mercredi 21 février 2018

Pauline, Jessica, Chloé et les hommes mariés (6)


Dessin de Mike:http://placardemike.blogspot.fr

Je m’étais installée à une terrasse de café, au soleil, avec mon ordi, et je jetais un coup d’œil, de ci de là, sur les profils du site. Sans véritable conviction. Rien qui sorte vraiment du lot. C’était d’une désespérante banalité, tout ça.
Un type, un jeune d’une vingtaine d’années, s’est approché et tranquillement assis à ma table.
– Eh ben, vous manquez pas d’air, vous !
– Oui, c’est souvent ce qu’on me dit. Vous faites quoi, là ?
– Ça vous regarde ?
– Et voilà ! On essaie d’être aimable. De s’intéresser à ce que vivent les gens. Et on se fait envoyer sur les roses. Vous m’étonnez, après ça, que le tissu social se désagrège.
– Vous voulez quoi au juste ? Me draguer ? Vous n’avez pas frappé à la bonne porte.
– Non, mais c’est fou, ça ! On peut pas adresser trois mots à une nana sans qu’aussitôt elle aille s’imaginer qu’on a des tas d’idées derrière la tête.
– C’est souvent le cas.
– Oui, ben c’est pas le mien. J’ai une copine. J’ai pas besoin d’aller voir ailleurs.
– Vous m’en direz tant.
– Vous me croyez pas ?
– Je ne fais que ça. Ça se voit pas ?
– Et vous ? Vous avez quelqu’un ?
– Qu’est-ce que ça peut vous faire ?
– Vous préférez les filles. C’est ça, hein !
– Vous voulez savoir ce que je préfère ? Vous le voulez vraiment ? C’est flanquer de bonnes fessées déculottées à d’insolents petits morveux dans votre genre.
– Oui, oh, vous devez pas taper bien fort.
– Vaudrait mieux pour vous que vous me tombiez pas entre les griffes. Vous demanderiez grâce. Vous me supplieriez d’arrêter.
– Moi ? Oui, oh, ben alors là ! Vous me connaissez mal.
– Ce qui veut dire ? Que vous êtes prêt à relever le défi ?
– Absolument.
– Eh bien, allons-y alors ! Il y a un hôtel juste en face.
– C’est-à-dire…
– Que vous vous dégonflez.
– Pas du tout, non. Mais, ce soir, ça m’est tout-à-fait impossible. Je vois ma copine et, si elle me découvre des rougeurs suspectes sur les fesses, ça va être des demandes d’explications à n’en plus finir.
– Disons demain alors ! Même heure. Même endroit.

Pauline et Jessica n’en revenaient pas.
– C’est complètement fou ! Mais comment tu t’y prends pour qu’ils te tombent, comme ça, tout rôtis dans le bec ?
– Et toujours des petits jeunes en plus !
– La classe, les filles, la classe !
– Il viendra peut-être pas.
– Oui, oh, alors ça, ça m’étonnerait. J’ai titillé son petit amour-propre de mâle. Il va mettre un point d’honneur à supporter sans broncher la fessée que je vais lui flanquer. Et qui sera pas piquée des vers.
– N’empêche qu’on sort allègrement du cadre qu’on s’était fixé, là : les hommes mariés qui trompent leur femme.
– Ce qui risquait de s’avérer, à la longue, terriblement répétitif, non, vous croyez pas ?
– Faut bien reconnaître…
– Alors pourquoi ne pas saisir les occasions quand elles se présentent ?
– D’autant que l’un n’empêche pas l’autre.

Il était à l’heure.
– Alors, prêt ?
Il a soutenu mon regard.
– Prêt.
– Mais d’abord, il faut que je vous dise. Nous ne serons pas seuls. Il y aura là deux amies à moi. Qui, le cas échéant, empêcheront les choses de dégénérer.
– La confiance règne, à ce que je vois.
– On n’est jamais trop prudent.
– Vous n’avez rien à craindre de moi. Comment faut vous le dire ?
– Oui, ben ça, on verra. Allez, en route !

Il les a gratifiées d’un large sourire.
– Salut ! Moi, c’est Lancelot. Et vous ?
– Oui, ben c’est pas le moment de faire des discours. On verra ça tout-à-l’heure. Si t’en encore en état. En attendant, tu te désapes.
Ce qu’il a fait. En nous tournant pudiquement le dos.
– Allez ! Amène-toi là !
En travers de mes genoux. Où je l’ai confortablement installé.
– Feu !
Et j’ai lancé une dizaine de claques. Pas trop fortes. Assez espacées.
– Ça va ?
– Oh, oui. Oui.
Alors j’ai pris ma vitesse de croisière. De grands coups. À pleines mains. À pleines fesses. À plein régime.
– Vous savez quoi, les filles ? Il bande. Et pas qu’un peu.
– C’est qu’il aime ça.
– Fallait s’y attendre. Le type qu’accepte d’emblée, comme ça, de se faire martyriser le cul, faut forcément qu’il y trouve son compte.
J’ai repris de plus belle. Il ne disait rien. Il ne criait pas. Il ne gémissait pas. Non. Il bandait. Ça, pour bander, il bandait…
– Bon, mais je fatigue, moi, à force !
Je l’ai fait relever.
– Attends ! Bouge pas ! Reste là !
Je me suis penchée et j’ai longuement contemplé « l’étendue des dégâts. »
– Superbe dégradé de rouges. Je suis fière de moi.
J’y ai doucement passé la main.
– Je comprends que tu tiennes pas à ce que ta copine voie ça.
Y ai lancé une dernière petite claque.
– Bon, mais on va s’en tenir là.
Les filles ont protesté.
– Il a pas demandé grâce. C’était ça le but au départ.
– On peut te remplacer si tu veux. Si tu satures.
– Je dis pas non.
Elles se sont précipitées.
– Moi !
– Non, moi !
– Vous disputez pas ! Il y en aura pour tout le monde.
C’est Pauline qui a commencé. Qui y a aussitôt mis tout son cœur.
– Moi aussi, il bande ! Veux-tu bien arrêter, vilain garçon !
– Oui, oh, ben alors là, c’est pas gagné.
Elle a interminablement œuvré. Quand elle a enfin passé le relais à Jessica, il n’avait toujours pas poussé le moindre gémissement.
– C’en est décourageant.
Jessica, bien qu’elle s’y soit vigoureusement employée n’a pas davantage réussi à lui tirer le moindre cri, la moindre larme.
– Bon, allez, on laisse tomber. Oh, mais ne crois pas en être quitte pour autant. On se retrouvera.
Il nous a fait face, la queue orgueilleusement dressée.
– Quand vous voudrez. Avec plaisir.


2 commentaires:

  1. Une belle galérie de profils de mecs, pas drôle de s’y reconnnaitre xD
    Il ne manquait que le preneur de fessées et.. voilá! Sans doute le seul homme honnête du lot.

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  2. Des hommes en compagnie desquels on va encore s'attarder un petit moment. Histoire de leur donner l'occasion de se découvrir davantage.

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