mercredi 14 août 2019

Sévères voisines (19)


Madame Beauchêne voulait me voir.
Décidément ! J’allais finir par passer ma vie à côté, moi ! Et par avoir le cul en permanence tuméfié.
Mais bon ! Est-ce que j’avais vraiment le choix ?

– Assieds-toi, mon garçon ! Il faut qu’on cause tous les deux. Qu’on fasse le point.
Elle était souriante, détendue. Presque amicale.
 Dis-moi ! Est-ce que tu continues ?
J’ai froncé les sourcils. Cherché à gagner du temps. Fait mine de ne pas comprendre. Est-ce que je continuais, mais est-ce que je continuais quoi ?
– Tu sais très bien de quoi je veux parler.
– Votre salle de bains ? Oh, non, non !
– Et ailleurs ? D’autres filles ? D’autres femmes ?
J’ai répondu très vite.
– Non plus, non.
– Ce qui veut dire que, dans ton cas, la fessée s’avère tout particulièrement efficace. Ce dont je me félicite. Parce que je sais, de source sûre, qu’avant ce malheureux épisode, tu traînais plus souvent qu’à ton tour dans un certain endroit où tu pouvais espérer surprendre de jeunes femmes, ou de moins jeunes d’ailleurs, dans le plus simple appareil. Et tu sais très bien de quoi je veux parler. Non ?
Je me suis dandiné sur ma chaise.
– Eh bien ? Réponds !
– Si ! Oui.
– Et de quoi ?
J’ai hésité.
– Des… Des douches de la piscine ?
– Ah, parce que là aussi ! Mais non. Non. Ailleurs !
C’était quoi ? Qu’est-ce qu’elle savait ?
– J’attends !
J’ai hasardé.
– Les vestiaires de la salle de sport ?
– Non plus, non. T’es un grand voyageur, toi, dis donc ! Non. Encore ailleurs.
Il ne restait plus que…
– Les cabines d’essayage, au rayon lingerie ?
– Ah, ça te tient, hein ! Tu passes ta vie à ça en fait ! C’est quasiment devenu un métier à temps plein pour toi. Bon, mais en attendant tu m’as menti tout à l’heure. Tu continues. Tu y retournes.
– Non, je vous assure…
– Regarde-moi ! Dans les yeux. Regarde-moi et réponds-moi ! Tu y retournes ?
– Presque pas. Moins souvent. Presque plus.
– Mais tu y retournes ! Il faut absolument qu’on te débarrasse de cette sale manie. Dans l’intérêt, d’abord, de ces pauvres femmes que tu espionnes de façon éhontée et qui ont droit à leur tranquillité. Dans l’intérêt, ensuite, de ta copine Célestine à qui tu ne peux pas imposer de vivre avec quelqu’un qui passera son temps plongé dans la contemplation de la nudité des autres femmes. Et dans ton intérêt à toi, enfin. Que tu puisses te consacrer à d’autres activités beaucoup plus enrichissantes. Oh, mais rassure-toi ! Je vais t’aider. Je ne vais pas te laisser livré à toi-même. Et on va y arriver. Ensemble. On va faire ce qu’il faut pour. Et tu sais quoi. Il y a que ça qui soit vraiment efficace.
Je savais, oui.
– Eh bien, allez, alors !
Je me suis docilement déculotté. Je suis venu, de moi-même, m’allonger en travers de ses genoux. Elle m’y a calé, m’a posé une main sur les fesses.
– Prêt ?
J’étais prêt, oui.
– Serre les dents. Ça va être long. Et douloureux. Je ne vais pas te ménager.

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