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– Bon,
alors qu’est-ce qu’on fait pour Luc ? On est lundi. Il nous
attend sûrement. Fidèle au poste. Comme tous les lundis. Puisqu’on
lui en a donné l’ordre.
– Ah,
ça, il y a pas de risque qu’il nous fasse faux bond. Il a bien
trop peur qu’on mette notre menace à exécution. Et sa femme au
courant.
– À
quelle sauce on va le manger aujourd’hui ?
– Ce
qu’on pourrait peut-être, c’est faire venir Lancelot et lui en
coller une devant lui ?
– Ah,
ça, le connaissant, il va pas du tout aimer.
– Justement !
Raison de plus.
J’ai
fait la moue.
– Déjà !
Vous croyez ? On pourrait peut-être le laisser d’abord
mariner un peu, non ? Se contenter de le lui annoncer. Qu’il
ait le temps de bien appréhender.
– Le
pauvre !
– S’il
trompait pas sa femme de façon aussi éhontée, on serait pas
obligées d’en arriver à ces extrémités.
Pauline
avait une autre idée.
– Non,
je vais le mettre sur le gril. J’adore quand il se sent en faute et
qu’il prend son petit air penaud. Ça me motive d’une force,
après, pour le punir.
– T’aimes
toujours autant ça, hein ?
– Plus
que jamais.
Il
était effectivement là.
– Alors,
mon petit Luc, déjà à pied d’œuvre ? T’aurais pu en
profiter pour te désaper. Ça nous aurait fait gagner du temps. Oui,
oh, ben laisse maintenant ! Je vais m’en occuper. Ça me
distraira. Et les copines aussi. Allez, lève les bras. Qu’est-ce
t’as fait cette semaine ? T’as encore essayé de prendre
tout un tas d’innocentes victimes dans tes filets, je suis sûre.
– Oh,
non ! Non !
– Menteur !
C’est plus fort que toi. Tu peux pas t’en passer ! Lève la
jambe ! L’autre maintenant. Tu ferais beaucoup mieux d’avouer.
Parce qu’on sait beaucoup de choses sur toi. Presque tout. Eh oui,
on a nos informatrices. T’as beau changer sans arrêt de pseudo,
explorer de nouveaux sites, t’es quand même suivi à la trace. Eh
oui, mon cher ! Voilà ce que c’est de toujours faire les
mêmes fautes d’orthographe. Et des fautes très caractéristiques.
Alors, je te repose la question. C’est quoi ton tableau de chasse
de la semaine ?
– Mais
non, mais…
– Maintenant,
si tu préfères, on peut prendre contact avec ta petite femme. Qui
sera certainement ravie d’apprendre à quoi tu passes ton temps. Et
avec qui.
– Il
y a juste eu…
– Ah,
tu vois quand tu veux. Quoi ?
– Dorothée.
– Le
slip, maintenant. Là ! Et tourne-toi un peu. Qu’elles
puissent profiter de toi sous toutes les coutures, mes copines. Oui,
alors tu disais ? C’est qui, cette Dorothée ? Elle a
quel âge ?
– Trente-sept.
– Elle
travaille ?
– Non,
mais son mari, oui. Il est représentant de commerce.
– Voyez-vous
ça ! T’as flairé le bon coup, hein, espèce de petit
vicieux. Le mari absent. La femme en manque.
– On
s’est juste vus, comme ça, vite fait, au café. Il y a encore rien
eu.
– Mais
tu fais tout ce que tu peux pour qu’il y ait. C’est pas vrai
peut-être ?
Il
n’a pas répondu. Il a gardé les yeux obstinément baissés.
– Quinze
coups de fouet. Qu’est-ce que vous en pensez, les filles ? Ça
vous paraît raisonnable comme tarif ?
Moi,
oui. Ça m’allait tout-à-fait. Mais Jessica, elle, aurait bien vu
qu’on en rajoute une dizaine.
