vendredi 20 février 2015

Studieuses vacances: récit de Damien (3)

Je me rendais désormais tous les après-midis chez Mademoiselle Lancel… Elle en avait décidé ainsi…
– T’as accumulé un tel retard que ce ne sera vraiment pas de trop…
Je ne m’y rendais pas sans appréhension : j’avais beau m’être appliqué, avoir consacré un temps infini aux travaux qu’elle m’avait imposés, je redoutais qu’elle ne se montre néanmoins mécontente du résultat et qu’elle ne veuille m’imposer à nouveau cet humiliant châtiment… Mais non ! Elle paraissait satisfaite, me complimentait même parfois, ne me parlait en tout cas plus de quelque punition que ce soit…

Émilie était en vacances… J’attendais son retour avec impatience… Et un peu d’inquiétude… Comment allais-je parvenir à concilier mes cours avec nos moments à nous ? La question s’est posée beaucoup plus tôt que prévu, mes parents ayant inopinément décidé de partir passer une semaine à Rome… Elle m’est tombée dessus le lendemain de leur départ… Sans crier gare… Au retour de chez Mademoiselle Lancel, je l’ai trouvée confortablement installée dans le canapé du salon…
– Émilie ! Mais qu’est-ce que tu fais là ? C’était pas le 25 que tu devais rentrer ?
– Si ! Mais je m’emmerdais trop, attends, là-bas… C’était à mourir d’ennui… Et puis j’arrêtais pas de penser que tes parents avaient fichu le camp… Que c’était l’occasion ou jamais nous deux… Qu’on aurait la maison pour nous tout seuls…
On s’est jetés dans les bras l’un de l’autre…
– J’ai envie… Non, mais comment j’ai envie… Trois semaines que j’attends ça…
Et on est montés dans ma chambre… On a roulé sur le lit… On a fait l’amour… Toute la soirée… Plus de la moitié de la nuit…
Au petit matin j’ai voulu me lever sans bruit… Aller m’installer à mon bureau… Elle m’a retenu… Agrippé…
– Qu’est-ce tu fais ? Où tu vas ?
– Travailler… J’ai mon cours de français tout-à-l’heure… Et si j’arrive sans avoir rien fichu elle va vraiment pas apprécier…
– C’est pas pour une fois…
– Tu la connais pas !
Elle n’a pas répondu… M’a piqueté de petits baisers dans le cou… Sur le torse… Plus bas… Je suis resté…

J’ai décidé de jouer franc jeu… De toute façon j’avais pas le choix… Je l’ai appelée Mademoiselle Lancel… Pour lui dire que j’avais un empêchement… Que je ne pouvais pas venir…
– Quel empêchement ?
– C’est-à-dire que… C’est pas facile à expliquer… Mais je viendrai demain… Sans faute…
– Quel empêchement ?
– J’ai pas travaillé… J’ai pas pu…
– Et la raison ?
– Il y a Émilie, ma copine, qu’est revenue de vacances… Plus tôt que prévu…
– Et c’est une excuse ?
– Oui… Enfin non… Seulement…
– Seulement quoi ? Je t’attends… Dans un quart d’heure tu es chez moi…

J’y étais…
– Je suis désolé…
– Oh, tu peux… Tu es incorrigible, hein ! Toujours à privilégier l’amusement au détriment de l’essentiel…
– Ce n’est pas de l’amusement…
– Ça, c’est ce dont tu t’efforces de convaincre cette jeune fille, mais tu n’en crois pas toi-même un mot…
– Ah, si, si ! Je vous assure…
– Bien sûr que non ! Bon, mais là n’est pas la question… La question, c’est que cette jeune personne t’a complètement fait rater ton année scolaire et qu’à l’évidence elle est bien décidée à réciciver… Si bien qu’on est en droit de se demander si, finalement, la pension ne serait pas la meilleure solution… Voire même la seule…
– Oh, non… Non…
– Ça, ce n’est pas à toi d’en juger… Je vais y réfléchir… Bon, mais en attendant montre-moi ce que tu as fait…
– Mais rien ! Rien ! Je vous ai dit tout à l’heure au téléphone…
– Dans ces conditions… Tu sais ce qui va se passer, je suppose… Et inutile de soupirer…
– Je soupire pas…
– Pas avec moi, mon garçon… Pas avec moi… Tu as soupiré… Et je te conseille de le prendre sur un autre ton si tu ne veux pas aggraver ton cas… Bon, mais en attendant tu sais ce qu’il te reste à faire…
Je savais, oui… Me déshabiller… J’avais pas le choix… Me déshabiller… Tout enlever… Et me laisser basculer en travers de ses genoux… Elle m’y a calé… Et elle a tapé… Fort… Beaucoup plus fort que l’autre fois… Et beaucoup plus longtemps… J’ai crié… Je l’ai suppliée d’arrêter… Elle ne l’a pas fait… Au contraire… Encore plus fort elle a tapé…
– Et tu verras… Tu verras… Tu comprendras plus tard… Tu me remercieras…

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