– Elle est pas mal ton histoire… Si,
c’est vrai, hein… Pas mal du tout… Qu’est-ce t’en penses, toi, Marjorie ?
– Que c’est prometteur… Que ça démarre
bien… Après, sur la durée, faudra voir…
– C’est tout vu… Il a intérêt à tenir la
distance notre petit Bastien… Et que ça reste de qualité… Sinon…
– Tu lui flanques la fessée…
– Ça, oui… Bien sûr… Mais pas seulement…
Parce que maintenant j’ai des adresses… Ses deux collègues, là… Alors s’il veut
pas que je les fasse entrer en scène POUR DE VRAI…
– Peut-être qu’il aimerait…
– C’est une perspective qui le terrifie…
Regarde sa tête… Mais je suis sûre que tout au fond de lui… Sous le fatras des
préjugés et des réticences d’amour-propre… Il adorerait finalement…
– Vous allez pas faire ça ?!
– Mais mon cher, ça dépend de toi… Et
uniquement de toi… Tu vois que t’as tout intérêt à t’appliquer…
– Je ferai de mon mieux… Je vous
promets…
– C’est bien… Tu es un bon garçon… Bon,
mais moi, en attendant, je vais aller essayer notre petit Patrice… Voir un peu
ce que ça donne…
– Alors ? Ton avis ?
– Effectivement il a du répondant… Il y
a longtemps que…
– Avoue qu’avoir un type comme ça à la
maison… À disposition… Dont tu peux te servir… Quand t’as envie… Comme t’as
envie… Le rêve, non ?
– Un rêve qui peut devenir réalité… Il
suffit que… Parce que j’y pense depuis hier… Imagine… On s’installe ensemble… Toutes
les deux… Avec les trois autres…
– Chez moi ça risque d’être compliqué…
– Pas chez moi… C’est grand… Aucun problème…
Et tu seras pas trop loin de ton boulot…
– Ce sera plus commode même… Côté
transports…
– Eh ben voilà ! Bastien on se l’installe
à sa table de travail… Tous les soirs… Tous les week ends… Sous haute
surveillance… Jusqu’à ce qu’il nous ait pondu quelque chose qui tienne la route…
Ça devrait le faire… Avec une petite récompense de temps à autre et – surtout –
l’épée de Damoclès des deux collègues de travail suspendue en permanence au-dessus
de sa tête ça devrait le faire…
– Ce sera juste une menace ses collègues
ou bien…
– Ça, j’en sais rien du tout… Ce qu’il y
a de sûr en tout cas, c’est que je vais m’arranger pour les rencontrer, faire
leur connaissance – ne serait-ce que pour lui mettre la pression – et j’aviserai…
En fonction des circonstances… De la façon dont son bouquin avance… De ce qu’il
y raconte… Et de mon inspiration du moment…
– Et après ? Une fois le bouquin
fini ?
– On mettra la barre plus haut… Toujours
plus haut... Il faut lui faire donner ce qu’il a de meilleur… Bon… Mais on en
est pas encore là… Et il y a pas que lui…
– Oui… Leonard…
– Lui, je sais pas ce que t’en penses,
mais je le verrais bien à notre service… Pour les courses, la cuisine, le
ménage, tout ça…
– Oh, oui… Oui… Il a exactement le
profil pour… Mais alors, à la maison, on le ferait rester systématiquement à poil… J’aime trop ces airs de vierge
effarouchée qu’il prend quand il peut pas s’empêcher de bander…
– Et c’est plus souvent qu’à son tour…
– On pourrait le mettre dans de ces
situations en plus !
– Ça, c’est sûr… Et comme on manque d’imagination
ni l’une ni l’autre…
– Reste Patrice…
– Oh, lui, la seule chose… Qu’il se
débrouille comme il veut, mais qu’il soit en état de marche quand on aura
besoin…
– Tous les jours en fait…
– Ou pratiquement… Parce qu’une femme,
quand elle rentre du boulot, elle a besoin de décompresser… D’évacuer le stress
de la journée…
– Et vu qu’il est au chômage il aura que
ça à foutre… Nous attendre et nous satisfaire…
– Bon, ben voilà… Ça paraît pas mal tout
ça, non ?
– Et plus que pas mal… Il y a plus qu’à
mettre à exécution…
– Eh bien allez alors ! Reste plus
qu’à faire nos bagages…
– Ah, non ! Non ! À les faire
faire par ces messieurs…
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