Madame Beauchêne voulait me
voir.
Décidément !
J’allais finir par passer ma vie à côté, moi ! Et par avoir
le cul en permanence tuméfié.
Mais
bon ! Est-ce que j’avais vraiment le choix ?
– Assieds-toi,
mon garçon ! Il faut qu’on cause tous les deux. Qu’on fasse
le point.
Elle
était souriante, détendue. Presque
amicale.
– Dis-moi !
Est-ce que tu continues ?
J’ai
froncé les sourcils. Cherché à gagner du temps. Fait
mine de ne pas comprendre.
Est-ce que je continuais,
mais est-ce que je
continuais
quoi ?
– Tu
sais très bien de quoi je veux parler.
– Votre
salle de bains ? Oh, non, non !
– Et
ailleurs ? D’autres filles ? D’autres femmes ?
J’ai
répondu très vite.
– Non
plus, non.
– Ce
qui veut dire que, dans ton cas, la fessée s’avère
tout particulièrement efficace. Ce
dont je me félicite. Parce
que je sais, de source
sûre, qu’avant ce
malheureux épisode, tu traînais
plus souvent qu’à ton tour dans
un certain
endroit où tu pouvais
espérer surprendre de
jeunes femmes, ou de moins jeunes d’ailleurs, dans le plus simple
appareil. Et tu sais très
bien de quoi je veux parler. Non ?
Je
me suis dandiné sur ma chaise.
– Eh
bien ? Réponds !
– Si !
Oui.
– Et
de quoi ?
J’ai
hésité.
– Des…
Des douches de la piscine ?
– Ah,
parce que là aussi ! Mais non. Non. Ailleurs !
C’était
quoi ? Qu’est-ce qu’elle savait ?
– J’attends !
J’ai
hasardé.
– Les
vestiaires de la salle de sport ?
– Non
plus, non. T’es un grand voyageur, toi, dis donc ! Non. Encore
ailleurs.
Il
ne restait plus que…
– Les
cabines d’essayage, au rayon lingerie ?
– Ah,
ça te tient, hein ! Tu passes ta vie à ça en fait !
C’est quasiment devenu un métier à temps plein pour toi. Bon,
mais en attendant tu m’as menti tout à l’heure. Tu continues. Tu
y retournes.
– Non,
je vous assure…
– Regarde-moi !
Dans les yeux. Regarde-moi
et réponds-moi ! Tu
y retournes ?
– Presque
pas. Moins souvent. Presque plus.
– Mais
tu y retournes ! Il faut absolument qu’on te débarrasse de
cette sale manie. Dans l’intérêt, d’abord,
de ces pauvres femmes que tu
espionnes de façon éhontée et qui ont droit à leur tranquillité.
Dans l’intérêt, ensuite, de ta copine Célestine à qui tu ne
peux pas imposer de vivre avec quelqu’un qui passera son temps
plongé dans la contemplation de la nudité des autres femmes. Et
dans ton intérêt à toi,
enfin.
Que tu puisses te consacrer à
d’autres activités beaucoup
plus enrichissantes. Oh,
mais rassure-toi ! Je
vais t’aider. Je ne vais
pas te laisser livré à
toi-même. Et on va y arriver. Ensemble. On va faire ce qu’il faut
pour. Et tu sais quoi. Il
y a que ça qui soit vraiment efficace.
Je
savais, oui.
– Eh
bien, allez, alors !
Je
me suis docilement déculotté. Je suis venu, de moi-même,
m’allonger en travers de ses genoux. Elle m’y a calé, m’a posé
une main sur les fesses.
– Prêt ?
J’étais
prêt, oui.
– Serre
les dents. Ça va être long. Et douloureux. Je ne vais pas te
ménager.
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