Je
me rendais désormais tous les après-midis chez Mademoiselle Lancel…
Elle en avait décidé ainsi…
– T’as
accumulé un tel retard que ce ne sera vraiment pas de trop…
Je
ne m’y rendais pas sans appréhension : j’avais beau m’être
appliqué, avoir consacré un temps infini aux travaux qu’elle
m’avait imposés, je redoutais qu’elle ne se montre néanmoins
mécontente du résultat et qu’elle ne veuille m’imposer à
nouveau cet humiliant châtiment… Mais non ! Elle paraissait
satisfaite, me complimentait même parfois, ne me parlait en tout cas
plus de quelque punition que ce soit…
Émilie
était en vacances… J’attendais son retour avec impatience… Et
un peu d’inquiétude… Comment allais-je parvenir à concilier mes
cours avec nos moments à nous ? La question s’est posée
beaucoup plus tôt que prévu, mes parents ayant inopinément décidé
de partir passer une semaine à Rome… Elle m’est tombée dessus
le lendemain de leur départ… Sans crier gare… Au retour de chez
Mademoiselle Lancel, je l’ai trouvée confortablement installée
dans le canapé du salon…
– Émilie !
Mais qu’est-ce que tu fais là ? C’était pas le 25 que tu
devais rentrer ?
– Si !
Mais je m’emmerdais trop, attends, là-bas… C’était à mourir
d’ennui… Et puis j’arrêtais pas de penser que tes parents
avaient fichu le camp… Que c’était l’occasion ou jamais nous
deux… Qu’on aurait la maison pour nous tout seuls…
On
s’est jetés dans les bras l’un de l’autre…
– J’ai
envie… Non, mais comment j’ai envie… Trois semaines que
j’attends ça…
Et
on est montés dans ma chambre… On a roulé sur le lit… On a fait
l’amour… Toute la soirée… Plus de la moitié de la nuit…
Au
petit matin j’ai voulu me lever sans bruit… Aller m’installer à
mon bureau… Elle m’a retenu… Agrippé…
– Qu’est-ce
tu fais ? Où tu vas ?
– Travailler…
J’ai mon cours de français tout-à-l’heure… Et si j’arrive
sans avoir rien fichu elle va vraiment pas apprécier…
– C’est
pas pour une fois…
– Tu
la connais pas !
Elle
n’a pas répondu… M’a piqueté de petits baisers dans le cou…
Sur le torse… Plus bas… Je suis resté…
J’ai
décidé de jouer franc jeu… De toute façon j’avais pas le
choix… Je l’ai appelée Mademoiselle Lancel… Pour lui dire que
j’avais un empêchement… Que je ne pouvais pas venir…
– Quel
empêchement ?
– C’est-à-dire
que… C’est pas facile à expliquer… Mais je viendrai demain…
Sans faute…
– Quel
empêchement ?
– J’ai
pas travaillé… J’ai pas pu…
– Et
la raison ?
– Il
y a Émilie, ma copine, qu’est revenue de vacances… Plus tôt que
prévu…
– Et
c’est une excuse ?
– Oui…
Enfin non… Seulement…
– Seulement
quoi ? Je t’attends… Dans un quart d’heure tu es chez moi…
J’y
étais…
– Je
suis désolé…
– Oh,
tu peux… Tu es incorrigible, hein ! Toujours à privilégier
l’amusement au détriment de l’essentiel…
– Ce
n’est pas de l’amusement…
– Ça,
c’est ce dont tu t’efforces de convaincre cette jeune fille, mais
tu n’en crois pas toi-même un mot…
– Ah,
si, si ! Je vous assure…
– Bien
sûr que non ! Bon, mais là n’est pas la question… La
question, c’est que cette jeune personne t’a complètement fait
rater ton année scolaire et qu’à l’évidence elle est bien
décidée à réciciver… Si bien qu’on est en droit de se
demander si, finalement, la pension ne serait pas la meilleure
solution… Voire même la seule…
– Oh,
non… Non…
– Ça,
ce n’est pas à toi d’en juger… Je vais y réfléchir… Bon,
mais en attendant montre-moi ce que tu as fait…
– Mais
rien ! Rien ! Je vous ai dit tout à l’heure au
téléphone…
– Dans
ces conditions… Tu sais ce qui va se passer, je suppose… Et
inutile de soupirer…
– Je
soupire pas…
– Pas
avec moi, mon garçon… Pas avec moi… Tu as soupiré… Et je te
conseille de le prendre sur un autre ton si tu ne veux pas aggraver
ton cas… Bon, mais en attendant tu sais ce qu’il te reste à
faire…
Je
savais, oui… Me déshabiller… J’avais pas le choix… Me
déshabiller… Tout enlever… Et me laisser basculer en travers de
ses genoux… Elle m’y a calé… Et elle a tapé… Fort…
Beaucoup plus fort que l’autre fois… Et beaucoup plus longtemps…
J’ai crié… Je l’ai suppliée d’arrêter… Elle ne l’a pas
fait… Au contraire… Encore plus fort elle a tapé…
– Et
tu verras… Tu verras… Tu comprendras plus tard… Tu me
remercieras…
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