mardi 3 septembre 2019

Sévères voisines (22)


– On y va !
Elle était outrée, Manon. Furieuse contre moi.
– T’es vraiment qu’un sale dégoûtant ! Bon, mais on y va. Rendez-vous chez moi.
Et tout le monde s’est dirigé vers les voitures.
Camille a encore pris le volant. D’autorité. Et constaté.
– À mon avis, là, t’as pas fait le plus dur. Tu vas prendre cher. Et tu l’auras pas volé. Parce qu’attends ! La draguer comme ça, devant son mec, Johanna !
– Mais je l’ai pas draguée !
– Non ! T’as fait pire ! Tu lui as frotté ta queue dessus en dansant. Tout le monde t’a vu. Et tu te dis amoureux de Célestine. T’es un bel enfoiré, oui !
Je n’ai pas cherché à discuter. C’était inutile.

– Tout le monde est là ? Parfait. Viens là, toi !
Je me suis approché.
– Plus près ! Encore ! Là…
Elle m’a fermement enserré les poignets, tenu un long moment emprisonné dans son regard.
– Bien. Alors, changement de programme. Étant donné la façon inqualifiable dont tu t’es comporté tout à l’heure en boîte avec elle, c’est Johanna qui va s’occuper de ton cas.
Johanna qui a levé sur elle des yeux stupéfaits.
– Moi ?
– Toi, oui ! Ça te dit pas ?
– Oh, que si, ça me dit ! Oh, que si !
D’un air ravi.
– Eh bien alors !
Et Manon m’a expédié vers Johanna d’une petite claque sur les fesses.
Johanna qui m’a regardé m’avancer vers elle, la mine gourmande. Qui m’a agrippé, dès qu’elle m’a eu à portée de main, par la boucle de ma ceinture. A joué avec. Longuement. Et j’ai senti venir la catastrophe. Là, tout près. Elle l’a défaite, la ceinture. Elle a lentement, très lentement, déboutonné mon pantalon, l’a fait descendre. C’était la façon dont elle faisait ça. Indifférente et lascive. En même temps. Je ne pouvais pas. M’empêcher. Je ne pouvais pas. Même avec la meilleure volonté du monde. Impossible. Elle a jeté un coup d’œil appuyé sur la bosse qui donnait du relief à mon boxer, est montée croiser mon regard, est redescendue. Et m’a déculotté d’un coup sec.
Elles se sont scandalisées.
– Ah, ça le tient, hein !
– Un vrai petit saligaud, oui !
– Des mecs comme ça, moi, je te les leur couperais vite fait, tiens !
Manon a interpellé Léo.
– Et toi, tu laisses faire… C’est ta copine quand même !
Laisser faire ? Il n’en avait pas le moins du monde l’intention, non !
Il s’est levé.
– C’est moi qui vais la lui flanquer, sa fessée. Et il va s’en souvenir !
Hein ? Lui ? Mais…
Il s’est avancé vers moi d’un pas décidé, a tendu la jambe en avant, m’a fait prendre appui dessus et il a tapé. À plein régime. D’emblée. De grands coups assénés à pleines paumes. À pleines fesses. En pluie. En grêle. J’ai crié. J’ai battu des jambes. Il n’en a pas tenu le moindre compte. Au contraire. Il a encore accéléré la cadence et la force des coups, insensible à mes plaintes et à mes supplications.
Il s’en est fallu d’une bonne dizaine de minutes avant qu’il ne s’arrête enfin.
– Là ! Tu peux prendre la suite, ma chérie, si tu veux. Il bande plus.
Johanna m’a regardé me frotter vigoureusement les fesses. Fait la moue.
– Non. Une autre fois plutôt. Qu’on le laisse profiter bien à fond de celle-là. Il y aura sûrement d’autres occasions.
Ce que Manon a tout aussitôt confirmé.
– Ah, ça, c’est sûr ! Plein d’autres.

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