– Ah, tiens, Sonia ! Quel bon vent
t’amène ? T’as vu Audrey, c’est ça, et…
– Non, je l’ai pas vue, non…
Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il y a avec Audrey ?
– Rien… Non… Rien… En tout cas c’est
gentil de passer nous voir…
– Je dois reconnaître… Pour être
honnête… Que c’est un peu intéressé…
– T’as des ennuis d’argent ?
– Oh, non ! Non… De ce côté-là tout
baigne… Non… Ce serait plutôt… Je peux compter sur vous ? Ça va rester
strictement entre nous ?
– Tu sais bien… Je vois même pas
pourquoi tu poses la question…
– C’est avec Louis… Ça va pas… Enfin si ça
va… Ça va même très bien… Il est très attentionné… Il me couvre de cadeaux… On
s’entend sur plein de choses…
– Mais ?
– Mais sur le plan sexuel c’est pas
vraiment ça qu’est ça…
– Prends un amant…
– J’ai déjà donné, merci… Chaque fois c’est
des ennuis à n’en plus finir…
– Et donc… si je comprends bien… ce que
tu voudrais c’est que Patrice passe sous la table, comme l’autre jour, et que…
– Oui… Enfin non ! Pas tout-à-fait…
Pas vraiment… Ce que je voudrais plutôt…
– C’est t’en servir carrément…
– Voilà, oui…
– Oh, mais c’est pas un problème,
ça ! On est partageuses avec Marjorie… Il est là… À côté… Va te servir…
Copieusement… Mais laisses-en quand même aux autres…
– Je te présente Léonard, Nollwen… Ce
gentil garçon dont je t’ai parlé… Dont je fais ce que je veux… Absolument tout
ce que je veux…
Elle l’a dévisagé avec intérêt… Et un
peu d’amusement…
Il a baissé les yeux… Rougi…
– Je vais vous laisser bavarder un peu
tous les deux… Que tu te fasses une idée… Tu peux lui poser toutes les
questions que tu veux… Absolument toutes… Et toi, t’as intérêt à dire la vérité…
À rien cacher… Sinon… Sinon je peux t’assurer que la correction que tu vas
prendre tu vas t’en souvenir un moment…
– Alors ? T’en penses quoi ?
– C’est fou… C’est complètement fou…
– Bon, mais tu peux rentrer, mon petit
Léonard… On n’a plus besoin de toi…
– Non, mais c’est vrai, c’est fou… C’est
complètement fou…
– Je te l’avais dit… Je te l’avais pas
dit ?
– Si… Oui…
– T’aimerais le voir à l’œuvre ?
– Ah, ben ça ! Je dois bien reconnaître…
– C’est facile… Suffit que tu te pointes
à la maison… Va bien falloir n’importe comment… Parce que je l’avais prévenu… S’il
te cachait quoi que ce soit…
– Mais il m’a rien caché… Je crois pas
du moins…
– Ça on s’en fiche… Si on a envie de
croire qu’il t’a caché quelque chose… eh bien il t’a caché quelque chose… Ça
mérite une bonne fessée… Et devant toi… Puisque c’est à toi qu’il a menti…
– Vu comme ça…
– Tu passes quand tu veux…
– Je voulais aussi vous demander… J’ai
cru comprendre… Qu’il y avait pas que lui chez vous…
– En effet, oui… Il y a un autre… À
usage purement sexuel… Ce qui souvent dépanne bien… Et un troisième que j’ai
attelé à l’écriture d’un bouquin…
– Mais comment vous faites ? Pour
les avoir… Pour les trouver…
– Suffit de se baisser pour les ramasser…
À la pelle il y en a…
– Qu’est-ce qu’il y a, mon petit Bastien ?
Qu’est-ce t’as à tourner comme un lion en cage…
– Rien… J’ai rien… Enfin si ! Je
voulais vous demander…
– Tu sais que j’ai horreur que tu me poses
des questions…
– Oui… Je sais, oui, mais là…
– Bon… Je t’écoute…
– Je vous ai vue tout-à-l’heure en
sortant du boulot… Vous étiez au café… Avec Nollwen…
– Oui… Et alors ?
– Ben alors…
– Tu prétends tout de même pas savoir ce
qu’on s’est dit ?
– Non… Non… Mais juste si vous lui avez
parlé du bouquin… De moi…
– Ça te regarde absolument pas… Retourne
travailler… Je viendrai m’occuper de ton cas tout à l’heure…
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