http://placardemike.blogspot.com
– Si
tu nous expliquais un peu, Jessica ?
– Oh,
il y a rien à expliquer. J’ai craqué, et puis voilà.
– C’est-à-dire ?
– Que
j’ai recouché avec. Faut pas vous faire un dessin ?
– Capitulation
sans conditions en somme.
– C’est
plus compliqué que ça…
– Il
quitte sa femme, cette fois ?
– On
a beaucoup parlé.
– Ah,
ça, il sait faire… Et alors ?
– Mais
vous êtes vraiment sûres ?
– Que ?
Qu’il est en chasse ? Je te mets les preuves sous le nez quand
tu veux.
– Quand
je pense à tout ce qu’il m’a dit.
– Il
y a ce qu’on dit et puis il y a le reste…
– C’est
vraiment le roi des salauds.
– Tires-en
les conclusions qui s’imposent. À moins que tu préfères faire
partie d’une collection…
– Ça
va pas, non !
– Eh
bien, alors !
– Oh,
mais il perd rien pour attendre. Je peux vous dire qu’il perd rien
pour attendre et que le jour où je vais déclencher les opérations…
– S’il
arrive…
– Et
peut-être plutôt que vous ne pensez.
– Oui,
alors ça, on demande à voir.
– C’est
tout vu…
En
attendant, elle a voulu se défouler sur Lancelot.
– Puisque
je l’ai sous la main. Et que, de toute façon, il adore ça. Allez,
hop, je le sonne.
Un
quart d’heure après, il était là.
Il a
hésité. A commencé à déboutonner sa chemise. S’est arrêté.
– Qu’est-ce
tu fais ?
– Je
sais pas.
– Ben
oui, c’est embêtant, hein ? Parce que si tu te fous à poil,
ça ira pas. Et si tu le fais pas, ça ira pas non plus. Ah, c’est
pas facile de contenter les nanas, hein !
Il
est resté là, à attendre, bras ballants.
– Bon,
ben alors, tu te décides ? Tu fais quoi ?
On a
frappé.
– Ah,
ça, c’est les deux filles du dessus. Tâche de pas me faire honte
parce que sinon…
– Coucou,
c’est nous ! Oh, mais c’est qu’elle est là, la perle
rare…
– Qui
s’est pris un bon petit panpan cucul dans l’escalier l’autre
jour…
– Ah,
t’étais trop drôle ! Qu’est-ce qu’on a ri !
– Surtout
quand tu t’es mis à chanter. C’était de toute beauté. Tu sais
que t’aurais pu faire carrière à l’opéra ? T’y as
jamais pensé ?
– Non.
– Oh,
mais il est encore temps, hein ! Ça te dirait pas ?
– Je
sais pas.
– Surtout
qu’il y a plein de nanas dans ces trucs-là. T’aurais que
l’embarras du choix.
Jessica
les a arrêtées d’un geste de la main.
– Lancelot
a une copine. Et il est fidèle.
Elles
ont éclaté de rire.
– Fidèle !
Ça existe pas, ça, un mec fidèle.
– Il
vous en a poussé une grosse, là ! T’as pas honte, toi,
d’aller inventer des histoires pareilles ?
– Mais
non, mais…
– Mais
quoi ? Regarde-moi ! Les yeux dans les yeux. Et jure-moi
que t’as jamais trompé ta copine.
– Je
vous assure…
– Tu
nous prends vraiment pour des truffes, hein ! J’ai eu quatre
mecs, jusqu’à présent, dans ma vie. Quatre. Et tous, je les ai
plaqués parce qu’ils me trompaient. Tous. Sans exception. Plus ils
me juraient que non et plus ils le faisaient. Pareil pour Lauriane.
Le dernier, c’est encore tout chaud. Ça date d’il y a trois
semaines. Soi-disant qu’il était en stage professionnel à
Strasbourg alors qu’en réalité il était à Juan les pins. Avec
sa maîtresse. Tu trouves ça normal, toi ?
– Non.
– Tu
parles ! Et hypocrite en plus. Vous vous soutenez tous les uns
les autres, c’est bien connu. Et Jessica ? J’ai parlé avec
elle. Elle m’a raconté. Et ses deux copines, là. Je suis sûre
que c’est pareil toutes les deux.
Ben
oui, ça, on pouvait pas dire le contraire.
– Ah,
tu vois ! Et toi, t’as le culot de venir nous dire que tu
trompes pas ta femme ! Faut être sacrément de mauvaise foi,
avoue !
– Je…
– Et
il insiste en plus ! S’il y a quelque chose dont j’ai
horreur, c’est bien des gens qui mentent de façon éhontée. S’il
ne tenait qu’à moi, je peux t’assurer que je t’en ferais
passer l’envie. Et sur le champ.
– Oh,
mais ça, il y a rien de plus simple.
Et
Jessica a ordonné.
– À
poil ! Et plus vite que ça !
Il
s’est empressé d’obéir. Il a tout enlevé. Tout abandonné à
ses pieds. Et il nous a fait face.
Lauriane
et sa sœur se sont penchées à l’oreille l’une de l’autre, se
sont chuchoté quelque chose, ont éclaté de rire.
– Ça
vous tente ?
– De ?
De le corriger ? On dit pas non.
– Ce
sera avec plaisir. Les menteurs, nous, on a horreur de ça.
Elles
ont encore éclaté de rire.
– Regardez-le !
Non, mais regardez-le ! Ça le fait bander, ce salaud ! Et
pas qu’un peu…
– C’est
quoi qui te met dans cet état-là ? L’idée de te faire
dérouiller par deux petites jeunes ? Oui, hein !
– Oh,
mais t’inquiète qu’avec nous l’envie va vite t’en passer…
– Oui.
Parce que, quand on aura pris soin de ton petit derrière, il sera
plus du tout tenté de se redresser ton machin. Il fera profil bas.
Bon, mais allez, assez de discours ! Tu commences, Lauriane ?
– Non,
vas-y, toi ! Je m’occuperai des finitions.
– Alors,
arrive, toi !
Il
s’est docilement incliné, allongé en travers de ses genoux.
Elle
lui a posé une main sur les fesses.
– Qu’est-ce
tu disais déjà tout-à-l’heure ? Que t’as jamais trompé
ta femme, c’est ça ? Tu peux répéter ?
Il
s’est tu.
– Non ?
Tu veux pas ? Tu préfères faire ta mauvaise tête ? À ta
guise.
Et
c’est tombé. À grands coups qui lui rebondissaient sur les
fesses. Qui y claquaient tant et plus. Qui les lui coloraient en
rouge profond.
Pauline
a murmuré…
– Oh,
la vache, comment elle y va, elle !
– Et
puis elle est infatigable, on dirait.
Il a
longtemps résisté et puis… d’abord des gémissements, suivis de
hululements plaintifs. Un premier cri. D’autres. À plein volume. À
plein régime.
Elle
a encore accentué l’intensité des coups.
Il a
hurlé. Supplié.
Elle
s’est arrêtée.
– On
va marquer une pause. Mais j’en ai pas fini avec toi. En attendant,
va au coin. Les mains sur la tête. Allez !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire