mercredi 11 mars 2020

Premières armes (13)


Cinq minutes en compagnie de Julie. Pas plus. Juste le temps de nous installer. De commander un café. De nous demander mutuellement comment ça allait. Et mon portable a sonné. C’était elle. Margaux.
‒ Oui ?
‒ Viens ! Je t’attends ! Tout de suite.
‒ Mais…
‒ Il y a pas de mais qui tienne. T’as un quart d’heure. Pas une minute de plus.
J’ai raccroché. Soupiré.
‒ Ta mère ?
‒ Oui. Je sais pas ce qu’il se passe, elle m’a pas dit, mais, au ton de sa voix, ça doit être grave. Faut que j’y aille.
Je me suis levé.
‒ Désolé.
‒ Ça fait rien.
‒ Oh, si ça fait. Si !
‒ Mais non ! Allez ! Va vite ! J’espère que ce sera pas trop grave.

Margaux m’a introduit au salon où quatre femmes, d’une quarantaine d’années, peut-être un peu plus pour deux d’entre elles, étaient en train de jouer aux cartes.
Tous les regards ont convergé vers moi. On m’a examiné avec curiosité. Et une pointe d’amusement.
‒ Alors, comme ça, c’est lui ?
‒ Pas mal ! Pas mal du tout !
‒ Oui. Joli petit coquelet. Qui va être à moi.
‒ T’as le droit de rêver. Il est pour moi.
Et elles ont repris leur partie.
Margaux a précisé.
‒ Elles sont en train de te jouer, là. Mais approche-toi ! Qu’elles te voient bien !
Encore leurs regards sur moi.
Il y en a une, une brune aux yeux d’un noir intense, qui a suggéré.
‒ On pourrait peut-être se faire une idée plus précise de ce qui nous attend, non ?
Les trois autres ont fait chorus.
‒ Oh, oui ! Oui !
‒ Ce sera toujours ça de pris.
‒ Et ça nous motivera.
Margaux m’a fait signe. Et je me suis déshabillé.
Il y en a une, manifestement la plus âgée, qui a suggéré que je prenne tout mon temps.
‒ Qu’on en profite bien !
Elles m’ont regardé faire. Avec infiniment d’attention. Le haut.
‒ Pas mal, hein !
‒ Oui. Ça doit être confortable.
‒ Ça manque un peu de bronzage quand même.
‒ Oui, mais ça, on peut pas tout avoir !
Le pantalon.
J’ai passé les pouces sous l’élastique de mon boxer.
Celle au chemisier vert a protesté.
‒ Ah, non, non ! Son truc, moi, je veux le découvrir tout à l’heure, au dernier moment, quand je serai toute seule avec…
‒ Parce que t’imagines qu’il est pour toi ? Non, mais alors ça, il y a pas de risque.
Elles se sont concertées, un bon moment, et puis elles ont finalement décidé qu’au moins je pouvais montrer mes fesses.
‒ Surtout qu’il paraît qu’elles sont cramoisies.
Je leur ai tourné le dos. Et j’ai descendu mon boxer.
Il y a eu un gigantesque « Oh ! » de stupéfaction.
‒ Ah, quand même !
‒ Ça, c’est de la tannée, on peut pas dire !
‒ Là, c’est pas cramoisie qu’elle est, sa croupe, c’est carrément rubiconde, oui !
‒ Comment il doit déguster !

Derrière moi, elles se sont remises à jouer. Avec frénésie. Avec excitation. Avec emportement. En lâchant, de temps à autre, un commentaire sur l’état de mon postérieur.
Et puis, il y en a une qui a poussé un hurlement de triomphe.
‒ J’ai gagné ! Il est à moi ! À moi !
C’était celle aux yeux noirs. Qui a aussitôt voulu m’emporter dans la chambre.
‒ Allez, toi !
Les autres ont protesté.
‒ Tu pourrais quand même nous laisser jeter un œil sur son attirail, non ?
‒ Oh, s’il y a que ça pour vous faire plaisir !
Et elle m’a fait pivoter sur moi-même.
‒ Il est pas trop mal monté.
‒ Et il bande déjà, ce salaud !
‒ Il y en a une qui va passer un bon petit moment, là, je sens !
‒ Bon, ben à tout à l’heure ! Par ici, toi !
Elle s’est arrêtée à l’entrée de la chambre. S’est tournée vers Margaux.
‒ Je peux ?
‒ Quoi donc ?
‒ Lui redonner une fessée.
‒ Tant que tu veux. Tout ce que tu veux. Il est à toi.
Elle a refermé la porte.
‒ À nous deux, alors !

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