C’est un
texto qui m’a tiré du
sommeil. Un texto d’Emma.
– Amène-toi !
J’ai
soupiré.
Ça
n’en finirait donc jamais ? Évidemment,
non. Ça
n’en finirait pas. Il fallait que j’en prenne mon parti, une
bonne fois pour toutes.
Le
temps que je me lève, que
je m’habille, que j’avale un café et
j’en
avais un autre.
– Grouille !
Elle
m’a accueilli avec un large sourire.
– Alors ?
Tout baigne ce matin, mon
petit Raphaël ?
Elle
était seule.
–
Je vais pouvoir profiter
de toi tout mon saoul
comme ça. C’est
génial,
non, tu
trouves pas ? Bon,
mais
tu connais la musique. Tu
te désapes. T’enlèves
tout.
Allez, action !
Elle
m’a regardé faire et
m’a jeté, à
la fin, quand j’ai été
tout nu,
un long regard satisfait.
– Bon,
ben voilà ! Mais
assieds-toi ! Qu’on discute un peu. Qu’on
prenne notre temps. Il
y a pas le feu.
On
a pris place. Face à
face. Elle a croisé les
jambes.
– T’appréhendes
pas trop ?
– Ça
va.
Elle
a éclaté de rire.
– Menteur !
Ça se voit comme le nez au milieu de la figure que t’as la
trouille ! Et pas
qu’un peu. Chacun son
tour, tu vois, d’avoir l’autre à sa merci. T’en
as bien profité quand on était sans défense dans la salle de
bains, bien obligées,
malgré nous, sans
le savoir, de subir tes
sales regards sur nous. T’as aimé ça, nous reluquer. T’as pris
ton pied. Eh bien c’est moi maintenant qu’adore ça t’avoir là,
le zob à l’air, réduit
à l’impuissance, en
train de te demander quand
ça va tomber, avec quoi, si ça va être long, si je vais taper fort
et, surtout, de te dire que, quoi qu’il arrive, tu es absolument
obligé d’en passer par où
j’ai décidé. Par
tout ce qui
pourrait me toquer.
Un
éclair métallique, d’un gris intense, est passé dans son regard.
– Lève-toi !
Je
lui ai aussitôt
obéi.
– Tourne-toi !
À genoux. Allez !
Elle
a quitté la pièce. Est revenue. Repartie. Encore revenue. S’est
approchée, tout près, est restée un long moment immobile derrière
moi.
Et
elle a cinglé, d’un
coup, sans prévenir. Les
lanières se sont abattues cinq ou six fois très
vite, avec force. Je
n’ai pas pu retenir mes cris.
– Ah,
oui, c’est efficace le
martinet, hein ?
Très. Et
puis alors qu’est-ce que
ça imprime bien. Des
traces
de toute beauté,
ça laisse. Vraiment…
Bon, mais qu’est-ce que
je fais maintenant ?
Je retape systématiquement
au même endroit ? Que
ça pénètre bien. Que ça s’incruste.
Ou
bien je
te le repartis sur tout le
cul ? Que ça te
chauffe sur toute la surface. Qu’est-ce
tu préfères ?
Dis-moi !
Ce
que je préférais ?
– Oui.
Tu t’en fous, quoi ! Eh bien allez, alors !
Et
elle s’est déchaînée. Des cinglées. Une multitude de
cinglées. À la volée.
Sans interruption. Les
une derrière les autres. Des
cinglées qui m’ont mordu. Qui m’ont brûlé. Qui m’ont
déchiré. Qui m’ont fait tomber sur le ventre. Et arraché
d’interminables cris.
Elle
m’a fait relever, tenu
fermement par
le
bras tandis qu’elle contemplait l’état de mon derrière.
– Pas
mal ! Pas mal du tout. Je
suis fière de moi.
Elle
m’a lâché.
– Tu
sais quoi ? Jamais j’aurais cru ça de moi avant. Mais j’adore
ça, en fait, fouetter. J’adore vraiment. Et ça m’émoustille.
En plus.
Elle
m’a lancé une petite claque sur la fesse.
– Rhabille-toi
vite. Et file ! La suite ne te regarde pas.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire