mercredi 23 mai 2018

Prisonnier des Cythriennes (5)

Alrich m’écoute avec infiniment d’attention.
– Et elles étaient à poil ?
– Complètement.
– La prof aussi ?
– Aussi…
– Oui. Alors un conseil ! Pas un mot là-dessus. À personne. Ou on te prendrait pour un gros mytho ou, pire, on te jalouserait à mort. Mets-toi à leur place aux mecs : déjà de savoir que tu bénéficies d’un régime de faveur, c’est pas facile à encaisser pour eux, mais alors s’ils apprennent que ça te donne l’occasion de côtoyer des nanas, et à poil ce qui plus est, ils vont devenir fous. Tu te rends compte que certains, il y a près de dix ans que ça leur est pas arrivé ?
– Ce que je comprends pas, c’est pourquoi moi ? Et comment on m’a sélectionné.
– Oh, alors ça, moi, je peux te le dire. Ça vient des douches du stade. Où il y a des caméras. Comme dans tous les coins et recoins ici. À cette différence près que celles-là sont directement reliées au domicile des dirigeantes qui, du coup, peuvent nous mater en toute tranquillité et en profitent, de temps à autre, pour faire leur marché. Elles sont en effet les seules Cythriennes à avoir le droit de disposer d’assujettis chez elles. À leur service. Mâles ou femelles, comme elles veulent. Ce sont elles qui font les lois. Alors elles les peaufinent à leur main. Pourquoi se gêner ? Et les SIB constituent bien évidemment un vivier de premier choix dans lequel il est très tentant, pour elles, de venir puiser. Sauf qu’elles ne vont pas avoir la stupidité de scier la branche sur laquelle elles sont assises : les jeux pancythriens, il est vital pour elles de les gagner. Alors le type sur lequel une dirigeante jette son dévolu, elle le laisse s’entraîner et concourir. Jusqu’à ce qu’il ne soit plus en état de le faire. Elle se contente, dans un premier temps, d’exercer sur lui une sorte de droit de préemption et de commencer à le modeler, par petites touches, en fonction des intentions qu’elle nourrit à son égard.
– Oui. Alors moi, c’est sûrement secrétaire qu’on me veut. Quelque chose comme ça. S’il faut que j’apprenne le cythrien…
– J’en mettrais pas ma main au feu. C’est pas que je te sous-estime, mais une nana qui choisit un mec en le voyant sous la douche, c’est pas en fonction de ses qualités intellectuelles qu’elle se détermine. Fût-elle dirigeante. Non, moi, je croirais plutôt qu’elle a une idée derrière la tête et que l’apprentissage de la langue, c’est juste un alibi.
– Quelle idée ?
– Alors ça ! Avec elles, pour savoir ! Par contre, j’aurais tendance à penser que c’est de Vassilène que t’as retenu l’attention.
– Qui c’est celle-là ? Et pourquoi elle ?
– Il y en a eu pas mal des types qui ont éveillé, comme ça, l’intérêt des dirigeantes, mais, jusqu’à présent, il n’y en a que trois qui se sont vu offrir des cours de cythrien et, chaque fois, quand ils ont quitté les SIB, ce sont les gardes de Vassilène qui sont venues les chercher. Alors ! Par contre, aucun n’a jamais évoqué la présence de la moindre nana. C’est ce qui me rend perplexe.
– Tu le parles, toi, le cythrien.
– Oui, oh, disons que je me débrouille.
– Tu l’as appris comment ?
– Sur le tas. Ça fera sept ans le mois prochain que je suis là. Sans doute plus pour très longtemps. La course de fond, ça use. Et il y a des jeunes qui poussent derrière. Mais toi, donne tout ce que t’as à l’entraînement, hein, surtout ! N’encours pas le moindre reproche. Ta « patronne » sauterait sur l’occasion. T’y trouverais peut-être ton compte. Et puis peut-être pas. Mais, en ce qui me concerne, je tiens pas du tout à ce que tu nous quittes prématurément.
