– Encore toi !
Sonia…
– C’est pas un reproche, remarque,
hein ! Bon… Mais inutile que je te demande ce que tu viens faire, je suppose…
– Si ! Oui… Enfin non !
Je pourrais pas t’emprunter Patrice ?
– Vas-y ! Vas-y ! Tu
connais le chemin…
– Oui… Non… Mais pas ça… Je veux
dire… L’emmener… Pour la journée…
– Ah, carrément…
– Je te le ramènerais ce soir…
– Je vois… Tu veux en faire profiter
les copines… C’est ça, hein ?
– Pas les faire profiter, non… Mais
il est beau gosse Patrice… Très beau gosse… Alors que je me promène avec…
– Tu vas faire des envieuses, ça,
c’est sûr…
– Et je sais où faut que je
l’emmène, ça, t’as pas besoin de t’en faire…
– T’as pas peur que Louis…
– C’est un risque à prendre… N’importe
comment, au pire, j’inventerai un truc quelconque pour lui… Il le gobera…
– On va avoir de la visite, les garçons,
tout-à-l’heure…
– De la visite ?
– Quelqu’un que tu connais bien,
mon petit Bastien… Très très bien… Nollwen…
– Nollwen !
– Nollwen, oui ! Tu es content,
hein ?
– Je…
– Oh, mais fais pas cette tête-là !
Tu l’aimes bien Nollwen, non ?
– Oui… Oui…
– Eh bien alors !
– Faudra je fasse quoi ?
– Rien de spécial… Tu resteras là… À
attendre… Et à travailler… Peut-être qu’après je te ferai descendre… Que tu
viennes lui lire la belle histoire dont elle est l’héroïne… Et puis peut-être
pas… Peut-être que j’aurai pas envie… Tu verras bien… Qu’est-ce qu’il y a, mon
petit Léonard ?
– Rien… Non… Rien…
– Toi, par contre, j’aurai besoin
de toi… Pour faire le service… Mais tu sais… T’as l’habitude…
– T’as l’air surprise…
– Un peu, oui… Je m’attendais pas du
tout à ce qu’il m’ouvre la porte comme ça… Dans le plus simple appareil…
– Il t’a pas dit l’autre jour ?
– Non…
– Eh bien, toi ?! J’espère que t’as
une raison valable…
– J’y ai pas pensé…
– Il y a pas pensé ! Non, mais
écoute-le ! À qui tu veux faire croire ça ? Tu t’es défilé plutôt,
oui… Comme d’habitude…
– Mais non, mais…
– Mais bien sûr que si ! Bon, ben
explique-lui maintenant…
– C’est que… je dois rester tout nu…
Tout le temps…
– Oui, ben ça elle le voit bien Nollwen…
Et pourquoi tu dois rester tout nu ?
– Pour qu’on se rende compte…
– Pour qu’on se rende compte de quoi ?
Non, mais tu vas m’obliger longtemps à t’arracher les mots un par un comme
ça ?
– Si je bande…
– Ce qu’est en train de commencer à t’arriver…
– Mais non…
– Mais si ! Ne nie pas l’évidence…
Tu sais bien que j’ai horreur de ça… Et enlève tes mains de là tout de suite…
Allez ! Et là ?! Tu bandes pas peut-être ?
Nollwen a éclaté de rire…
– Il est trop drôle… Il est
vraiment trop drôle…
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