Et, évidemment, au retour, Camille m’attendait, ça ! Dans le
couloir.
– Tu
t’en es pris une, hein ? Oh, si ! Si, t’en es pris
une ! Rien qu’à voir ta tête !
– Chut !
Moins fort ! Maman…
– Elle
peut pas entendre. La télé gueule.
J’ai
filé dans ma chambre. Elle m’y a suivi.
– C’est
quoi qui se passe au juste ?
– Mais
rien ! Qu’est-ce tu veux qu’il se passe ?
– Je
sais pas. Il y a bien un truc. C’est sans arrêt qu’elles veulent
te voir à côté. Et à chaque fois tu te ramasses une fessée.
– Pas
à chaque fois.
– T’en
as pas eu une, là, peut-être ?
– Mais
non !
– Menteur !
Fais voir !
– Non,
mais ça va pas ? Et puis quoi encore ?
– Alors
c’est que c’est vrai. Si tu veux pas montrer, c’est que c’est
vrai.
– Tu
penses ce que tu veux.
– Si
tu fais pas voir, je descends lui dire à maman que t’en as eu une
l’autre jour. Et sûrement aujourd’hui aussi. Tu t’expliqueras
avec elle.
– T’es
vraiment une sale petite peste.
– Fais
voir ! Non ? Bon !
Et
elle s’est dirigée vers la porte.
Mais
c’est qu’elle en était capable, cette garce !
– Attends !
Attends !
Je
lui ai tourné le dos. Et j’ai un peu baissé mon pantalon.
– Plus
bas ! Je vois rien.
Plus
bas.
– Encore !
Encore ou bien…
J’ai
complètement dégagé les fesses.
– Là !
Voilà ! T’es contente ?
– Wouah !
C’est dingue comment elles sont rouges ! Tu dois déguster un
max, non ?
Elle
s’est penchée. Tout près.
– Comment
j’aurais pas aimé, moi, en recevoir une comme ça !
– Bon.
Ça y est ?
Et
j’ai voulu me reculotter.
– Non !
Attends ! Attends ! J’ai pas fini de regarder. Qui
c’est qui te l’a donné ? Madame Beauchêne ? Oui.
Sûrement ! Eh ben dis donc ! Elle y est pas allée de main
morte.
Elle s'est absorbée dans sa contemplation.
– Elle
y étaient, les deux autres ? Elles ont assisté ?
– Non.
– Oui,
oh, alors là, je suis bien tranquille. Bien sûr qu’elle y
étaient. Et qu’elles ont tout vu.
Elle
m’a laissé me reculotter.
– Elle
est au courant, Célestine ?
J’ai
hurlé.
– Tu
vas pas lui dire ?
– En
principe, non. En principe. Parce qu’on sait jamais à l’avance
de quoi demain sera fait.
Elle
a posé la main sur la poignée de la porte.
– Et
tout ça, c’est parce que tu leur as piqué des trucs cet été ?
– Voilà,
oui.
– Je
n’en crois pas un mot. Il y a autre chose. Que tu veux pas dire.
Oh, mais je saurai. Alors là, t’inquiète pas que je saurai.
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