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– Bonjour…
Nollwen… Nollwen avec…
– Marta, je suppose…
– C’est elle, oui… Regarde, Marta…
Regarde ! Qu’est-ce que je te disais ! Là, c’est Léonard… Tout ce
qu’on veut on peut en faire de lui… Absolument tout… Je te lui ai mis une de
ces corrections l’autre jour ! Fais-lui voir, toi ! Baisse-nous tout
ça… Alors ? Qu’est-ce t’en dis ? Et encore là c’est rien… Ça s’est pas
mal effacé… Oh, mais on en remettra une couche si on veut… Quand on voudra… Peut-être
tout à l’heure… Et l’autre, là… L’étalon… Il est où ? Vous en avez fait
quoi ?
– Patrice ?
– C’est ça, oui… Patrice…
– Il se repose… Si on veut qu’il
soit opérationnel…
– Oui… Parce que lui aussi il y a
attrapé… Et pas qu’un peu… Je t’ai bien raconté… Léonard le corrigeait… Et moi je
corrigeais Léonard… En même temps… Moins il tapait fort et plus j’y allais… Comment
c’était trop… On doit recommencer… Avec leurs copines à elles… Quand d’ailleurs,
Lydie ?
– Quand on voudra… Suffit de
décider d’une date qui convienne à tout le monde…
– Bientôt, j’espère… Comment j’ai
hâte ! Oh, non, mais l’autre ! J’y crois pas… Il se reculotte le
Léonard… Quelqu’un lui a dit ? Personne lui a dit…
– Elle a raison… T’en prends un peu
trop à ton aise, mon petit Léonard, depuis quelque temps…
– Moi, si j’avais un mec à moi
comme ça, je te lui aménagerais une petite cellule en bas dans la cave… Et je te
lui y ferais faire des petits séjours… Chaque fois qu’il s’écarterait un peu…
T’inquiète pas qu’il aurait vite fait de comprendre…
– Eh ben vas-y !
– C’est pas l’envie qui me manque…
Non… C’est le mec…
– On peut te prêter celui-là si tu
veux… En attendant que tu t’en trouves un à toi…
– Si ça se pouvait… De plus en plus
je voudrais… C’est de votre faute aussi… C’est depuis que je vous connais…
Parce qu’avant c’était que dans ma tête… Ça y restait… Mais maintenant !
De les avoir vus les deux autres, là… De les avoir travaillés… J’arrête pas d’y
penser… De me répéter que c’est possible… Qu’il faudrait que je m’en trouve un
en vrai… Seulement…
– Seulement quoi ?
– Pour le dénicher…
– On va souvent chercher bien loin
ce qu’on a à portée de main…
– Mon maître de stage ? Je
sais… Vous m’avez déjà dit… Je le regarde d’un autre œil du coup maintenant au
boulot… À longueur de journée j’imagine qu’il est à moi… Que j’en fais ce que
je veux… C’est le pied… C’est vraiment le pied… Mais bon ! Faut pas rêver…
– Rêver, non… Mais passer à l’acte,
oui…
– Ça marchera jamais…
– Si tu sais t’y prendre…
– C’est bien là le problème…
Comment m’y prendre… J’ai beau tourner et retourner la question dans tous les
sens…
– Va au plus simple…
– C’est-à-dire?
– Tape-lui un scandale… Du
genre : « Vous en avez pas marre de me mater les fesses sans arrêt comme
ça ? » Ou les seins… Tu choisis… Et tu joues sur du velours… Parce
qu’un type de son âge une petite jeune bien fichue dans ton genre il a
forcément les yeux qui traînent dessus… Il saisit la moindre occasion… S’il
pique un fard, s’il perd contenance t’enfonces le clou… « Vous n’avez pas
honte, espèce de vieux dégoûtant ? » S’il nie, s’il jure ses grands
dieux que non, s’il prétend que tu te fais un film tu te démontes pas : « Mais
bien sûr ! Prenez-moi pour une imbécile en plus ! » Tu laisses
planer une vague menace… « Et recommencez pour voir… » Il va se
méfier… Il sait pas… Ce que t’as dans la tête… Ce dont t’es capable… Aller
chanter ça sur les toits ? L’accuser de harcèlement ? Envoyer ton
petit ami lui casser la figure ? Tu marques des points… Tu prends le
dessus… T’as plus qu’à t’engouffrer peu à peu dans la brèche…
– Tu t’en vas… Tu retournes chez
toi… Prépare tes affaires…
– Hein ? Mais je…
– Ça prend tournure… Alors hors de
question qu’elle te trouve ici… Qu’elle sache qu’on se connaît… Ça lui gâcherait
son plaisir…
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