Il se lève, s’approche de mon lit.
– Tu me manquerais, tu sais !
S’y allonge à mes côtés. M’y entoure le torse de son bras. Sa queue durcit contre mon flanc.
– Celles dont il faut surtout que tu te méfies maintenant, ce sont les gardiennes. Parce que ça les déstabilise complètement ce genre de situation. D’un côté, elles détestent qu’un de leurs assujettis bénéficie d’un quelconque passe-droit. Ça leur ôte un peu de leur pouvoir sur lui et elles crèvent d’envie de le lui faire payer. Mais, de l’autre, elles ne tiennent absolument pas à s’attirer les foudres de quelque grosse huile que ce soit. Alors elles naviguent à vue. Avec tous les risques que cela peut comporter pour toi.
Il me caresse le ventre du bout du pouce. Descend. Descend encore.
– J’adore ta bite.
Il la sollicite. Joue distraitement avec.
– Si tu me parlais un peu de toi… De ce que tu faisais avant… Là-bas…
– Qu’est-ce tu voulais que je fasse ? Rien de spécial. Comme tout le monde. J’essayais de trouver à bouffer. De quoi me chauffer. De survivre, quoi !
– Avec ta belle petite gueule d’amour, tu devais avoir un sacré succès auprès des nanas, non ?
– Disons que je me défendais.
– Et auprès des mecs.
– Ça, j’y faisais pas spécialement attention. J’avais rien contre, mais c’était pas mon truc.
– Moi non plus. Mais ici ça l’est devenu. Par la force des choses. T’as pas trop le choix. Et tu finis par y prendre goût.
– J’ai l’impression, oui…
– Toi, ça te posera pas vraiment de problème. Je te regarde faire sous la douche. Tu te laisses caresser, branler. T’y prends du plaisir, c’est clair.
Il se fait plus précis. Imprime à ma queue un doux mouvement de va-et-vient.
– T’auras pas de mal à aller plus loin du coup. Beaucoup plus loin. Moi, par contre, c’était pas gagné. J’étais bourré de préjugés et de réticences par rapport à ça. Pas question qu’un type m’approche d’un peu trop près au début. Ah, non alors ! Heureusement que personne m’a obligé à quoi que ce soit. Je me serais définitivement bloqué. Tout doucement c’est venu. À force de le voir faire autour de moi. De baigner dans le climat. Mais une fois que j’ai été lancé ! Complètement acharné je suis devenu. Tu peux pas savoir le pied que tu prends quand t’éclates bien serré dans un mec ou que tu sens son plaisir se répandre en toi, que chaque saccade s’y répercute à l’infini. Tu verras… Te précipite pas… Prends ton temps, mais tu verras…
Il se serre plus fort contre ma cuisse. Sa queue y palpite, tendue à l’extrême.
– Je dis pas que pour autant… Si, par miracle, je sors un jour d’ici, la première chose que je ferai, avant n’importe quoi d’autre, c’est aller m’offrir une orgie de nanas. À m’en épuiser. Alors là faut qu’elles s’y attendent, mais c’est pas pour autant que je renoncerai aux mecs. Ah, non, alors ! S’il y a quelque chose qu’est hors de question maintenant, c’est bien ça.
Il me branle un peu plus vite. De plus en plus vite.
– Non. Attends !
Je me tourne vers lui. Je lui fais face. Nos jambes s’entremêlent. Nos bites se collent l’une à l’autre. Sa main se pose sur mes reins, s’y promène doucement. S’insinue dans le sillon entre les fesses, s’y installe. Descend. Plus bas. Encore plus bas. Un doigt vient me solliciter, tente patiemment de m’ouvrir, y parvient. Se glisse en moi. Mon plaisir surgit brusquement contre sa queue, l’inonde. Et puis le sien, presque aussitôt, à grandes secousses échevelées.
On ne bouge pas. On reste encastrés l’un à l’autre.

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