Cinq
minutes en compagnie de Julie. Pas plus. Juste le temps de nous
installer. De commander un café. De nous demander mutuellement
comment ça allait. Et mon portable a sonné. C’était elle.
Margaux.
‒ Oui ?
‒ Viens !
Je t’attends ! Tout de suite.
‒ Mais…
‒ Il
y a pas de mais qui tienne. T’as un quart d’heure. Pas une minute
de plus.
J’ai
raccroché. Soupiré.
‒ Ta
mère ?
‒ Oui.
Je sais pas ce qu’il se passe, elle m’a pas dit, mais, au ton de
sa voix, ça doit être grave. Faut que j’y aille.
Je
me suis levé.
‒ Désolé.
‒ Ça
fait rien.
‒ Oh,
si ça fait. Si !
‒ Mais
non ! Allez ! Va vite ! J’espère que ce sera pas
trop grave.
Margaux
m’a introduit au salon où quatre femmes, d’une quarantaine
d’années, peut-être un peu plus pour deux d’entre elles,
étaient en train de jouer aux cartes.
Tous
les regards ont convergé vers moi. On m’a examiné avec curiosité.
Et une pointe d’amusement.
‒ Alors,
comme ça, c’est lui ?
‒ Pas
mal ! Pas mal du tout !
‒ Oui.
Joli petit coquelet. Qui va être à moi.
‒ T’as
le droit de rêver. Il est pour moi.
Et
elles ont repris leur partie.
Margaux
a précisé.
‒ Elles
sont en train de te jouer, là. Mais approche-toi ! Qu’elles
te voient bien !
Encore
leurs regards sur moi.
Il
y en a une, une brune aux yeux d’un noir intense, qui a suggéré.
‒ On
pourrait peut-être se faire une idée plus précise de ce qui nous
attend, non ?
Les
trois autres ont fait chorus.
‒ Oh,
oui ! Oui !
‒ Ce
sera toujours ça de pris.
‒ Et
ça nous motivera.
Margaux
m’a fait signe. Et je me suis déshabillé.
Il
y en a une, manifestement la plus âgée, qui a suggéré que je
prenne tout mon temps.
‒ Qu’on
en profite bien !
Elles
m’ont regardé faire. Avec infiniment d’attention. Le haut.
‒ Pas
mal, hein !
‒ Oui.
Ça doit être confortable.
‒ Ça
manque un peu de bronzage quand même.
‒ Oui,
mais ça, on peut pas tout avoir !
Le
pantalon.
J’ai
passé les pouces sous l’élastique de mon boxer.
Celle
au chemisier vert a protesté.
‒ Ah,
non, non ! Son truc, moi, je veux le découvrir tout à l’heure,
au dernier moment, quand je serai toute seule avec…
‒ Parce
que t’imagines qu’il est pour toi ? Non, mais alors ça, il
y a pas de risque.
Elles
se sont concertées, un bon moment, et puis elles ont finalement
décidé qu’au moins je pouvais montrer mes fesses.
‒ Surtout
qu’il paraît qu’elles sont cramoisies.
Je
leur ai tourné le dos. Et j’ai descendu mon boxer.
Il
y a eu un gigantesque « Oh ! » de stupéfaction.
‒ Ah,
quand même !
‒ Ça,
c’est de la tannée, on peut pas dire !
‒ Là,
c’est pas cramoisie qu’elle est, sa croupe, c’est carrément
rubiconde, oui !
‒ Comment
il doit déguster !
Derrière
moi, elles se sont remises à jouer. Avec frénésie. Avec
excitation. Avec emportement. En lâchant, de temps à autre, un
commentaire sur l’état de mon postérieur.
Et
puis, il y en a une qui a poussé un hurlement de triomphe.
‒ J’ai
gagné ! Il est à moi ! À
moi !
C’était
celle aux yeux noirs. Qui a aussitôt voulu m’emporter dans la
chambre.
‒ Allez,
toi !
Les
autres ont protesté.
‒ Tu
pourrais quand même nous laisser jeter un œil
sur son attirail, non ?
‒ Oh,
s’il y a que ça pour vous faire plaisir !
Et
elle m’a fait pivoter sur moi-même.
‒ Il
est pas trop mal monté.
‒ Et
il bande déjà, ce salaud !
‒ Il
y en a une qui va passer un bon petit moment, là, je sens !
‒ Bon,
ben à tout à l’heure ! Par ici, toi !
Elle
s’est arrêtée à l’entrée de la chambre. S’est tournée vers
Margaux.
‒ Je
peux ?
‒ Quoi
donc ?
‒ Lui
redonner une fessée.
‒ Tant
que tu veux. Tout ce que tu veux. Il est à toi.
Elle
a refermé la porte.
‒ À
nous deux, alors !
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