mercredi 27 mars 2019

Julie, artiste peintre fesseuse (33)


Elles sont parties. Domitien aussi. Et je me suis retrouvé tout seul avec Julie.
– Alors ?
– Quoi, alors ?
– Ces jeunes personnes ont très envie, dirait-on, de te prendre sous leur coupe.
– Elles plaisantaient.
– Je ne crois pas, non. Elles étaient on ne peut plus sérieuses. Et, à mon avis, elles ne vont pas tarder à revenir à la charge. Tu comptes faire quoi, sans indiscrétion, si c’est le cas ?
– Mais rien. Rien. Je ne sais pas.
– Oui. Eh bien, moi, je sais ! Tu vas capituler. Et elles feront de toi tout ce qu’elles voudront. Non ? C’est pas ça ?
– Oh, mais j’en sais rien, j’te dis !
– T’énerve pas comme ça ! Pourquoi tu t’énerves ?
– Je m’énerve pas, seulement…
– Seulement tu n’aimes pas qu’on te perce à jour. Ce qu’elles ont fait. Tu es quelqu’un, elles l’ont parfaitement perçu, qui ne peut trouver son épanouissement que dans la dépendance. Dans l’obéissance. Tu as besoin d’être dirigé, c’est clair. D’une main ferme et résolue.
– Tu crois ?
– Je crois pas. Je suis sûre. Ça fait maintenant des semaines et des semaines que tu es là, avec moi. Que je te regarde. Que je t’observe. Que je t’écoute. Que je te surveille, mine de rien. Et je peux te dire que ça te transpire de partout. Alors accepte-le ! Admets-le ! Une bonne fois pour toutes. Tu t’en sentiras apaisé. En harmonie avec toi-même. Et abandonne-toi ! C’est une chance inouïe pour toi, ces filles ! Elles sont déterminées, volontaires, offensives. Ne résiste pas ! Laisse-les s’emparer de toi. Comme bon leur semble. Comme elles l’entendent. Lâche prise…
– Ça se passerait comment, si ça se faisait ?
– T’as entendu comme moi. C’est l’une d’entre elles qui se chargerait de toi.
– Laquelle ?
– Ah, ça, c’est à elles de décider.
– Ce sera peut-être Estelle…
– Tu aimerais que ce soit elle ?
– Pas trop, non. Elle tape fort.
– Jessica aussi, elle tape fort. Peut-être même encore plus.
– C’est vrai, oui.
– Et t’as pas vu les autres à l’œuvre. Elles sont peut-être encore pires.
– Peut-être…
– Que ce soit Estelle, Jessica ou l’une des deux autres, il faut que tu t’attendes, de toute façon, à ce qu’elle ne te ménage pas.
– J’me doute, oui !
– N’importe comment, c’est pas les coups, l’essentiel. C’est juste la traduction d’autre chose, les coups. Non, ce qui compte c’est l’emprise morale. C’est la façon dont la fille, elle va être capable de tisser sa toile pour t’engluer dedans, pour que tu ne puisses plus lui échapper. Et, ce faisant, tu vas autant la révéler à elle-même qu’elle va te révéler à toi-même. Ça va être quelque chose d’extrêmement fort entre vous.
– Je me demande vraiment laquelle ça va être.
– Tu verras bien.
– Je pourrai continuer à venir ici ?
– Ici ? Me voir ? Si elle t’y autorise, oui, bien sûr. Tu seras toujours le bienvenu.
– Peut-être même qu’elle voudra que tu me peignes.
– Peut-être. Tu feras ce qu’elle te dira de faire n’importe comment…

mercredi 20 mars 2019

Julie, artiste peintre fesseuse (32)


– Fais voir !
Il s’est tourné.
Jessica a fait la moue.
– Pas mal ! Je suis pas mécontente du tout. Mais quand même ! Faudrait rajouter une petite touche ici.
Elle a cinglé.
– Et une autre là ! Pour l’harmonie de l’ensemble.
Il a gémi.
– Là ! Parfait. T’es beau comme un sou neuf. Tu peux aller retrouver Mimine.
Il s’est empressé de se rhabiller. Et a détalé.
Elles ont éclaté de rire.
– Le pauvre ! Comment tu l’as arrangé…

