métier !
– Il
y a pas de raison.
De
l’Afrique.
– C’est
là que j’aimerais aller vivre.
De
tant d’autres choses encore.
Le
soir tombait. Je la quittais, tout rempli du bonheur de ma journée.
Et déjà impatient de celui du lendemain.
C’est
arrivé un lundi. L’après-midi. Je m’étais morfondu tout le
week-end. Parce que le week-end il y avait son mari.
– Et
il faut que je me consacre un peu à lui. Je le vois pas de la
semaine.
On
venait de travailler, sans discontinuer, près de deux heures durant.
Elle
a posé son pinceau.
– Quelle
chaleur ! Pour un mois de septembre, c’est de la folie !
– On
va y crever, oui !
– On
dégouline. Aussi bien l’un que l’autre. Et t’es
rouge, tu
te verrais ! Alors tu sais pas ce que je te
propose ? C’est
qu’on marque une pause. Et qu’on en profite pour aller se prendre
une douche. Ça nous rafraîchira. Allez, viens ! Ben,
viens, j’te dis !
Ce
qui signifiait ? Qu’on allait la prendre ensemble ? Je
n’en croyais pas mes oreilles. Et je lui ai emboîté le pas, ravi.
Elle
a tout retiré. Tout. Toute nue. Et j’ai eu ses seins en pente
douce, aux larges aréoles rosées. Et j’ai eu sa chatte,
recouverte d’une fine résille frisotante qui ne laissait rien
ignorer de la douce encoche secrète.
Elle
a escaladé le rebord de la baignoire. Et j’ai eu aussi ses fesses
dans la contemplation desquelles je suis longuement resté figé.
– Eh
ben, reste pas planté là ! Viens ! Rejoins-moi !
Qu’est-ce t’attends ?
Que
je… Ah, oui. Oui. Je me suis déshabillé. À mon tour j’ai
enjambé.
Elle
m’a jeté un rapide petit coup d’œil en bas.
– Hou
là !
C’est quoi qui te met dans cet état-là ? Moi ?
C’est flatteur.
Elle
a tendu la main. Doucement effleuré. Un peu enserré.
– Laisse-toi
faire !
Elle
est descendue soupeser les couilles, les a voluptueusement malaxées,
est remontée jusqu’au gland, en a agacé la pointe, du bout du
pouce. Et c’est venu. Tout de suite. Je lui ai déchargé sur les
doigts, sur le poignet, sur l’avant-bras.
Elle
a ri.
– Quel
impatient tu fais ! Bon, ben
maintenant on va
pouvoir passer aux choses sérieuses.
Les
choses sérieuses ça a été, dans sa chambre. Aussitôt. Dans son
lit. Où je l’ai caressée comme un furieux.
‒ Doucement !
Doucement !
Où
je l’ai fiévreusement pénétrée. Où j’ai triomphalement
jailli. Où je suis piteusement retombé, bien conscient que…
‒ C’était
pas bien pour toi, hein !
‒ Franchement,
non. Je vais pas te raconter d’histoires. Tu
t’en es
bien rendu compte n’importe comment. Mais c’est pas grave.
C’était la première fois. T’apprendras. Je
t’apprendrai. Mais
t’auras intérêt à t’appliquer. Et à te dépêcher de faire
des progrès. Sinon…
Elle
m’a ébouriffé la tignasse.
‒ Ce
sera la fessée.
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