– Il
y aura d’autres occasions. Peut-être même pas plus tard que
tout-à-l’heure. Allez, on l’opère. À genoux, toi. Les mains
sur la tête.
Elle
a distillé ses coups très lentement, à pleines fesses, ménageant,
entre chacun d’eux, un intervalle d’une bonne vingtaine de
secondes. Il les ponctuait, chaque fois, d’un gémissement haut
perché.
– Quelle
doudouille tu fais ! Bon, et après…
– Après ?
– Ben
oui, après… Tu t’es pas contenté de Dorothée. Ce serait trop
beau. Il y en a eu d’autres.
– Je
vous assure…
– Mon
petit doigt me dit que t’es allé traîner tes guêtres du côté
de la fac. Non ? Il se trompe ?
– J’y
suis passé. Vite fait.
– Et
tu voulais nous cacher ça ? Tu sais que c’est pas bien du
tout ?
– J’y
pensais plus.
– Mais
bien sûr ! Et alors ? Tu t’en es pris aux petites
étudiantes. C’est ça, hein ?
– J’ai
discuté avec. Seulement discuté.
– Et
tu leur as raconté quoi ? Que t’étais un grand spécialiste
de l’archéologie sous-marine ? De la tectonique des plaques ?
De la littérature du XVIIIème siècle ? Tu leur as proposé de
les aider dans leurs études ? Eh bien, réponds !
– Ma
mère était espagnole.
– C’est
un sacré atout, ça. Et il y en a qu’ont mordu à l’hameçon ?
– Il
y en a une qu’est en troisième année de licence et qu’arrive
toujours pas à attraper vraiment l’accent.
– Et
t’as sauté sur l’occasion. T’es vraiment incorrigible, toi,
hein ! T’as quel âge ?
– Cinquante.
– Et,
à cinquante ans, ça te dérange pas de courir derrière des gamines
de vingt ans ? Tu devrais avoir honte. Honte.
On a
fait chorus, Jessica et moi.
– C’est
vraiment dégueulasse…
– Et
il s’en vante en plus.
– Là,
ça mérite bien vingt coups. Facile…
– Et
même peut-être pas tout seuls. J’irais jusqu’à vingt-cinq,
moi. Voire même trente.
– Trente.
Et c’est vous qu’allez les lui donner, les filles ! La
moitié, pour commencer. L’autre moitié, ce sera pour lundi
prochain. Parce qu’on t’a pas encore dit à toi, mais lundi
prochain, il y aura un invité. Un charmant petit jeune homme que ça
va beaucoup amuser de te voir tanner le derrière. Ça te plaît ?
T’es content ?
– Pas
trop, non.
– Tu
sais quoi ? Ben, on s’en fiche. Royalement. Parce que tant que
t’auras pas changé ton comportement, t’auras pas ton mot à
dire. C’est nous qu’on décidera. À ce propos d’ailleurs,
attends-toi à ce que, prochainement, on te convoque aussi le jeudi.
En plus du lundi. Et tu sais pourquoi ? Parce que, comme ça,
t’auras le croupion rougi en permanence. Et que c’est pas
franchement le meilleur cas de figure pour conclure. Tu vois qu’on
pense à toi. Plus question de te laisser faire n’importe quoi. Et
ce, dans ton intérêt. Bon, mais allez ! Assez discuté. Vous
lui donnez ses quinze coups, les filles ? On n’a pas que ça à
faire.
Un
martinet chacune. Et on a tapé. Un coup chacune. En alternance. À
toi. À moi. De plus en plus fort. L’émulation. Il a serré les
dents. N’a crié qu’à la fin. Tout à la fin.
Comment
elle avait fait Pauline pour savoir pour cette Dorothée ? Elle
avait vraiment mené une enquête ?
– Penses-tu !
J’y suis allée au flan.
– Et
pour la fille de la fac ?
– Pareil.
– T’as
sacrément pris le pas sur lui, n’empêche !
– Et,
apparemment il y prend goût. De plus en plus.
hot
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