Pauline a levé les yeux sur moi.
– Bon, mais c’est qui lui au juste, en fait ?
Julie a souri.
– Lui ? C’est David.
– Et qu’est-ce qu’il fait là ?
Elle a haussé les épaules.
– Tout et rien. Disons que c’est un peu comme mon assistant.
– Pour fouetter ?
– Oh, non, non ! Là, Martin, c’était un cas particulier. Une exception.
– Ah, j’aime mieux ça ! Parce que c’est le genre de type qu’on voit pas du tout dans le rôle.
Jessica a surenchéri.
– C’est bien pour ça que je le lui ai retiré des mains, ce Martin.
Et les deux autres ont fait chorus.
– Oui. On l’imagine plutôt en train d’en recevoir qu’en donner.
– C’est vrai qu’il a le profil à ça.
Pauline a insisté.
– Ce qui nous dit toujours pas ce qu’il fait là.
Julie a précisé.
– Il regarde. Il écoute. Et, éventuellement, il donne son avis.
– En gros, il sert à rien, quoi !
– Vous savez ce que je crois, moi, les filles ? C’est que c’est quelque chose qui le fascine, les fouettées. Il passerait pas son temps ici sinon…
Estelle était bien de cet avis.
– Il prend son pied à regarder les autres se ramasser des branlées, à défaut de pouvoir admettre qu’il crève d’envie d’en recevoir.
– Faudrait lui en faire prendre conscience alors.
– Ce serait lui rendre service, oui. Il s’épanouirait enfin…
– Alors l’idéal, ce serait qu’il y en ait une d’entre nous qui le prenne en charge à temps plein. Pour le faire aller au bout de lui-même. À condition, évidemment, que Julie veuille bien nous l’abandonner.
Laquelle Julie s’est défaussée.
– C’est à lui de voir.
– C’est tout vu. Il dit rien. Qui ne dit mot consent.
– Rien qu’à regarder la tête qu’il fait n’importe comment, c’est clair qu’il est partie prenante.
– Mais qu’il est dans l’incapacité de l’avouer.
– Il apprendra à le faire. Petit à petit. À condition de tomber entre de bonnes mains.
– Les miennes.
– Ou les miennes.
– On verra, les filles… On verra… Ça, on va en parler entre nous.

mercredi 13 mars 2019

Julie, artiste peintre fesseuse (31)


Domitien s’est relevé en se frottant les fesses.
Les filles ont protesté.
– Oh, non ! Pas déjà !
– Il a à peine crié.
– On peut pas avoir un peu de rab ?
Estelle a dit que non. Non. Qu’il fallait pas abuser des bonnes choses. Que c’était qu’un échantillon n’importe comment.
– Parce que vous verrez ça le jour où je vais lui faire avec mon gant en cuir. C’est pour le coup que vous l’entendrez piauler…
Oui, mais quand même. Quand même ! Elles trouvaient que c’était frustrant…
– Parce que tu nous mets l’eau à la bouche et…

Julie s’est tournée vers moi.
– Et Martin ? Si tu l’appelais ?
Aussitôt dit, aussitôt fait.
– Il arrive.
Elles ont voulu savoir.
– Mais c’est qui, ce Martin ?
On le leur a expliqué. En deux mots.
Elles ont battu des mains.
– Super ! On va bien s’amuser…

Quand il a vu qu’on n’était pas seuls, Julie et moi, il a eu un mouvement de recul. Voulu battre en retraite.
Je l’ai pris par le bras. Ramené.
– De quoi vous avez peur ? Elles vont pas vous manger. Allons, venez !
Elles l’ont considéré toutes les quatre d’un petit air amusé.
– Et donc, comme ça, votre femme veut vous guérir de la passion du jeu…
– Voilà, oui !
– Vous mentez !
Il s’est récrié.
– Ah, mais non ! Non ! Pas du tout !
– Oh, ben on va voir ! On va l’appeler, votre femme. Donnez votre portable. Allez, donnez ! C’est quoi son nom ?
J’ai fait défiler son répertoire.
– Mimine… Je suis sûr que c’est ça. Vous avez une tête à appeler votre femme Mimine…
Les filles se sont esclaffées.
– S’il vous plaît, l’appelez pas !
– Donc, vous mentez… Mais vous savez que c’est pas bien du tout, ça ? Que ça mérite une bonne correction.
Il a levé sur les filles un œil de chien battu.
– Oui, mais…
– Ah, si, devant elles, si ! Ce n’en sera que plus efficace. Allez, on se déshabille.
Il s’y est résolu. De mauvaise grâce.
Le pull. Par-dessus la tête. Le maillot de peau. Il a marqué un long temps d’arrêt.

