– T’as
encore rien fichu, hein, une fois de plus !
C’était
faux… Il travaillait… Mais il avait accumulé un tel retard qu’il
pataugeait désespérément… Il tentait maladroitement de se
justifier… Je le faisais sèchement taire…
– Ah,
non, hein ! S’il te plaît ! N’en rajoute pas !
Je
barrais sa feuille de grands traits rouges rageurs… Je remplissais
les marges de commentaires acerbes…
Je
me montrais injuste avec lui… De plus en plus injuste…
Délibérément injuste…
– C’est
nul ! Recommence !
Il
obéissait, tout penaud…
Je
le regardais se pencher sur sa feuille, avec application, animé des
meilleures intentions du monde… Un gentil garçon finalement… Un
très gentil garçon… Docile à souhait… Qu’il ne tenait qu’à
moi de rendre un peu plus docile encore… J’allais m’y employer…
Je
disposais d’un formidable levier : sa peur panique de la
pension… Un levier dont je n’ai pas manqué de me servir dès le
lundi de la deuxième semaine… Bon, allez ! Il ramassait ses
affaires et il rentrait chez lui… On s’en tenait là tous les
deux…
Il a
blêmi…
– Hein ?
Mais pourquoi ?
Et
il demandait pourquoi ! Il avait le culot de demander pourquoi…
Il ne fichait rien… Absolument rien… Il se moquait ouvertement du
monde… Alors allez ! Inutile de discuter…
– Non…
Non… S’il vous plaît… Je travaillerai… Je vous promets que
je travaillerai…
J’ai
fait mine de me montrer inflexible… Oui, oh, ça, je l’avais déjà
entendu mille fois…
– Mais
ils vont m’envoyer là-bas !
Oui,
ben il fallait y réfléchir avant…
– Et
je pourrai plus voir Émilie… Ma copine…
Ah,
c’était donc ça… Oui, ben il la verrait aux vacances sa copine…
Il n’en mourrait pas… Et elle non plus… Il y avait des choses
beaucoup plus importantes que les petites amourettes dans la vie…
Non ? Il croyait pas ?
Oui…
Si… Mais…Il a lutté pied à pied… Supplié… Imploré…
Promis…
J’ai
fini par me laisser fléchir… Oui… Bon… On allait laisser ses
parents en-dehors de tout ça… Au moins dans un premier temps…
Régler, quand il y en aurait, les problèmes en interne… Je
prendrais, chaque fois que nécessaire, les mesures qui
s’imposeraient… On était bien d’accord ? Oui… Oui…
Tout ce que je voulais… Pourvu qu’il échappe à la pension…
Sur la nature des sanctions que je serais, le cas échéant, amenée
à prendre, je suis restée très évasive… Tout en faisant en
sorte qu’il ait de fortes présomptions…
– Oui…
Bon… Cette fois tu vas pas y couper… J’ai été suffisamment
patiente, il me semble…
Et
me regarde pas avec ces yeux de merlan frit… Tu sais très bien de
quoi je veux parler…
– Mais…
– Mais
quoi ? C’est nul ce que tu m’as fait là… Complètement
nul… Alors tu sais ce qu’on avait dit…
– Oui…
Que…
– Que ?
– Je
sais pas trop au juste en fait…
– Fais
bien l’imbécile ! C’était parfaitement clair… Une
fessée… On était bien d’accord là-dessus… Si j’avais quoi
que ce soit à te reprocher…
– Vous
allez pas vraiment le faire ?
– Bien
sûr que si ! À moins que tu préfères la pension…
– Ah,
non… Non… Pas la pension…
– Eh
bien alors la fessée… Une fessée amplement méritée,
reconnais-le ! Eh bien ? J’attends…
– C’est
mérité, oui…
– Bon,
ben voilà ! On est d’accord… Alors tu te déshabilles…
Il
l’a fait… Le polo… Le pantalon… Le slip… En me tournant le
dos… Et il a attendu…
– C’est
comme ça que tu prends soin de tes affaires ? Ah, elle serait
contente ta mère ! Alors tu vas commencer par me ramasser tout
ça et par l’étaler soigneusement sur le fauteuil, là… Voilà…
Tu vois que c’est pas bien compliqué… Et maintenant viens ici…
Plus près… Encore…
Tout
nu… Tout nu devant moi… Avec son machin tout fripé, tout
rabougri, pendant lamentablement sur ses coucougnettes…
– Tu
as froid ?
– Pas
du tout, non…
– Avec
la chaleur qu’il fait, ce serait quand même étonnant… Tu as
peur alors ?
Il
n’a pas répondu… Il a eu un geste pour se disimuler qu’il a
très vite réprimé… Qui m’a fait sourire…
– Bon,
allez !
Je
l’ai fait basculer en travers de mes genoux… Prendre appui, des
deux mains, sur le sol… J’ai pris le temps de le sermonner… De
lui faire promettre de s’amender… Et j’ai lancé une première
salve… Il marque vite… J’ai soigneusement réparti… Sur toute
la surface… Quelques instants de répit… Pour contempler mon
œuvre… Uniformément rouge… Voluptueusement rouge… Je l’ai
parachevée… De quelques claques plus vigoureuses encore… Qui lui
ont arraché des gémissements… Deux ou trois cris… J’ai
ralenti… Espacé… Arrêté… À regret…