Je
l’ai bien en main ce garçon… À ma main… Pas question d’en
abuser… De le punir comme ça, pour le plaisir, à la moindre
occasion… Et Dieu sait qu’elles ne manquent pourtant pas… Ses
progrès sont certes incontestables, mais il demeure, dans les
travaux qu’il me remet, énormément d’approximations, voire
d’erreurs, dues au manque d’attention et à l’ignorance… Je
pourrais bien évidemment feindre de les imputer à la mauvaise
volonté ou à la paresse… Et le sanctionner…Il est beaucoup plus
efficace, pour l’instant, de lui laisser craindre un éventuel
châtiment que de le lui infliger… Qu’il redoute… Qu’il
tremble… Et qu’il me sache gré, au bout du compte, de l’avoir
épargné me donne, chaque jour, un peu plus barre sur lui… Toute
son attitude, à mon égard, est empreinte d’appréhension, de
reconnaissance et de docilité entremêlées… C’est un bon début…
Mais ce n’est qu’un début… Et pour peu qu’une opportunité
se présente…
Elle
n’a pas tardé… Il m’a offert une occasion en or… Mais
vraiment en or… Il a eu le front de m’appeler pour m’annoncer
– tranquillement – qu’il me ferait faux bond
aujourd’hui… Il ne demandait pas… Il ne sollicitait pas… Il
décidait… C’était comme ça… Au motif que sa copine était
revenue de vacances… Qu’ils avaient fait des galipettes toute la
nuit et qu’en conséquence de quoi il n’avait pas eu le temps de
travailler… J’ai sèchement ordonné…
– Tu
viens… Et tout de suite…
Il a
obtempéré… Sans traîner… Cinq minutes après il était là…
– C’est
quoi ces façons ?
Il a
bafouillé… Bredouillé… Il avait pensé… Comme il l’avait
pas fait le résumé il s’était dit…
– Tu
n’as pas à penser… Ni à te dire… Tu as à travailler
d’arrache-pied pour t’efforcer de remettre le pied à l’étrier…
Un point, c’est tout…
Il
savait bien, oui, mais…
– Mais
quoi ?
– Émilie…
– Non,
mais tu y vas fort, mon garçon… Tu y vas vraiment très fort…
Parce que… Qu’à ton âge, on s’intéresse aux filles ça peut,
à la rigueur, se concevoir… À la condition expresse que ça ne
vienne pas perturber le bon déroulement des études… Ce qui, en ce
qui le concernait, était loin d’être ton cas…
Je
l’ai accablé de reproches… Il en prenait vraiment à son aise…
À tous points de vue… Et, entre autres, avec cette jeune fille…
Qu’il menait allègrement en bateau… De la candeur de laquelle il
profitait de façon éhontée… Il a voulu protester… Je l’ai
fait taire d’un geste… Qu’il n’en rajoute pas… Ce n’était
vraiment pas le moment… C’était là une corde manifestement
sensible… Sur laquelle je n’ai eu de cesse d’appuyer… Pour le
déstabiliser… Pour lui donner le tournis… De manière à ce
qu’il finisse par ne plus savoir pourquoi il allait être puni au
juste… Pour avoir décidé, de son propre chef, de « faire
sauter » son cours ? Pour n’avoir rien fait de ce que je
lui avais demandé ? Pour s’être comporté – et
continuer à se comporter – d’une façon que je prétendais
inqualifiable avec cette Émilie ? Pour tout cela à la fois ?
Quoi
qu’il en soit, c’est avec une évidente mauvaise volonté qu’il
s’est, au bout du compte, résigné à se déshabiller… Je l’ai
sèchement rappelé à l’ordre… Il a fait aussitôt profil bas…
Mais, pour asseoir un peu plus encore mon autorité, je l’ai
contraint à rester nu, tourné vers moi, un long moment… Un très
long moment… Profondément mal à l’aise, les yeux baissés, il
dansait d’une jambe sur l’autre, réprimant à l’évidence une
furieuse envie de ramener ses mains devant lui… Envie à laquelle
il a fini par céder… Je me suis montrée sans pitié…
– Regarde-moi !
Allez, regarde-moi ! Là… Et maintenant les mains sur la
tête…Eh bien ? Qu’est-ce que tu attends ?
Il a
obtempéré… À contre-cœur…
– Tu
vois quand tu veux… Et c’est pas mieux comme ça ? Parce que
ton intérêt c’est de te montrer docile… Non ? Tu ne crois
pas ? De plus en plus docile d’ailleurs si tu veux que tout ça
reste entre nous… T’imagines si ça se savait ? Si le bruit
se mettait à courir que je suis obligée de te fesser comme un gamin
de huit ans ? Ah, tu aurais bonne mine ! Bon, mais en
attendant, allez ! En position…
Il
s’est docilement incliné… Je n’ai plus eu qu’à accompagner
le mouvement… Qu’à finir de le mettre bien en place… Et de lui
infliger une correction dont il allait se souvenir… N’était-il
pas nécessaire de lui faire payer, au prix fort, ses pitoyables
petites velléités de rébellion ? Je m’en suis donné à
cœur joie… Il s’est trémoussé sous les coups… A battu des
jambes… Ondulé du derrière… Exposé sans vergogne ses ornements
de petit couillu… Il a gémi… Crié… Supplié… Je ne me suis
pas laissé apitoyer… Je ne me suis interrompue que lorsque j’ai
estimé la leçon suffisante…
Je
me suis encore offert le luxe, après l’avoir fait relever, de
contempler longuement mon œuvre… Je pouvais en être pleinement
satisfaite… D’autant plus satisfaite qu’il allait désormais se
consacrer pleinement à son travail… Il n’allait tout de même
pas courir le risque qu’Émilie découvre le pot-aux-roses… Le
pot-au-rouge…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire