Alrich m’écoute avec infiniment d’attention.
– Et elles étaient à poil ?
– Complètement.
– La prof aussi ?
– Aussi…
– Oui. Alors un conseil ! Pas un mot là-dessus. À
personne. Ou on te prendrait pour un gros mytho ou, pire, on te jalouserait à
mort. Mets-toi à leur place aux mecs : déjà de savoir que tu bénéficies
d’un régime de faveur, c’est pas facile à encaisser pour eux, mais alors s’ils
apprennent que ça te donne l’occasion de côtoyer des nanas, et à poil ce qui
plus est, ils vont devenir fous. Tu te rends compte que certains, il y a près
de dix ans que ça leur est pas arrivé ?
– Ce que je comprends pas, c’est pourquoi moi ? Et
comment on m’a sélectionné.
– Oh, alors ça, moi, je peux te le dire. Ça vient des
douches du stade. Où il y a des caméras. Comme dans tous les coins et recoins
ici. À cette différence près que celles-là sont directement reliées au domicile
des dirigeantes qui, du coup, peuvent nous mater en toute tranquillité et en
profitent, de temps à autre, pour faire leur marché. Elles sont en effet les
seules Cythriennes à avoir le droit de disposer d’assujettis chez elles. À leur
service. Mâles ou femelles, comme elles veulent. Ce sont elles qui font les
lois. Alors elles les peaufinent à leur main. Pourquoi se gêner ? Et les
SIB constituent bien évidemment un vivier de premier choix dans lequel il est
très tentant, pour elles, de venir puiser. Sauf qu’elles ne vont pas avoir la
stupidité de scier la branche sur laquelle elles sont assises : les jeux
pancythriens, il est vital pour elles de les gagner. Alors le type sur lequel
une dirigeante jette son dévolu, elle le laisse s’entraîner et concourir.
Jusqu’à ce qu’il ne soit plus en état de le faire. Elle se contente, dans un
premier temps, d’exercer sur lui une sorte de droit de préemption et de
commencer à le modeler, par petites touches, en fonction des intentions qu’elle
nourrit à son égard.
– Oui. Alors moi, c’est sûrement secrétaire qu’on me
veut. Quelque chose comme ça. S’il faut que j’apprenne le cythrien…
– J’en mettrais pas ma main au feu. C’est pas que je te
sous-estime, mais une nana qui choisit un mec en le voyant sous la douche,
c’est pas en fonction de ses qualités intellectuelles qu’elle se détermine. Fût-elle
dirigeante. Non, moi, je croirais plutôt qu’elle a une idée derrière la tête et
que l’apprentissage de la langue, c’est juste un alibi.
– Quelle idée ?
– Alors ça ! Avec elles, pour savoir ! Par contre,
j’aurais tendance à penser que c’est de Vassilène que t’as retenu l’attention.
– Qui c’est celle-là ? Et pourquoi elle ?
– Il y en a eu pas mal des types qui ont éveillé, comme
ça, l’intérêt des dirigeantes, mais, jusqu’à présent, il n’y en a que trois qui
se sont vu offrir des cours de cythrien et, chaque fois, quand ils ont quitté
les SIB, ce sont les gardes de Vassilène qui sont venues les chercher.
Alors ! Par contre, aucun n’a jamais évoqué la présence de la moindre nana.
C’est ce qui me rend perplexe.
– Tu le parles, toi, le cythrien.
– Oui, oh, disons que je me débrouille.
– Tu l’as appris comment ?
– Sur le tas. Ça fera sept ans le mois prochain que je
suis là. Sans doute plus pour très longtemps. La course de fond, ça use. Et il
y a des jeunes qui poussent derrière. Mais toi, donne tout ce que t’as à
l’entraînement, hein, surtout ! N’encours pas le moindre reproche. Ta
« patronne » sauterait sur l’occasion. T’y trouverais peut-être ton
compte. Et puis peut-être pas. Mais, en ce qui me concerne, je tiens pas du
tout à ce que tu nous quittes prématurément.
