– Audrey ! Ben entre !
Qu’est-ce qui t’amène ?
– C’est à cause de l’autre soir… Un
moment que j’hésite… Et puis finalement je me suis dit… « T’es bien conne,
ma pauvre fille ! Tu vois des problèmes là où il y en a pas… »
– C’est-à-dire ?
– C’est-à-dire que ton Patrice, là, il
savait sacrément bien y faire…
– Je vois… Et t’aimerais qu’il t’en remette
une petite couche…
– Voilà, oui…
– Rien de plus simple… Je te l’appelle…
– Merci…
– Tu le veux encore sous la table ou
bien tu préfères que…
– Oh, non… Non… Sous la table… Avec la
nappe qui descend bien… Et même… Si c’était pas trop abuser…
– Oui ?
– Si l’autre cierge pouvait être là à
bander à côté…
– Léonard ? Pas de problème…
– Et aussi… Tu vois, je me gêne pas,
hein ! Celui qu’écrit un bouquin… S’il pouvait venir continuer à lire tout
nu pendant… Comme l’autre fois…
– Ça pose pas le moindre problème non
plus…
– Merci…
– T’as l’air d’avoir apprécié…
– Ah, oui, alors ! Encore plus que
l’autre fois…
– Tu dirais le contraire ! Par
contre, il y en a un ! Parce que t’as été en-dessous de tout, mon pauvre
Bastien… Vraiment en-dessous de tout… T’as bafouillé… Écorché trois mots sur
quatre… C’était incompréhensible ta lecture… Complètement incompréhensible…
– C’était parce que…
– Parce que tu passais ton temps à
lorgner sur Audrey au lieu de te concentrer sur ton texte…
– Ben oui, mais…
– Il y a pas de mais qui tienne… Tu as à
faire ce qu’on te demande de faire… Un point, c’est tout… Sans te préoccuper de
ce qui se passe autour… Bon, mais tu as bien conscience que tu as mérité d’être
puni, j’espère ? Eh bien ? Réponds !
– Oui…
– Encore heureux ! Manquerait plus
que ça ! Va me chercher le martinet, Léonard… Qu’est-ce qu’il y a,
Audrey ? Tu voudrais te charger de l’exécution de la sentence, c’est
ça ? Eh bien vas-y, je t’en prie ! Fais-toi plaisir…
– Ah, oui ! Ça fait mal… Elle tape
fort, Audrey, hein ! Reconnais que tu l’avais cherché aussi… Bon… Alors
maintenant tu vas reprendre ta lecture… Calmement… Posément… Et tâche de pas te
tromper surtout…
– Oui… Parce que moi pendant ce
temps-là…
– Tu vas retourner mettre Patrice à
contribution…
– Voilà, oui ! Ça m’a remise en
appétit tout ça…
– Eh ben voilà ! Tu vois quand tu
veux…
– Oui, mais vous m’avez pas dit…
– Je t’ai pas dit quoi ?
– Ce que vous en pensez de ce que j’ai
écrit…
– Mais qu’est-ce que c’est que ces
récriminations ? Je te dirai ce que j’en pense seulement si je veux… Et au
moment où je l’aurai décidé… Toi, tu t’occupes d’écrire… Un point, c’est tout…
Elle m’attendait… À l’évidence elle
m’attendait…
– C’est vraiment vrai ce que vous m’avez
dit l’autre jour ? Qu’il y a un type vous arrivez à en faire absolument
tout ce que vous voulez ?
– Tout ce qu’il y de plus vrai…
– Il y a une copine elle me dit que
c’est pas possible… Que vous m’avez raconté des histoires…
– Tu fais quoi le week end
prochain ?
– Rien de spécial…
– Eh bien si tu veux tu pourras venir
juger par toi-même alors…
Marjorie a levé un sourcil…
– Et tu vas lui faire faire la
connaissance de Bastien ? Déjà ?
– Sûrement pas… Pas encore… Non… Celle
de Patrice… Ou celle de Léonard… Je verrai…
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