Sur
le coup de onze heures elle l’a carrément fichu dehors.
– Bon,
allez, ouste ! Du balai ! Tu dégages. Je t’ai assez vu.
Il a
pris un petit air désolé.
– Mais…
– Mais
rien du tout. Il y a pas de mais qui tienne. Ton tableau ? Oui,
ben il y a pas le feu, ton tableau. On est appelés à se revoir. Pas
plus tard que demain matin. Alors tu circules. Allez, hop ! Et
plus vite que ça…
Elle
lui à peine laissé le temps de se rhabiller. Elle l’a poussé
vers la porte. Qu’elle a refermée sur lui.
– Là !
Bon, ben moi, maintenant, je vais prendre une douche…
Dans
la salle de bains quelque chose a claqué. Il y a eu des
ruissellements. Et puis des soupirs, des gémissements ne laissant
planer aucun doute sur la nature de l’activité à laquelle elle
était en train de se livrer. À laquelle il lui avait donné envie
de se livrer. Ça s’est emballé. En longues plaintes éplorées.
Éperdues. À nouveau des ruissellements. Et elle a fait sa
réapparition. Dans un long pyjama de satin bleuté.
– Tu
sais quoi ? Eh bien, quand je regarde ce Domitien, j’ai
vraiment l’impression d’être en présence de Christopher. Sauf
que, cette fois, c’est moi qui tiens la barre. Qui dirige la
manœuvre. Et je peux te dire que ce qu’il m’a fait subir,
là-bas, à Vienne, il va me le payer. Au centuple.
Elle
est allée s’installer devant son ordinateur.
– Ah !
Eh ben voilà ! Voilà !
– Voilà
quoi ?
– J’ai
trouvé son Facebook. Hou là là ! Près de trois cents amis il
a. En majorité des filles. Évidemment ! Sûrement son
réservoir. Dans lequel il vient puiser en cas de besoin.
Je
me suis penché par-dessus son épaule.
– Eh,
mais c’est qu’il y en a des pas mal foutues du tout !
– Tu
vas pas t’y mettre, toi aussi !
– Si
le Bon Dieu m’a donné des yeux…
– Et
moi, s’il m’a donné des mains, c’est pour manier le martinet.
Tenté ?
– Pas
vraiment, non.
– C’est
de toute façon exclu. Le rôle qui t’est dévolu…
– Est
celui de garde du corps.
– Pas
seulement. Tu es aussi mon confident. Ce qui n’est possible que
parce qu’on est de la même race tous les deux. Ce que j’ai tout
de suite senti. Dès que je t’ai vu, j’ai su que tu apprécierais
infiniment de me voir châtier des postérieurs masculins qui
l’avaient amplement mérité. Ou, plus exactement, que tu
éprouverais un très vif plaisir à me voir éprouver du plaisir à
le faire. Je me trompe ?
– Tu
sais bien que non.
– Mon
plaisir se nourrissant à son tour de celui que je te vois éprouver
à me voir en avoir quand je traite l’un de ces messieurs. Je suis
pas trop confuse ?
– Tu
es très claire au contraire.
– Bon,
mais si on revenait à notre Domitien ? Tu sais ce que je me
demande ? C’est si, parmi toute cette tripotée de nanas, il a
gardé certaines de ses ex comme amies.
– Ce
serait bien dans le style du personnage.
– Encore
faudrait-il savoir lesquelles.
– Pour…
– On
lui réserverait une jolie petite surprise.
– Je
vois…
– Il
doit y avoir moyen. En épluchant leurs profils, on trouverait
sûrement des indices. Des photos. Des commentaires. Je sais pas,
moi ! On tire un fil et tout le reste vient.
– Un
véritable travail de titan.
– Dont
tu te tirerais, j’en suis certaine, avec les honneurs. Non ?
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