Il
avait vraiment pas l’air rassuré, ce Domitien, c’est le moins
qu’on puisse dire. Il était blême. Ses mains tremblaient.
Julie
a fait tournoyer le martinet autour de sa tête.
– Bon,
allez ! On y va ?
– Attendez !
Attendez ! Dites-moi avant… Ça va se passer comment ?
Elle
a haussé les épaules.
– Comment
tu veux que ça se passe ? Tu vas te désaper et je vais te
fouetter. C’est pas plus compliqué que ça.
– Oui,
mais…
– Mais
quoi ?
– Ça
va faire mal ?
– Ah,
ben oui ! Ça ! Forcément…
– C’est
obligé ?
– Évidemment
que c’est obligé ! Parce que le but, je te le rappelle, c’est
d’obtenir des marques significatives et suffisamment durables pour
qu’on puisse en tirer quatre ou cinq tableaux des plus décoratifs.
J’ai été assez claire là-dessus, ce me semble.
– Vous
l’avez été, oui.
– Eh
bien alors ?
– C’est
que…
– Tu
te dégonfles ? Tu serais pas le premier. Bon, mais, c’est pas
un problème, ça ! J’attends pas après toi. Il y en a des
dizaines et des dizaines qui rêvent d’être à ta place. Alors tu
arrêtes de me faire perdre mon temps et tu dégages…
– Oh,
non ! Non ! S’il vous plaît !
– Faudrait
savoir ce que tu veux…
– Mais
je le sais ! Seulement ça me fout quand même une trouille
bleue.
– La
peur est faite pour être dépassée. Bon, mais ça suffit. Assez
discutaillé. T’as quinze secondes pour te mettre à poil. Passé
ce délai, je considérerai que tu renonces. Et ce sera sans appel.
Il a
jeté un regard dans ma direction. Comme pour solliciter de l’aide.
Et puis il s’est décidé. Il a arraché tous ses vêtements qu’il
a abandonnés à même le sol.
– Eh
bien voilà ! Va te mettre là-bas ! Non, là-bas !
Devant le miroir. Et les mains sur la tête. Pour te punir de cette
petite comédie que tu viens de nous infliger. Non, mais qu’est-ce
que c’est que ces façons de danser d’un pied sur l’autre ?
Je veux. Je veux plus. Je veux quand même. Pour la peine je vais te
corriger beaucoup plus sévèrement que je ne l’aurais fait si tu
t’étais comporté, d’entrée de jeu, avec un peu plus de
courage. Ah ben si, si ! Tu vas pas encore recommencer à faire
tout un tas d’histoires ?
Il a
baissé la tête.
– Non.
Elle
est venue se placer derrière lui. Leurs regards se sont croisés
dans la glace. Se sont retenus. Elle lui a promené longuement les
lanières le long des fesses. Le long des jambes.
– Je
vais te donner un conseil. Pour qu’elle soit plus supportable, la
douleur. Tu as sûrement fait, dans ta vie, des choses pas bien
jolies. Dont tu n’as vraiment pas de quoi être fier. Tu en fais
même très probablement encore. Non ?
– Si !
– Ah,
tu vois… C’est quoi ?
– Je…
– Tu
veux pas le dire ? C’est pas grave. Tu y viendras. En temps
voulu. L’essentiel, pour le moment, c’est que toi, tu le saches
et que tu gardes bien à l’esprit que c’est pour ça que tu es
puni. Que ce n’est que justice. Vu ?
– Oui.
– Alors,
cette fois, on y va.
Elle
a cinglé. De toutes ses forces. Il a hurlé.
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