Célestine s’est assise au bord de mon lit.
‒ Bien. Alors voilà !
J’ai pris ma décision. On reste ensemble. Du moins pour le moment.
Parce que si d’aventure
j’apprenais que tu as remis ça, que tu as cherché à épier qui
que ce soit sous la douche, dans des vestiaires, des cabines
d’essayage ou n’importe où ailleurs, tout serait définitivement
fini entre nous. C’est
bien compris ?
J’ai baissé la tête.
‒ Oui.
‒ Par ailleurs si, dans
quelque domaine que ce soit,
j’ai à me plaindre de toi de quelque façon que ce soit, je
te punirai puisque,
apparemment, il n’y a
que ça que tu comprends. Au martinet, à la ceinture ou à la main.
Ce sera selon. Ça aussi,
compris ?
J’ai fait signe que oui.
– Bien. Cela étant, ne
va pas t’imaginer, sous prétexte que je suis, du moins pour le
moment, à des centaines de kilomètres d’ici,
que tu vas pouvoir en prendre à ton aise sans que m’en revienne le
moindre écho. J’ai chargé Camille de te placer sous haute
surveillance. Tout ce que tu pourras dire ou faire me sera
scrupuleusement rapporté. Dans
les moindres détails.
Ah, comme elle devait jubiler,
ma garce de sœur !
– Autre chose : je
serai dorénavant la seule habilitée à te corriger lorsque ce sera
nécessaire. Plus
question que la première venue te tambourine le derrière. Et pour
que ce soit parfaitement clair, pour tout le monde, tu vas te
déshabiller. Allez !
– Là ? Tout de
suite ? Maintenant ?
– Évidemment ! Pas
dans six mois.
Elle m’a regardé faire.
‒ En route !
Elle m’a poussé devant elle
dans l’escalier, puis dans la salle de séjour. Où je me suis
brusquement trouvé nez à nez avec elles toutes. Madame Dubreuil.
Ses filles, Manon et Emma. Ma sœur
Camille. Clémence. Johanna. Jasmine.
Sous
l’effet de la surprise, j’ai eu un mouvement de recul
instinctif qui a déclenché l’hilarité générale. D’une grande
bourrade dans le dos, Célestine m’a propulsé jusqu’au milieu de
la pièce.
‒ Bon. Inutile de faire
les présentations, j’imagine ! Tu connais tout le monde.
Elle s’est tournée vers
elles. A détaché sa ceinture.
‒ Désormais, c’est moi
qui prends les rênes en mains.
Il y a eu un murmure
d’approbation.
‒ Quant à toi, à
genoux !
Face à elles. Tous leurs
regards rivés à moi.
‒ Prêt ? Eh bien,
réponds !
J’étais prêt, oui.
Et elle a cinglé. Un grand
coup. Qui m’a mordu à pleines fesses. Qui m’a arraché un
gémissement de douleur. Elle a continué sur sa lancée.
Méthodiquement. Régulièrement. Fort. Vite. Toujours au même
endroit.
Serrer les dents. Pour ne pas
crier. Ne pas les regarder. Fixer un point très loin au-dessus
d’elles.
J’ai tenu bon. Un peu. Et puis
ça a été plus fort que moi. J’ai pas pu m’empêcher. Je me
suis empêtré dans les yeux d’Emma qui arborait un petit sourire
d’intense satisfaction. Dans ceux de Jasmine qui me fixait en bas
sans la moindre vergogne. Et j’ai crié. Comment j’ai crié !
Elle s’est enfin arrêtée.
‒ Là ! Pour solde
de tout compte.
Elle m’a prise par le bras,
fait tourner sur moi-même, entraîné vers la porte.
Quelqu’un, derrière, a dit
quelque chose que je n’ai pas compris. Et elles ont toutes ri. De
bon cœur.
Un rire qui m’a poursuivi dans
l’escalier.
En haut, elle m’a attiré
contre elle.
‒ Là ! Voilà les
pendules remises à l’heure. Maintenant on peut repartir sur de
nouvelles bases tous les deux.
Et elle m’a poussé vers le
lit.
FIN
FIN. Ce n'est jamais un mot facile à écrire. Sans doute, maintenant que nos deux "héros" entament ensemble une nouvelle vie, on pourrait les suivre dans leur nouvelle existence, dans de nouvelles aventures. Cela se fera peut-être. sans doute. Plus tard. Il faut les laisser un peu reposer? En attendant, dès la semaine prochaine, ce sont deux nouveaux personnages qui vont faire leur apparition; un jeune étudiant et sa voisine d'âge mûr qui a beaucoup de choses, mais vraiment beaucoup de choses à lui apprendre.
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