Dessin de Mike:http://placardemike.blogspot.fr
Je
m’étais installée à une terrasse de café, au soleil, avec mon
ordi, et je jetais un coup d’œil, de ci de là, sur les profils du
site. Sans véritable conviction. Rien qui sorte vraiment du lot.
C’était d’une désespérante banalité, tout ça.
Un
type, un jeune d’une vingtaine d’années, s’est approché et
tranquillement assis à ma table.
– Eh
ben, vous manquez pas d’air, vous !
– Oui,
c’est souvent ce qu’on me dit. Vous faites quoi, là ?
– Ça
vous regarde ?
– Et
voilà ! On essaie d’être aimable. De s’intéresser à ce
que vivent les gens. Et on se fait envoyer sur les roses. Vous
m’étonnez, après ça, que le tissu social se désagrège.
– Vous
voulez quoi au juste ? Me draguer ? Vous n’avez pas
frappé à la bonne porte.
– Non,
mais c’est fou, ça ! On peut pas adresser trois mots à une
nana sans qu’aussitôt elle aille s’imaginer qu’on a des tas
d’idées derrière la tête.
– C’est
souvent le cas.
– Oui,
ben c’est pas le mien. J’ai une copine. J’ai pas besoin d’aller
voir ailleurs.
– Vous
m’en direz tant.
– Vous
me croyez pas ?
– Je
ne fais que ça. Ça se voit pas ?
– Et
vous ? Vous avez quelqu’un ?
– Qu’est-ce
que ça peut vous faire ?
– Vous
préférez les filles. C’est ça, hein !
– Vous
voulez savoir ce que je préfère ? Vous le voulez vraiment ?
C’est flanquer de bonnes fessées déculottées à d’insolents
petits morveux dans votre genre.
– Oui,
oh, vous devez pas taper bien fort.
– Vaudrait
mieux pour vous que vous me tombiez pas entre les griffes. Vous
demanderiez grâce. Vous me supplieriez d’arrêter.
– Moi ?
Oui, oh, ben alors là ! Vous me connaissez mal.
– Ce
qui veut dire ? Que vous êtes prêt à relever le défi ?
– Absolument.
– Eh
bien, allons-y alors ! Il y a un hôtel juste en face.
– C’est-à-dire…
– Que
vous vous dégonflez.
– Pas
du tout, non. Mais, ce soir, ça m’est tout-à-fait impossible. Je
vois ma copine et, si elle me découvre des rougeurs suspectes sur
les fesses, ça va être des demandes d’explications à n’en plus
finir.
– Disons
demain alors ! Même heure. Même endroit.
Pauline
et Jessica n’en revenaient pas.
– C’est
complètement fou ! Mais comment tu t’y prends pour qu’ils
te tombent, comme ça, tout rôtis dans le bec ?
– Et
toujours des petits jeunes en plus !
– La
classe, les filles, la classe !
– Il
viendra peut-être pas.
– Oui,
oh, alors ça, ça m’étonnerait. J’ai titillé son petit
amour-propre de mâle. Il va mettre un point d’honneur à supporter
sans broncher la fessée que je vais lui flanquer. Et qui sera pas
piquée des vers.
– N’empêche
qu’on sort allègrement du cadre qu’on s’était fixé, là :
les hommes mariés qui trompent leur femme.
– Ce
qui risquait de s’avérer, à la longue, terriblement répétitif,
non, vous croyez pas ?
– Faut
bien reconnaître…
– Alors
pourquoi ne pas saisir les occasions quand elles se présentent ?
– D’autant
que l’un n’empêche pas l’autre.
Il
était à l’heure.
– Alors,
prêt ?
Il a
soutenu mon regard.
– Prêt.
– Mais
d’abord, il faut que je vous dise. Nous ne serons pas seuls. Il y
aura là deux amies à moi. Qui, le cas échéant, empêcheront les
choses de dégénérer.
– La
confiance règne, à ce que je vois.
– On
n’est jamais trop prudent.
– Vous
n’avez rien à craindre de moi. Comment faut vous le dire ?
– Oui,
ben ça, on verra. Allez, en route !
Il
les a gratifiées d’un large sourire.
– Salut !
Moi, c’est Lancelot. Et vous ?
– Oui,
ben c’est pas le moment de faire des discours. On verra ça
tout-à-l’heure. Si t’en encore en état. En attendant, tu te
désapes.
Ce
qu’il a fait. En nous tournant pudiquement le dos.
– Allez !
Amène-toi là !
En
travers de mes genoux. Où je l’ai confortablement installé.
– Feu !
Et
j’ai lancé une dizaine de claques. Pas trop fortes. Assez
espacées.
– Ça
va ?
– Oh,
oui. Oui.
Alors
j’ai pris ma vitesse de croisière. De grands coups. À pleines
mains. À pleines fesses. À plein régime.
– Vous
savez quoi, les filles ? Il bande. Et pas qu’un peu.
– C’est
qu’il aime ça.
– Fallait
s’y attendre. Le type qu’accepte d’emblée, comme ça, de se
faire martyriser le cul, faut forcément qu’il y trouve son compte.
J’ai
repris de plus belle. Il ne disait rien. Il ne criait pas. Il ne
gémissait pas. Non. Il bandait. Ça, pour bander, il bandait…
– Bon,
mais je fatigue, moi, à force !
Je
l’ai fait relever.
– Attends !
Bouge pas ! Reste là !
Je
me suis penchée et j’ai longuement contemplé « l’étendue
des dégâts. »
– Superbe
dégradé de rouges. Je suis fière de moi.
J’y
ai doucement passé la main.
– Je
comprends que tu tiennes pas à ce que ta copine voie ça.
Y ai
lancé une dernière petite claque.
– Bon,
mais on va s’en tenir là.
Les
filles ont protesté.
– Il
a pas demandé grâce. C’était ça le but au départ.
– On
peut te remplacer si tu veux. Si tu satures.
– Je
dis pas non.
Elles
se sont précipitées.
– Moi !
– Non,
moi !
– Vous
disputez pas ! Il y en aura pour tout le monde.
C’est
Pauline qui a commencé. Qui y a aussitôt mis tout son cœur.
– Moi
aussi, il bande ! Veux-tu bien arrêter, vilain garçon !
– Oui,
oh, ben alors là, c’est pas gagné.
Elle
a interminablement œuvré. Quand elle a enfin passé le relais à
Jessica, il n’avait toujours pas poussé le moindre gémissement.
– C’en
est décourageant.
Jessica,
bien qu’elle s’y soit vigoureusement employée n’a pas
davantage réussi à lui tirer le moindre cri, la moindre larme.
– Bon,
allez, on laisse tomber. Oh, mais ne crois pas en être quitte pour
autant. On se retrouvera.
Il
nous a fait face, la queue orgueilleusement dressée.
– Quand
vous voudrez. Avec plaisir.
Une belle galérie de profils de mecs, pas drôle de s’y reconnnaitre xD
RépondreSupprimerIl ne manquait que le preneur de fessées et.. voilá! Sans doute le seul homme honnête du lot.
Des hommes en compagnie desquels on va encore s'attarder un petit moment. Histoire de leur donner l'occasion de se découvrir davantage.
RépondreSupprimer