– C’est l’hécatombe, ma pauvre Marjorie…
– Oui… Tout le monde se tire…
– Même Séverine… J’aurais jamais cru ça d’elle…
– Finalement il y a plus que nous comme
nanas du coup… Que nous deux…
– Et quatre types… Qu’est-ce qu’on va en
faire ?
– Bastien, lui, je sais… J’ai lu son
journal… Il a de réelles qualités d’écrivain… Qu’il n’a jamais pu – ou su –
exploiter… Je le lâcherai pas tant qu’il m’aura pas pondu quelque chose de
consistant… Et qui tienne la route…
– En v’là un de casé… Et les
autres ? Le Léonard de Séverine ?
– Oh, lui ! Elle est trop, elle,
dans son genre ! Elle aurait quand même pu l’embarquer…
– C’était l’occasion ou jamais, pour
elle, de s’en débarrasser…
– En nous le collant sur les bras…
Sympa…
– Il est pas bien dérangeant… On le pose
dans un coin et puis voilà… C’est pas un problème, ça… Xavier ?
– Il me plaît pas celui-là… Il m’a
jamais plu…
– Moi non plus… Je le sens pas… Rien que
la façon dont il s’est comporté avec Ludivine…
– Il est venu ici avec des idées bien
précises en tête, c’est clair…
– Si on était vaches on lui ferait
miroiter des tas de choses… On le laisserait espérer… Et au moment où il
croirait toucher au but…
– On le punirait d’avoir osé lever les
yeux sur nous…
– Et pourquoi pas ? Oui… On va lui
concocter quelque chose dans ce genre-là...
– Reste Patrice…
– Lui, franchement j’en ferais bien un
tour…
– Confidence pour confidence, moi aussi…
– Qu’est-ce qui nous en empêche ?
– La charte… Qu’on a signée en entrant
ici…
– C’est pas formellement interdit…
– Non… Mais c’est très fortement
déconseillé…
– Oh, la charte n’importe comment…
Maintenant qu’il y a plus que nous deux…
– Donc… On disait… Patrice…
– On se le partage ? Un jour
chacune ?
– Ça marche…
– Va falloir qu’il assure… J’ai grande
faim…
– Et moi donc !
– Bon, ben allez ! Faut battre le
fer tant qu’il est chaud… Comment on fait ? On tire au sort ? Allez !
Pile, c’est toi… Face, c’est moi… Vas-y ! Lance !
– Face… Bon, ben je vais aller m’occuper
de mon petit Bastien, moi, pendant ce temps-là… Mais tu m’en laisses, hein ?!
Tu l’épuises pas trop…
– Oh, alors là je te promets rien… Dans
l’état où je suis…
– Si tu me le mets en panne…
– Un type beau et séduisant comme ça il
peut pas tomber en panne…
– Ben voyons !
– Et quand bien même ! Une bonne
petite correction ça le remettrait en état de marche, non ?
– Qu’est-ce tu fabriques ?
– Rien… Rien… Je…
– Tu joues… Tu joues sur Internet…
– Mais non ! Si ! Oui… Seulement…
– Seulement quoi ? Je t’avais
demandé quelque chose, il me semble, non ?
– J’y arrive pas…
– Si t’y mettais un peu de bonne volonté
aussi… Qu’est-ce qui t’arrête ? T’as trouvé un sujet au moins ?
– Oui… Mais il y en a aucun qui… Enfin
si ! Il y en aurait bien un, mais…
– Mais ?
– Mais j’ai peur… Que vous… Que ce soit…
Enfin qu’on…
– Ce que tu peux m’agacer quand tu
tournes autour du pot comme ça… Allez, accouche !
– Le personnage, c’est quelqu’un qui s’appelle
comme moi… Et qui vit chez quelqu’un qui s’appelle comme vous…
– Comme le hasard fait bien les choses !
– C’est un type orgueilleux, mais
orgueilleux ! Elle le punit pour ça… À tour de bras… Mais ça change rigoureusement
rien… Alors elle décide de le punir devant deux femmes… Deux collègues à lui… Une
jeune et une plus âgée… Qu’il doit choisir lui-même…
– Elles s’appellent comment ces femmes ?
– Marta et Nollwen…
– Et, bien entendu, elles existent… Ce
sont des collègues à toi…
– Oui…
– Eh bien écris-la ton histoire… Écris !
Allez, au travail !
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