Il se lève, s’approche de mon lit.
– Tu me manquerais, tu sais !
S’y allonge à mes côtés. M’y entoure le torse de son bras. Sa
queue durcit contre mon flanc.
– Celles dont il faut surtout que tu te méfies
maintenant, ce sont les gardiennes. Parce que ça les déstabilise complètement
ce genre de situation. D’un côté, elles détestent qu’un de leurs assujettis bénéficie
d’un quelconque passe-droit. Ça leur ôte un peu de leur pouvoir sur lui et
elles crèvent d’envie de le lui faire payer. Mais, de l’autre, elles ne
tiennent absolument pas à s’attirer les foudres de quelque grosse huile que ce
soit. Alors elles naviguent à vue. Avec tous les risques que cela peut
comporter pour toi.
Il me caresse le ventre du bout du pouce. Descend. Descend
encore.
– J’adore ta bite.
Il la sollicite. Joue distraitement avec.
– Si tu me parlais un peu de toi… De ce que tu faisais avant…
Là-bas…
– Qu’est-ce tu voulais que je fasse ? Rien de
spécial. Comme tout le monde. J’essayais de trouver à bouffer. De quoi me
chauffer. De survivre, quoi !
– Avec ta belle petite gueule d’amour, tu devais avoir
un sacré succès auprès des nanas, non ?
– Disons que je me défendais.
– Et auprès des mecs.
– Ça, j’y faisais pas spécialement attention. J’avais
rien contre, mais c’était pas mon truc.
– Moi non plus. Mais ici ça l’est devenu. Par la force
des choses. T’as pas trop le choix. Et tu finis par y prendre goût.
– J’ai l’impression, oui…
– Toi, ça te posera pas vraiment de problème. Je te
regarde faire sous la douche. Tu te laisses caresser, branler. T’y prends du
plaisir, c’est clair.
Il se fait plus précis. Imprime à ma queue un doux mouvement
de va-et-vient.
– T’auras pas de mal à aller plus loin du coup. Beaucoup
plus loin. Moi, par contre, c’était pas gagné. J’étais bourré de préjugés et de
réticences par rapport à ça. Pas question qu’un type m’approche d’un peu trop
près au début. Ah, non alors ! Heureusement que personne m’a obligé à quoi
que ce soit. Je me serais définitivement bloqué. Tout doucement c’est venu. À
force de le voir faire autour de moi. De baigner dans le climat. Mais une fois
que j’ai été lancé ! Complètement acharné je suis devenu. Tu peux pas
savoir le pied que tu prends quand t’éclates bien serré dans un mec ou que tu
sens son plaisir se répandre en toi, que chaque saccade s’y répercute à
l’infini. Tu verras… Te précipite pas… Prends ton temps, mais tu verras…
Il se serre plus fort contre ma cuisse. Sa queue y palpite, tendue
à l’extrême.
– Je dis pas que pour autant… Si, par miracle, je sors
un jour d’ici, la première chose que je ferai, avant n’importe quoi d’autre,
c’est aller m’offrir une orgie de nanas. À m’en épuiser. Alors là faut qu’elles
s’y attendent, mais c’est pas pour autant que je renoncerai aux mecs. Ah, non,
alors ! S’il y a quelque chose qu’est hors de question maintenant, c’est
bien ça.
Il me branle un peu plus vite. De plus en plus vite.
– Non. Attends !
Je me tourne vers lui. Je lui fais face. Nos jambes
s’entremêlent. Nos bites se collent l’une à l’autre. Sa main se pose sur mes
reins, s’y promène doucement. S’insinue dans le sillon entre les fesses, s’y
installe. Descend. Plus bas. Encore plus bas. Un doigt vient me solliciter,
tente patiemment de m’ouvrir, y parvient. Se glisse en moi. Mon plaisir surgit
brusquement contre sa queue, l’inonde. Et puis le sien, presque aussitôt, à
grandes secousses échevelées.
On ne bouge pas. On reste encastrés l’un à l’autre.
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