mercredi 11 février 2015

Studieuses vacances: récit de Mademoiselle Lancel (2)

– T’as encore rien fichu, hein, une fois de plus !
C’était faux… Il travaillait… Mais il avait accumulé un tel retard qu’il pataugeait désespérément… Il tentait maladroitement de se justifier… Je le faisais sèchement taire…
– Ah, non, hein ! S’il te plaît ! N’en rajoute pas !
Je barrais sa feuille de grands traits rouges rageurs… Je remplissais les marges de commentaires acerbes…
Je me montrais injuste avec lui… De plus en plus injuste… Délibérément injuste…
– C’est nul ! Recommence !
Il obéissait, tout penaud…
Je le regardais se pencher sur sa feuille, avec application, animé des meilleures intentions du monde… Un gentil garçon finalement… Un très gentil garçon… Docile à souhait… Qu’il ne tenait qu’à moi de rendre un peu plus docile encore… J’allais m’y employer…

Je disposais d’un formidable levier : sa peur panique de la pension… Un levier dont je n’ai pas manqué de me servir dès le lundi de la deuxième semaine… Bon, allez ! Il ramassait ses affaires et il rentrait chez lui… On s’en tenait là tous les deux…
Il a blêmi…
– Hein ? Mais pourquoi ?
Et il demandait pourquoi ! Il avait le culot de demander pourquoi… Il ne fichait rien… Absolument rien… Il se moquait ouvertement du monde… Alors allez ! Inutile de discuter…
– Non… Non… S’il vous plaît… Je travaillerai… Je vous promets que je travaillerai…
J’ai fait mine de me montrer inflexible… Oui, oh, ça, je l’avais déjà entendu mille fois…
– Mais ils vont m’envoyer là-bas !
Oui, ben il fallait y réfléchir avant…
– Et je pourrai plus voir Émilie… Ma copine…
Ah, c’était donc ça… Oui, ben il la verrait aux vacances sa copine… Il n’en mourrait pas… Et elle non plus… Il y avait des choses beaucoup plus importantes que les petites amourettes dans la vie… Non ? Il croyait pas ?
Oui… Si… Mais…Il a lutté pied à pied… Supplié… Imploré… Promis…
J’ai fini par me laisser fléchir… Oui… Bon… On allait laisser ses parents en-dehors de tout ça… Au moins dans un premier temps… Régler, quand il y en aurait, les problèmes en interne… Je prendrais, chaque fois que nécessaire, les mesures qui s’imposeraient… On était bien d’accord ? Oui… Oui… Tout ce que je voulais… Pourvu qu’il échappe à la pension… Sur la nature des sanctions que je serais, le cas échéant, amenée à prendre, je suis restée très évasive… Tout en faisant en sorte qu’il ait de fortes présomptions…
– Oui… Bon… Cette fois tu vas pas y couper… J’ai été suffisamment patiente, il me semble…
Et me regarde pas avec ces yeux de merlan frit… Tu sais très bien de quoi je veux parler…
– Mais…
– Mais quoi ? C’est nul ce que tu m’as fait là… Complètement nul… Alors tu sais ce qu’on avait dit…
– Oui… Que…
– Que ?
– Je sais pas trop au juste en fait…
– Fais bien l’imbécile ! C’était parfaitement clair… Une fessée… On était bien d’accord là-dessus… Si j’avais quoi que ce soit à te reprocher…
– Vous allez pas vraiment le faire ?
– Bien sûr que si ! À moins que tu préfères la pension…
– Ah, non… Non… Pas la pension…
– Eh bien alors la fessée… Une fessée amplement méritée, reconnais-le ! Eh bien ? J’attends…
– C’est mérité, oui…
– Bon, ben voilà ! On est d’accord… Alors tu te déshabilles…
Il l’a fait… Le polo… Le pantalon… Le slip… En me tournant le dos… Et il a attendu…
– C’est comme ça que tu prends soin de tes affaires ? Ah, elle serait contente ta mère ! Alors tu vas commencer par me ramasser tout ça et par l’étaler soigneusement sur le fauteuil, là… Voilà… Tu vois que c’est pas bien compliqué… Et maintenant viens ici… Plus près… Encore…
Tout nu… Tout nu devant moi… Avec son machin tout fripé, tout rabougri, pendant lamentablement sur ses coucougnettes…
– Tu as froid ?
– Pas du tout, non…
– Avec la chaleur qu’il fait, ce serait quand même étonnant… Tu as peur alors ?
Il n’a pas répondu… Il a eu un geste pour se disimuler qu’il a très vite réprimé… Qui m’a fait sourire…
– Bon, allez !
Je l’ai fait basculer en travers de mes genoux… Prendre appui, des deux mains, sur le sol… J’ai pris le temps de le sermonner… De lui faire promettre de s’amender… Et j’ai lancé une première salve… Il marque vite… J’ai soigneusement réparti… Sur toute la surface… Quelques instants de répit… Pour contempler mon œuvre… Uniformément rouge… Voluptueusement rouge… Je l’ai parachevée… De quelques claques plus vigoureuses encore… Qui lui ont arraché des gémissements… Deux ou trois cris… J’ai ralenti… Espacé… Arrêté… À regret…

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