Le
lendemain matin, à peine Domitien venait-il de s’installer, de
s’emparer de ses pinceaux et de se mettre au travail qu’on a
sonné.
– C’est
elles ?
Julie
a haussé les épaules.
– Évidemment
que c’est elles. Qui veux-tu que ce soit ?
Il
s’est ratatiné sur son tabouret.
– Eh
bien va leur ouvrir, qu’est-ce t’attends ?
Il a
esquissé un geste vers ses vêtements.
– Qu’est-ce
tu fais ? Mais laisse ça ! Dépêche-toi ! Elles
attendent.
Il a
dodeliné des fesses jusqu’à la porte.
Le
temps de boire un café.
Que
Julie a demandé à Domitien de leur servir.
Et
elles ont voulu savoir.
– Alors ?
Tu t’es décidé ?
– Oui.
– Et
tu as opté pour quoi ?
– Le
martinet.
– On
l’aurait parié. Sauf que le martinet, nous, on n’est pas trop
chaudes.
– Oui,
parce que c’est d’un commun, le martinet !
– Ça
te ressemble en fait.
Estelle
a vidé sa tasse d’un trait.
– Non.
Voilà ce qu’on va faire plutôt… On va d’abord laisser passer
un peu de temps. Le temps qu’elles disparaissent complètement les
marques dont Julie a décoré ton derrière. Le temps que tu sois
redevenu tout neuf. Et puis je m’occuperai de toi. Une bonne
fessée, je te donnerai. À la main. C’est ce qui sera le plus
vexant. Et je peux te dire que tu vas déguster. Qu’il va te cuire
le popotin. Parce que je me suis procuré un de ces amours de petit
gant en cuir redoutablement efficace. Et comme j’ai bien
l’intention de faire durer… Ah, pour brailler, tu vas brailler.
Et te tortiller tant et plus. Rien que d’y penser… Mais c’est
mérité, avoue ! Hein que c’est mérité ?
Il a
baissé la tête.
– Oui.
– Ah,
tu vois ! Cramoisi, je vais te le mettre, le cul. Que ça nous
fasse de magnifiques photos-souvenirs. Tout un album on en fera. Oh,
mais n’aie pas peur ! Il y en aura un aussi pour toi. Que tu
puisses te rappeler tout à loisir ces délicieux moments. Et te dire
que si jamais tu me mécontentes, d’une façon ou d’une autre, je
pourrai en faire bon usage. Un excellent usage. Alors à bon
entendeur, salut ! Bon, mais je parle, je parle… Carla aussi
elle a des choses à dire.
Ah,
oui, alors ! Un peu qu’elle avait des choses à dire… Et à
faire…
– Non,
parce qu’après, dès que ton joufflu aura retrouvé figure
humaine, ce sera à moi de prendre le relais. Aux orties. C’est
très différent, tu verras. La brûlure n’est pas du tout la même.
Moins profonde, mais tout aussi efficace. Sinon plus. Surtout quand,
comme ce sera le cas, on prend tout son temps, et qu’on dispose de
tout un stock d’orties fraîches. Ça donne de très jolies
boursouflures et quantité de petites cloques du plus bel effet sur
les photos. J’adore… Bon, mais tu dis rien… T’es toujours
d’accord pour nous laisser œuvrer tout à loisir sur ton
postérieur au moins ? Non, parce que sinon, c’est pas un
problème, hein ! On va trouver tes copains avec les photos
qu’on a déjà en notre possession et, cette fois, on les leur
montre pour de bon.
Il a
hurlé.
– Non !
Non ! Je ferai ce que vous voudrez.
– Tout
ce qu’on voudra ?
– Tout.
– On
aime à te l’entendre dire. D’autant qu’on a encore plein
d’idées.
– Tout
plein.
– Qu’on
mettra petit à petit à exécution.
– Oui,
on a tout notre temps.
– Je
sens qu’on va bien s’amuser, toutes les deux. Pas vrai, Carla ?
– Et
comment !
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