– Eh bien ?
Il a dégrafé son pantalon, l’a descendu. En est sorti, une jambe après l’autre. Et est resté comme ça, indécis, bras ballants.
Elles se sont mises à scander, toutes les quatre en chœur, sur l’air des lampions.
– Le calbut ! Le calbut ! Le calbut !
Il a soupiré, passé les mains sous l’élastique, l’a lentement fait glisser.
Elles ont applaudi à tout rompre.
J’ai brandi le martinet.
– Attendez !
Jessica s’est levée.
– Donnez, je vais m’en occuper…

mercredi 6 mars 2019

Julie, artiste peintre fesseuse (30)


Elles étaient hilares.
– On a amené du renfort.
Deux autres filles, une brune et une blonde, qui ont ont jeté sur Domitien un œil amusé.
Estelle l’a fusillé du regard.
– Tu pourrais te lever quand même pour dire bonjour, non ? C’est la moindre des politesses.
Il a rougi.
– Ah, oui, oui. Pardon.
Et il s’est empressé de le faire.
– Bon, alors on te présente Jessica.
Qui lui a tranquillement laissé traîner les yeux dessus en bas.
Il s’est avancé pour lui faire la bise.
Elle lui a tendu la main.
– Et Pauline.
Qui ne s’est pas approchée.
– On leur a beaucoup parlé de toi. Et elles ont eu très envie de faire ta connaissance du coup. Enfin, c’est pas exactement ça. Parce que les types dans ton genre, quand on sait ce qu’ils valent, on a pas franchement envie de les côtoyer de plus près. Non. En fait ce qui les branche, c’est de nous voir, Carla et moi, te flanquer une bonne correction. Et on a vraiment pas eu le cœur de les priver de ce petit plaisir. Tu n’y vois pas d’inconvénient, j’espère ?
Il a bafouillé.
– Oui. Enfin non. C’est-à-dire… Je pensais… Il me semblait que…
– Mais on s’en fiche de tes états d’âme, mon pauvre Domitien. Tu n’es pas en position d’en avoir. C’est nous qui menons le jeu. À notre guise. Et tu sais parfaitement pourquoi. Non ?
Il a baissé la tête.
– Si !
– Parfait ! Alors tourne-toi !
Elle lui a consciencieusement exploré les fesses. Elle a cerné, empoigné, trituré.
– Mouais… Encore un tout petit peu de patience et à mon tour de m’occuper de ton cas. Tu perds rien pour attendre.
Et elle lui a lancé une petite claque dessus.
Pauline a protesté.
– Je croyais que ce serait aujourd’hui, moi !
Sa copine a renchéri.
– C’est vraiment obligé d’attendre ?
Carla a fait chorus.
– Il y a plus grand-chose. Pour ainsi dire plus rien.
Et Estelle s’est finalement rangée à l’avis de la majorité.
– Dans ces conditions, puisque tout le monde est d’accord, c’est maintenant que tu vas y attraper.
Elle a tiré la chaise qu’il occupait à leur arrivée, s’y est assise. S’est tapoté les genoux du plat de la main.
– Il vient ici, le grand garçon. Et il se dépêche.
Il s’est avancé. Arrêté.
– Eh bien ? Tu aggraves ton cas.
Il s’est approché. Encore arrêté. S’est remis en route.
Elle l’a attrapé par un coude, fait fermement basculer en travers de ses genoux, l’y a confortablement installé.
– Là… Parce que ça va durer… Mais dis-nous… Tu as bien conscience au moins que c’est mérité ? Amplement mérité ?
– Oui.
– Parfait.
Elle lui a posé une main sur les fesses.
– Première étape, les filles, s’approprier le théâtre des opérations.
Elle l’a longuement prospecté, occupé.
– Ensuite le préparer, le terrain, le rendre réceptif…
Et elle a lancé une première claque.